Chapitre 66 : Olympe [corrigé]

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M'avançant aussi silencieusement qu'un spectre dans les ténèbres glaciales de la nuit, je me rapproche petit à petit du lieu où le duel se déroule. Des paroles sont échangées et des hurlements se répercutent contre les murs du hall. Ma respiration se coupe dans ma poitrine. Vladimir vient d'être touché aux deux poignets. Je ressens une horrible souffrance à ces endroits. Nous sommes liés. Le blesser, c'est me blesser. Des pas retentissent et une voix amusée se moque ouvertement de mon vampire.

Marius.

— Oh, Vladimir ! fanfaronne-t-il. Tu peux pas savoir à quel point je suis heureux ! J'ai attendu ce moment toute ma vie. Depuis que Mère t'a préféré à moi et que Père me traitait comme une sous-merde.

Vladimir reste muet malgré la douleur qui irradie dans tout son corps. Je l'admire pour sa force de caractère, car il parvient à seulement fusiller Marius du regard. Aucune insulte ne franchit la barrière de ses lèvres.

— Que penseraient-ils s'ils savaient que j'ai mis à bas le meilleur maître d'armes qui a jamais foulé Shuarachas depuis ce que tu es né ? Je les imagine se retourner dans leurs tombes pour ma part...

Je déglutis face à l'hilarité qui envahit Marius. À le voir ainsi, on pourrait le croire possédé...

— Que dis-je ? Ils n'ont même pas eu de sépulture ! Ni toi ni moi n'avons pris la peine de leur en faire une ! Les charognards ont dû se repaître de leurs carcasses. C'est tout ce qu'ils méritaient de toute façon.

Vladimir tente de se relever, mais l'un des sbires de son frère lui assène un coup de pied dans le ventre pour le forcer à rester allongé. Je me plie sous la douleur qui m'étreint et mon vampire vomit du sang. Mais que font Thomas et Andreas ! Il serait plus que temps qu'ils interviennent !

— Une fois que je t'aurai vidé achevé, je m'en prendrai à tes deux amis. Et à ta chère mulâtresse. J'ai entendu des rumeurs sur son compte... Tu savais, toi, qu'elle avait été la pute de Zacharo ? Tu crois qu'elle pourra me montrer quelques petits tours ?

Un long frisson dévale mon échine alors que les souvenirs de cette époque me reviennent en mémoire.

— Espèce de...

— Oh, ta gueule, Vlad' ! crache-t-il en le frappant à la mâchoire de son talon. Un insecte à terre n'a aucunement le droit de s'exprimer...

Je grimace alors qu'une souffrance indescriptible irradie dans mes os. Je jette un coup d'œil à Marius et ma haine ne fait que redoubler. Au vu de son comportement, il doit être au courant de la présence de Thomas et Andreas. Son regard fixé sur l'endroit où ils se trouvaient quand je les ai quittés me confirme mon hypothèse. Mais qu'est-ce qu'ils attendent, putain ! Vladimir est pourtant dans une situation désespérée et plus que critique...

Je remarque que les yeux de Marius ne dévient jamais vers l'alcôve dans laquelle je me suis réfugiée. Ce n'est pas le moment pour moi d'agir. Pas encore... Ça gâcherait l'effet de surprise et il se pourrait que Marius et ses larbins gagnent ce combat pour de bon. Il se pourrait qu'il remporte la guerre si je mets mon plan à exécution trop tôt.

Je serre les dents et me replace correctement dans le renfoncement. Camouflée dans les ombres, je ferme les yeux et tente de contacter Vladimir par notre lien. Ses barrières sont totalement abaissées et en frôlant sa conscience, je peux sentir toute sa souffrance. Des larmes pointent le bout de leur nez alors que je constate avec effroi l'état pitoyable dans lequel il est. Mais j'occulte ce point pour ne pas exploser en sanglots et touche la terre qui se trouve dans la bourse. Je suis incapable d'utiliser mes pouvoirs par une simple pensée pour l'instant, d'où l'importance de ce contenant. Je déverse dans le corps de mon vampire, de la même manière que je l'ai fait avec la plante, des souvenirs heureux que nous avons en commun.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant