Chapitre 50 : Vladimir [corrigé]

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Le sommeil me fuit alors que la lune pointe le bout de son nez. J'ouvre les yeux, m'assois et m'étire de tout mon long. Je soupire en constatant que, comme tous les matins depuis quelque temps, mon bas-ventre est tendu. Je m'ébouriffe les cheveux, las, et me dirige vers la salle de bain. Une fois propre et habillé, je retourne auprès d'Olympe qui dort toujours à poings fermés dans mon lit. Je l'observe un peu, appréciant la paix et la sérénité qui sont inscrites sur son visage aux traits fins.

— Olympe, soufflé-je en la secouant légèrement après deux minutes, il faut que tu te réveilles.

Elle grogne et me tourne le dos. Je pouffe et quitte ma suite pour rejoindre la cuisine et prendre son petit-déjeuner. Je ne croise personne à l'aller comme au retour et, quand j'entre à nouveau dans ma chambre, Olympe est habillée et a fait le lit. Mon cœur bondit dans ma poitrine alors qu'elle s'attache les cheveux en un chignon serré avec l'un des rubans de soie qui me sert à me coiffer.

— Et voilà votre déjeuner, très chère, souris-je de toutes mes dents pour cacher mon trouble de la voir utiliser mes affaires.

Elle me remercie et s'empare du plateau que je lui tends.

— Pourquoi ce grand sourire ? m'interroge-t-elle en s'installant sur le divan.

— Je suis juste heureux de constater que tu es de plus en plus à l'aise au manoir.

Ce n'est pas entièrement la vérité, mais je ne peux pas lui avouer qu'elle me perturbe en portant l'un de mes rubans. Pour quoi je passerais ? Déjà qu'hier soir je mourrais d'envie de l'embrasser et qu'elle l'a compris... avant de me repousser.

Une fois qu'Olympe a terminé son repas et sa toilette, nous quittons le calme de la suite que nous partageons pour rejoindre le terrain d'entraînement. Olympe s'arrête sur le pas de la salle et l'admire dans les moindres détails. Mes lèvres se relèvent en un discret sourire avant que je ne m'empare d'une épée en bois et que je la lui tende.

— Je suppose que tu n'as jamais tenu une véritable arme dans tes mains donc nous allons commencer par apprendre les bases avec celle-là.

Elle acquiesce, une lueur de détermination brillant dans le fond de ses yeux. Mes anciens réflexes d'enseignant reviennent au grand galop tandis que je lui explique et réexplique toutes les informations sur le combat à l'arme blanche jusqu'à ce que plus aucun point d'ombre ne subsiste dans son esprit.

— Waouh ! Tu es super pédagogue, Vladimir !

Les coups continuèrent de pleuvoir entre nous malgré son compliment.

— Merci, marmonné-je, gêné. J'ai été professeur dans ma jeunesse.

— Lorsque tu étais humain ou vampire ?

— Les deux... J'ai très rapidement été un virtuose dans le maniement des armes et ma mère en a profité pour me faire rentrer à la cour. Comme je te l'ai dit, elle espérait que je me marie avec la princesse héritière du pays. Cette affectation était donc une aubaine pour elle. Puis, lorsque j'ai su me maîtriser une fois vampire, le nouveau roi m'a proposé de le reprendre.

— Il était au courant pour...

— Oui. Même en connaissant ma situation, il n'a pas hésité à me faire rechercher dans les tréfonds de Shuarachas et à m'offrir ce poste à haute responsabilité. En plus de la monnaie de l'époque, mon salaire comprenait aussi le nécessaire de litres de sang pour que je puisse boire à volonté. Ma seule condition était que personne ne soit sacrifié pour me nourrir. Alors il s'en procurait dans l'hôpital de la capitale et, au lieu d'être décapités, les condamnés à mort étaient saignés.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant