Blood & Flowers 1 - Olympe & Vladimir

Chapitre 21 : Olympe [corrigé]

Quand la lumière revient, Vladimir sort d'un palais qui me rappelle fortement celui où j'ai été jugée et emprisonnée pendant un court laps temps. Je fronce les sourcils alors qu'il s'approche de moi, l'air soulagé. Il me dépasse sans me voir, comme dans les précédents souvenirs, et s'éloigne d'un pas guilleret. Avant même d'y réfléchir à deux fois, je le talonne. Nous nous retrouvons devant une grande villa de la capitale où il entre sans s'annoncer. Un majordome se précipite dans sa direction et s'empare de sa veste queue de pie rouge, la même que celle qu'il porte souvent au manoir.

— Monsieur et Madame vos parents sont déjà attablés, lui souffle-t-il en s'inclinant.

Vladimir le remercie chaleureusement et s'empresse de quitter le hall. Encore une fois, je le suis et nous nous retrouvons dans une salle à manger tellement immense qu'elle aurait pu accueillir la grange de ma famille. Vladimir s'excuse pour son retard et s'installe aux côtés de sa mère, son père et Marius. Seuls les bruits des employés de maison retentissent et Marius en profite pour tapoter sa cuillère contre son verre en cristal. Il se lève, bombe le torse, carre les épaules et hausse un sourcil, un sourire en coin, une fois qu'il a l'attention de tout le monde. Serviteurs et esclaves compris.

— J'ai une annonce à vous faire, décrète-t-il alors que tous les regards sont posés sur lui.

Vladimir ferme les paupières et ses épaules se soulèvent alors qu'il contient le lourd soupir agacé qui tente de s'échapper d'entre ses lèvres.

— Suite à l'audition du jour, j'ai été retenu pour être le seul et unique prétendant de la princesse héritière.

Le silence ponctue sa déclaration et Vladimir cache le sourire qui étirait sa bouche. Je fronce les sourcils et m'approche de lui pour observer un peu mieux ses expressions. Est-ce qu'il se moque de son frère ?

Non.

Il semble rassuré, mais par rapport à quoi ? C'est alors que je me rappelle du début de ce souvenir... Est-ce qu'il montrait le moment où celui de Vladimir se terminait ? Dans ce cas-là, pourquoi être content de ne pas avoir été retenu ?

— Comment ? s'affole leur mère, partagée entre la déception que ce ne sera que son cadet qui deviendrait roi et la joie intense de savoir que son confort matériel ne soit plus un problème. Je n'étais pas au courant que tu y participais, toi aussi.

Donc Vladimir sortait bien d'un entretien avec la princesse... Alors quelle est la raison de cette joie ?

— En tout cas, félicitations.

Marius arbore un sourire orgueilleux et toise son père, attendant un compliment de sa part.

— Première chose que tu ne rates pas dans ta vie.

Je pince les lèvres face à sa réponse froide et distante. Je suis prête à parier que Marius va se rebiffer alors que son paternel entame son assiette.

— Vladimir, reprend-il après une gorgée de potage, dépêche-toi de finir de manger et va te coucher. Demain, tu dois entraîner les nouvelles recrues.

— Oui, Père, murmure Vladimir en observant la réaction de son frère du coin de l'œil.

Je fais de même et déglutis en même temps que lui face au visage crispé de Marius. Son masque de fierté explose sous la pression d'une grimace qui laisse deviner ses dents. Ses yeux brillent de haine et de rage. Il se concentre sur Vladimir, mais ce dernier a déjà détourné le regard. Une chair de poule hérisse les petits cheveux de sa nuque.