Chapitre 40 : Olympe [corrigé]

30 3 2
                                    


Je suis sortie de mes rêves par le chant d'un oiseau. Je m'étire et remarque que je suis allongée sur une matière douce et confortable. De lourdes couvertures m'enveloppent et me tiennent au chaud. La sensation est si agréable que j'ai l'impression d'être dans un nid. Un soupir de bien-être m'échappe et je me tortille pour mieux m'installer. Une odeur plaisante, mélange de sucre et de musc, titille mes narines. Ma respiration se coupe net en la reconnaissant. Mes paupières s'ouvrent sous le coup de l'anxiété et je tente de me redresser pour observer mon environnement. Peine perdue, car les édredons me retiennent prisonnière du fait de leur poids. Je me débats, parviens à m'en extirper avant de chuter de mon cocon. Je m'écrase par terre dans un bruit sourd et siffle alors qu'une décharge électrique serpente le long de ma colonne vertébrale.

Je me relève précautionneusement et la tête me tourne. Je m'agrippe aux montants d'un meuble qui est à proximité et me tiens le temps que cela passe. Une fois que je me sens mieux, je me masse le dos et ouvre les yeux sur mon environnement. Je retiens mon souffle quand je me rends compte que la pièce dans laquelle je me trouve m'est inconnue ! Un vent de panique me prend à la gorge, mais l'odeur familière de tout à l'heure me revient en mémoire. Je suis dans le manoir, dans la chambre de mon vampire.

Je suis dans la chambre de Vladimir !

Mes joues chauffent quand je réalise la situation et ne peux m'empêcher de me balancer d'un pied sur l'autre. Tout cela me rappelle de très, très mauvais souvenirs... Mais j'ai confiance en Vladimir. Surtout après tout ce qui nous est arrivé. Il ne me fera rien. J'en suis persuadée. Forte de ces réflexions, je laisse de côté ma timidité et balaye du regard la pièce. J'aimerais bien en apprendre plus sur la personne à qui je suis liée pour le restant de mes jours. Le lit à baldaquin entre en premier dans mon champ de vision. Les couvertures bordeaux et les draps blancs sont en désordre. C'est donc dans la couche de Vladimir que j'ai dormi...

Que s'est-il passé quand j'étais inconsciente ?

Je n'ai pas envie d'y penser pour l'instant. Je ne veux pas sauter aux conclusions. Je vais juste attendre le retour de Vladimir : je suis sûre qu'il m'apportera les réponses à mes questions.

Je fais abstraction de cette pensée qui me préoccupe au plus haut point pour continuer mon inspection des lieux. Les murs sont camouflés par de nombreuses tentures qui offrent à la pièce une certaine forme de chaleur. Le plafond est immaculé et des volutes habillent son périmètre. De lourds rideaux de velours, de la même couleur que les couvertures, dissimulent une fenêtre. Ils tombent du haut du mur jusqu'au sol, masquant tout ce qui se trouve derrière. Dans un coin de la pièce, il y a une coiffeuse en teck et un banc de pianiste dans un matériau similaire orné de velours couleur sang. Seul un peigne en ivoire serti d'émeraudes trône sur le meuble dont l'emplacement du miroir est vide. Un sofa et une table basse en verre sont un peu plus loin. Mon ventre gargouille quand j'aperçois une corbeille de fruits, mais je résiste à l'appel de la faim pour continuer mon exploration visuelle.

Une armoire richement ornementée et sculptée se trouve derrière la banquette, collée au mur. J'en déduis qu'elle doit contenir les vêtements de Vladimir. Des paravents séparent la chambre afin que des espaces soient créés et aménagent une utilité différente à chacun d'eux. Près de l'entrée, dans le coin opposé à la coiffeuse, la sortie se situe à côté d'une seconde pièce ouverte. Curieuse, je m'en approche silencieusement et reste pantoise face à la grandeur et le luxe de la salle de bain.

Je touche la vasque en porcelaine, incrédule, et un sourire se dessine sur mes lèvres quand je me rends compte que ce n'est vraiment pas du bois, comme dans les plantations de cannes à sucre. L'excitation me gagne au moment où j'aperçois une baignoire d'angle construite dans le même matériau que le lavabo. Je suis épatée par ses dimensions titanesques, car, pour moi, cet objet n'est ni plus ni moins que la moitié d'un fût. Juste au-dessus, des tonnes de flacons de toutes les couleurs sont exposées sur des étagères murales. Je tente de déchiffrer les étiquettes. En vain. La langue dans laquelle elles sont écrites m'est étrangère.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant