Chapitre 30 : Vladimir [corrigé]

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Je halète. Je n'en peux plus. Je n'ai pas mangé depuis presque une semaine. Ma soif commence à prendre le contrôle de mon corps. Je n'avais pas prévu de sauter sur Olympe, mon calice, mais quand je l'ai vue arriver à toute allure de l'aile inhabitée du manoir, mon instinct a agi avant même que je n'aie le temps de le réfréner. Je lui ai foncé dessus avec une seule idée en tête : me repaître de sang jusqu'à plus soif.

Mon côté vampirique prend le pas sur ma raison et je déguste la peur qui se lit dans ses yeux alors que je la plaque d'une main de fer contre le carrelage du hall. J'anhèle tant ma lutte pour ne pas planter mes crocs dans la jugulaire d'Olympe devient de plus en plus compliquée. Même si c'est le pacte pour la garder en vie, je sais qu'elle n'a pas envie de me nourrir. Olympe ne veut pas me servir de buffet. Et je le comprends tout à fait... mais elle n'a pas le choix !

Si je meurs, elle aussi !

Alors Olympe doit me permettre de me désaltérer pour que je me calme et lui foute la paix...

Jusqu'à la prochaine fois.

Car il y en aura. Et pas qu'une seule.

— Olympe, soufflé-je de cette voix enjôleuse que j'utilise lorsque j'ai besoin de charmer mes adversaires et les hypnotiser afin qu'ils acceptent de faire tout ce que je leur demande, laisse-moi boire ton sang.

Elle se crispe et une grimace de terreur déforme son visage aux traits juvéniles.

— Ça ne fera pas mal.

Quel piètre menteur je fais.

— Non... Je ne veux pas...

Elle n'est pas tombée dans le panneau et semble insensible à mon numéro d'envoutement. Elle se débat et je serre les dents, furieux qu'elle me résiste à ce point. Tout serait plus simple si elle acceptait ! Je la mords, je bois et on n'en parle plus pour cette fois. Pourquoi faut-il qu'elle complique les choses...

— Olympe, grogné-je alors que mon instinct combat pour prendre le dessus, laisse-toi faire pendant que j'ai encore conscience de mes gestes !

Parce que ce n'est qu'une question de temps avant que je ne me comporte comme un gros connard et te force... Un grondement bas résonne des tréfonds de mon être et Olympe s'agite de plus belle sous moi. Surpris par cette soudaine véhémence, je suis déstabilisé et relâche mon étreinte. Elle en profite pour m'asséner un coup dans l'entrejambe. Un couinement pitoyable m'échappe et je tombe raide au sol, les mains sur mes parties génitales. Elle me repousse de toutes ses forces, bondit sur ses pieds et s'élance vers la sortie. Elle va se sauver ! Non !

Marius doit encore traîner dans les parages... et moi, j'ai faim. Il ne faut pas qu'elle réussisse à s'enfuir.

Alors qu'elle a ouvert la double porte en grand, elle s'immobilise. Sa panique me parvient de plein fouet et je comprends qu'elle n'est plus maître de son corps. Comme si une entité invisible la maintenait à ma merci. Des sanglots d'impuissance agitent ses épaules tandis que je me remets sur mes pieds. La douleur est encore bien présente, mais l'idée d'un repas servi sur un plateau d'argent me donne des ailes. Je me colle à son dos, passe ma main droite dans son cou et attrape sa gorge, provoquant ses chouinements.

— Je n'aime pas spécialement que ma proie me résiste, murmuré-je à son oreille tandis que je mordille sa peau sucrée.

Elle déglutit et tente de jeter un œil en arrière pour croiser mon regard. Je l'en empêche avec deux doigts et elle porte sa main sur la mienne. Agacé, je resserre mon étreinte et elle tape sur ma dextre, la bouche entrouverte à la recherche de la moindre particule d'air.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant