Chapitre 56 : Vladimir [corrigé]

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J'acquiesce et la remercie du bout des lèvres, touché qu'elle fasse autant attention à ce que je ressens. Je lui jette un regard doux, attrape son poignet et l'attire à moi. Elle s'assied sur moi sans aucune hésitation et je me réfugie dans son cou. J'inspire à fond et déguste son odeur sucrée, presque vanillée. J'embrasse et lèche sa peau de pêche. Quand je suis sûr que ses nerfs sont anesthésiés, je plante mes crocs dans sa chair tendre et aspire le sang qui s'écoule de sa plaie. Ma langue cajole son épiderme pendant mes succions et des geignements s'échappent d'entre les lèvres d'Olympe.

Ses mains quittent mes épaules et entourent mon cou. L'une d'elles agrippe mes cheveux et appuie sur ma tête, me poussant à continuer et approfondir ma morsure. Encouragé par sa demande muette, je la plaque contre moi encore plus et accentue mes mouvements de langue. Elle gémit à nouveau...

Je prends sur moi et ferme les écoutilles, car ce son m'émoustille et se réverbère sur les murs de ma chambre. Comme si elle avait lu dans mes pensées, Olympe commence à onduler sur moi et ma respiration se coupe dans ma poitrine. Nous n'avons pas beaucoup fait ça, mais c'est la première fois qu'elle fait preuve d'aussi peu de retenue lors de l'un de mes repas...

— Olympe, murmuré-je dans son cou, le souffle court, arrête de t'agiter contre moi de cette manière...

Ou je ne répondrais plus de mes actions. Mais elle m'ignore, trop enfoncée dans le plaisir que semble lui procurer la morsure pour entendre raison. Je peste intérieurement et vérifie que ses plaies sont bien cicatrisées. Je relève mon visage vers elle et plonge dans ses émeraudes. Mes mains se resserrent sur ses hanches larges et je la soulève. En moins du temps qu'il n'en faut pour le dire, nous sommes prêts du lit à baldaquin. Je l'y jette au centre et me précipite vers la porte de ma suite pour la fermer à clef. Je ne voudrai pas que l'un de mes amis, ou les deux, rentre maintenant et la voit dans cet état. Je m'adosse contre le battant de bois et fixe Olympe, assise en tailleur sur ma couche.

Olympe se lève tandis que je reste immobile et, d'un pas gracieux au déhanché à se damner, se rapproche de moi. Je l'observe faire, impuissant face à l'attraction que je ressens. Quand elle est à ma hauteur, l'arôme si doux de sa peau titille mes narines et mon désir, que je parvenais encore à museler jusqu'à présent, monte en flèche. Ses yeux, dont la pupille dilatée cache partiellement le vert de ses iris, descendent sur la bosse de mon pantalon et elle pose une main dessus. La caresse qu'elle entreprend me coupe le souffle et je m'agrippe de toutes mes forces à ses épaules. Je halète, déchiré entre l'envie de lui dire « oui » et celle de la repousser. Comme je ne décoche pas un mot, elle s'accroupit, ouvre mon bas et le glisse le long de mes jambes avec mon sous-vêtement. Je reprends mes esprits au moment où ses doigts s'apprêtent à s'enrouler autour de mon membre et je parviens, non sans mal, à fuir son contact.

Sa main s'immobilise et retombe sur sa cuisse. Je respire difficilement et braque mon regard sur ce bout de femme qui a décidé de m'en faire voir de toutes les couleurs. Je blêmis lorsque je le découvre si pâle, le visage crispé par la déception et la honte. J'effleure sa conscience de la mienne pour savoir ce qui lui passe par la tête et me fige quand elles m'assaillent sans prévenir.

Peut-être qu'il ne me désire pas en fait... Après tout, Zacharo m'a salie et j'ai dû avorter. Je ne mérite pas que quelqu'un d'aussi droit dans ses bottes veuille de moi.

Son désespoir et son manque de confiance en elle me fendent le cœur. Comment peut-elle penser ça ? Je suis littéralement obsédé par elle depuis que j'ai appris à la connaître. Est-ce que me voir dans mon plus simple appareil à lui en refuser l'accès alors qu'elle est dans un état second n'est pas une preuve que je la respecte et l'aime ?

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant