Chapitre 58 : Olympe [corrigé]

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Le soleil frôle déjà l'horizon lorsque j'émerge de mon sommeil réparateur. La lumière crépusculaire filtre à travers les épais rideaux en velours bordeaux. Un poids pèse sur ma taille et un souffle tiède s'écrase dans ma nuque à intervalles réguliers. Les souvenirs de la nuit précédente dansent devant mes yeux et je rougis comme une tomate. Je me cache le visage dans mes mains et inspire profondément en faisant attention à ne pas réveiller mon vampire. Quand je me suis un peu calmée, je me retourne sans faire de geste brusque et lui fais face.

Vladimir...

Il dort à poings fermés malgré la lune qui entame sa course dans le ciel nocturne. Ses longs cils blonds, si clairs qu'ils se confondent avec sa peau de porcelaine, créent des ombres sur ses pommettes. Ses sourcils sont détendus et sa bouche, entourée de sa barbe et de sa moustache de quelques jours, esquisse un doux sourire rêveur, provoquant le mien par la même occasion. Ses cheveux platine s'étalent sur son coussin, derrière lui.

Je me rapproche de lui et passe à mon tour un bras autour de sa taille tandis que mon cœur s'emballe. Sans que je ne m'en rende compte, il est devenu plus que mon maître, mon sauveur et mon ami. Je me suis surprise plusieurs fois à guetter son arrivée si nous n'étions pas dans la même pièce, à le chercher du regard quand je ne sentais plus sa présence ou encore à l'observer à la dérobée. Je savais parfaitement ce qu'il ressentait pour moi, il me l'a avoué à plusieurs reprises pour me rassurer sur ma condition et je l'ai deviné par le biais de notre lien, et j'ai craint que ce qui naissait dans mon cœur ne soit que de la reconnaissance ou une forme d'affection guidée uniquement par le désir d'être aimée. Mais hier, quand nous avons passé la soirée ensemble, qu'il m'a fait la lecture et que je me suis assise sur lui pour qu'il puisse boire mon sang, j'ai eu envie de plus... D'être dans ses bras pour autre chose que le repaître. De sentir son odeur lorsqu'il m'étreint. De pouvoir glisser mes doigts dans ses longs cheveux qu'il garde tout le temps attachés. De goûter à ses lèvres fines et rosées.

Qu'il me regarde comme si j'étais la chose la plus précieuse à ses yeux.

C'est la première fois que je désire tout cela. J'ai vu beaucoup d'hommes, fréquenté quelques-uns et me suis liée avec très peu d'entre eux. Vladimir est le seul qui a su allumer tous ces sentiments en moi. Ai-je bien fait de m'offrir à lui alors qu'il n'y a rien entre nous, hormis ce lien qui unit nos corps et nos âmes pour l'éternité ?

Oui.

Toutes mes cellules réagissent dès que Vladimir est dans la même pièce que moi. Mon cœur s'emballe quand qu'il est proche de moi. Mon esprit le suit s'il s'éloigne. Ma psyché me hurle que c'est lui et personne d'autre. Jamais.

Vladimir ou personne...

— Ton cœur s'agite, Olympe, marmonne la voix ensommeillée de Vladimir, me ramenant à la réalité. Qu'est-ce qu'il se passe ?

J'esquisse un sourire en le voyant papillonner des paupières et me regarder d'un air endormi.

— Rien de bien grave, lui dis-je en l'embrassant chastement.

Ses bras crochètent mon cou et m'attirent plus près de lui. Il approfondit notre baiser et me relâche quand l'oxygène vient à me manquer. Mon cœur se serre dans ma poitrine alors que l'espace s'agrandit entre nous.

— C'est mon meilleur réveil depuis un millénaire, me souffle-t-il à l'oreille comme s'il avait deviné les désirs de mon organe qui ne bat à présent que pour lui, un large sourire sur son visage aux traits virils. J'aurais bien passé toute la nuit à tes côtés au lit, mais il faut t'entraîner...

Je bougonne, les joues rougies et les lèvres légèrement gonflées, et me lève pour me diriger vers la salle de bain. Je sens le regard de Vladimir peser sur moi et je me retourne. Je suis soufflée par le désir que je peux lire au fond de ses iris à présent noirs. Mon ventre se contracte au fur et à mesure qu'il imprime sur sa rétine chaque forme de mon corps. Je me mords la lèvre inférieure, muette face au spectacle qu'il m'offre lui aussi. Une chair de poule dévale mes bras et je me rends alors compte que je suis nue comme au jour de ma venue dans ce monde.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant