Blood & Flowers 1 - Olympe & Vladimir

Chapitre 47 : Vladimir [corrigé]

Quand je reviens de mon entraînement nocturne en compagnie de Thomas, je ne suis pas surpris de trouver Olympe enfouie sous les couvertures. Sa respiration est lente et régulière, m'indiquant qu'elle dort déjà à poings fermés. Je m'approche à pas feutrés et ne peux retenir un sourire de fleurir sur mes lèvres en voyant son air apaisé. Si seulement elle pouvait toujours être ainsi... Ses yeux se meuvent derrière ses paupières alors qu'elle fait un rêve intense, que j'espère agréable. Elle est auréolée de ses longs cheveux noirs. Je me penche vers elle et admire sa vénusté qui pourrait rivaliser avec celle d'une déesse. Je sais que c'est interdit par la religion de penser de la sorte. Je ne peux cependant pas m'en empêcher quand je suis confronté à cette femme qui m'attire autant par son physique que par sa beauté intérieure et son mental d'acier.

Un soupir m'échappe tandis que ce que m'a dit Olympe plus tôt dans la journée me revient en tête. Avant d'envisager toute relation, amoureuse comme charnelle, elle doit passer au-dessus de ce qui lui est arrivé, accepter ce qu'elle est devenue à cause des vices humains et se reconstruire. J'en ai d'ailleurs eu la preuve lors de la première morsure, mais aussi de la dernière en date... Dès que nous sommes trop proches, ses souvenirs de Zacharo l'assaillent et elle panique.

Mais je ne suis pas du genre à me décourager et je suis prêt à me montrer patient pour la conquérir, même si je n'ai aucune expérience en la matière. Et il est hors de question que je demande à Andreas. Ni à Thomas... Vu la manière dont s'est terminée sa relation avec Rose, je risquerais plus de le blesser qu'autre chose si je venais à lui parler ouvertement de ce que je ressens.

Une fois ma douche prise, je détache mes longs cheveux d'or blanc et me fonds dans les couvertures aux côtés d'Olympe. La faim me tord les tripes, mais je n'ai pas envie de la réveiller. Non seulement parce que son rêve semble être très agréable, mais aussi parce qu'Andreas m'a appris qu'elle a dépensé une quantité renversante d'énergie pour réussir son entraînement. Et qu'elle doit donc faire une nuit complète.

Je sursaute alors qu'un énorme vacarme me sort de mon sommeil et bondis sur mes pieds. Je balaye ma suite du regard, mais ne vois rien d'anormal. Je fronce les sourcils, suspicieux quand un gémissement de douleur attire mon attention. Je contourne le lit et pose une main sur ma bouche pour retenir le fou rire qui menace de me plier en deux à cause du tableau qui s'offre à moi. Olympe est vautrée sur le sol, les fesses en l'air et sa crinière devant son visage. Je m'approche doucement et m'accroupis à ses côtés. En relevant une mèche, je m'aperçois que sa chute ne l'a pas réveillée. La surprise passée, je la prends dans mes bras et, alors que je m'apprête à l'installer sous l'édredon, la porte de ma suite s'ouvre. Elle claque contre le mur.

— C'est l'heure de s'exercer ! tonne la voix grave de Thomas. Oups... J'interromps quelque chose... Désolé, je reviendrai plus tard.

Puis mon ami part comme il est venu : le battant se ferme sans discrétion dans son encadrement et ses pas lourds indiquent qu'il s'éloigne en direction du terrain d'entraînement.

— Que se passe-t-il ? demande Olympe d'une voix pâteuse en frottant ses yeux ensommeillés. Pourquoi il y a autant de bruit ? Et pourquoi je suis dans tes bras, Vladimir ?

Je la dépose sur le lit, car elle commence à s'agiter, embarrassée, et je lui narre les évènements.

— D'accord, je vois, soupire-t-elle, soulagée que ce ne soit que ça même si ses joues demeurent rouges. Merci.

Je l'observe se diriger vers les fruits qu'il reste de la veille, en gober quelques-uns avant de filer vers la salle de bain. J'esquisse un sourire, amusé par son comportement et m'installe sur la banquette, un livre à la main. Une fois qu'elle est prête, elle déboule dans ma chambre, me souhaite une bonne nuitée et part rejoindre Thomas sur le terrain d'entraînement.