Chapitre 55 : Olympe [corrigé]

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Andreas nous rejoint dès que le repas est prêt. Nous n'avons pas eu besoin de l'appeler : c'est comme s'il avait été avec nous dans la pièce depuis le début. Une fois que nous avons mangé, je le suis à travers le couloir qui mène vers la serre.

— C'est dégueulasse par ici, grogne-t-il en se tenant le plus éloigné possible des toiles d'araignées et des moutons de poussière. Il va falloir faire du ménage !

— Et pas qu'un peu..., ne peux-je m'empêcher de rajouter à voix basse.

— On est d'accord ! Mais je ne peux pas entretenir cette grande bâtisse tout seul... Olympe, demande à ton vampire de m'aider de temps en temps.

— Tu ne peux pas le faire avec ta magie ?

Andreas laisse échapper un cri semblable à un jappement et me regarde dans le blanc des yeux.

— Impossible. Mes pouvoirs sont de trop haute volée pour servir à faire une si basse besogne !

Je pouffe face au ton qu'a pris sa voix lorsqu'il a prononcé cette phrase. Ajouté à cela son air horrifié, il est vraiment comique.

— Trêve de bavardages ! Allons dans la serre pour que tu puisses t'entraîner.

Il ouvre la porte et vérifie qu'elle est déserte, puis m'invite à y entrer. Il s'approche du bac avec lequel nous avons travaillé trois jours auparavant et ses yeux brillent de satisfaction.

— Viens voir les fruits de notre dernier exercice !

Curieuse, je le rejoins et un sourire illumine mon visage dès que j'arrive à ses côtés. La plantule est devenue un magnifique arbuste aux branches épineuses avec des feuilles dont les bords sont dentés. On dirait qu'elles ont été roulées sur elles-mêmes avant d'être relâchées tellement elles sont ondulées. Des petites boules rouges parsèment le feuillage à l'air verni. Andreas tend la main et s'apprête à en cueillir une pour la manger.

— Non ! hurlé-je en me jetant sur son bras pour l'arrêter à temps. C'est du poison !

— Qu'est-ce que tu racontes ? me demande-t-il, interloqué, la baie toujours entre ses doigts.

— C'est du houx : ses fruits sont toxiques pour l'homme.

— Mais je suis un incube...

— Tu en as déjà mangé ?

— Jamais ! Mais il faut faire des expériences dans la vie.

Sans plus de cérémonie, il lance la boule rouge dans sa bouche, la croque et l'avale.

— Mais t'es complètement fou ! Ne recrache surtout pas, tu risques de bousiller ton œsophage ! Je vais te faire un antidote !

Alors que je me précipite vers l'étal derrière nous, Andreas m'attrape par le poignet.

— Olympe, du calme. Si je l'ai fait, c'est qu'il y a une raison. Et puis, maintenant que je sais que c'est toxique pour l'homme, je serai encore plus à l'écoute de mon corps. Je ferais en sorte que ma magie agisse comme un antidote si jamais je ressens quoi que ce soit.

— C'est possible, ça ?

— Pour les incubes, oui. Si tu veux, quand tu maîtriseras suffisamment tes pouvoirs, je pourrais essayer de t'apprendre comment faire.

Je hoche la tête, me libère de son emprise et me dirige vers l'étal.

— Tu fais quoi ?

— Un remède pour toi. On sait jamais.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant