Chapitre 26 : Vladimir [corrigé]

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Je déglutis lorsque cette évidence me saute à la figure. Je dois lier mon existence et mon âme à celles d'Olympe... Est-ce vraiment cela que je souhaite ?

Je veux qu'elle demeure dans ce monde, mais elle n'est pas en état de supporter la transformation. Elle doit rester humaine. Je ne vois que cette solution pour qu'elle survive à cette épreuve...

Mais cela aura tellement de conséquences sur nos vies. Ai-je le droit de lui imposer ce choix ? Puis-je décider pour elle ? Ne dois-je pas la laisser rejoindre ses proches dans un endroit meilleur que celui dans lequel elle a grandi et subi tant de désagréments ?

— Vladimir, claque à nouveau la voix d'Andreas d'où perce la panique, dépêche-toi de la transformer ou il sera trop tard !

Je sors de mes pensées de plus en plus sombres. Malgré les doutes qui m'assaillent, je dois cesser de réfléchir ou je ne pourrais revoir le sourire franc qu'Olympe m'a adressé la veille, avant notre bataille de boules de neige... Alors je soupire et fais le vide dans ma tête.

— Andreas, je ne peux pas la transformer, mais il existe une autre solution, murmuré-je d'une voix hésitante et tremblotante, va me chercher un verre.

J'ai à peine le temps de terminer ma phrase qu'Andreas disparait dans l'encadrement de la porte avant de reparaître en moins d'une minute. Il me tend ce que je lui ai demandé et je le remercie. À présent que j'ai tout ce qu'il me faut pour démarrer le rituel, je sens le peu de courage que j'ai réussi à rassembler s'évaporer. Mais le corps pâle et presque froid d'Olympe suffit à ce que je reprenne mes esprits. Je me penche sur elle et récupère quelques gouttes du sang qui s'échappe de sa plaie béante. Je m'apprête à la lécher pour qu'elle se referme, mais mon estomac se tord de douleur et m'ordonne de planter à mon tour mes canines dans le cou d'Olympe. Je clos les paupières et déglutis. Je bloque ma respiration et parviens à m'éloigner, laissant sa blessure grande ouverte. Je m'entaille le poignet d'un coup de crocs et mon sang perle dans le verre pour se mêler à celui d'Olympe.

Je secoue le récipient pour que les deux liquides se marient parfaitement quand ma plaie est cicatrisée. Puis, lorsque je suis sûr que tout est prêt pour débuter le rituel, j'en prends la moitié dans ma bouche et me penche vers Olympe. Je pose mes lèvres sur les siennes, bleuies par la Mort qui s'approche à grands pas, et laisse couler le mélange d'hémoglobine. Je me relève et masse délicatement les parties encore intactes du cou d'Olympe. Une fois que je suis certain qu'elle a tout avalé, j'engloutis le reste de liquide que contient le verre.

Je ferme les yeux sous la douceur du goût de la mixture et mon estomac gronde, m'en réclamant plus. Mais c'est impossible pour le moment. Je me lèche les lèvres pour n'en perdre aucune goutte et entame la formule permettant de fusionner nos âmes et nos corps à jamais.

— Par cet échange de sang, toi, Olympe Emiria, et moi, Vladimir Aimo Dipsis, sommes liés pour l'éternité. Nous sommes deux âmes unies en une seule. Nous sommes deux corps unis en un seul. Nous ne sommes désormais qu'un seul et même être, qu'une seule et même âme.

Un glapissement pitoyable m'échappe alors qu'une intense brûlure prend naissance dans le creux de mon cou. Notre lien se tisse et toutes les douleurs d'Olympe commencent à m'assaillir. J'ai envie de fermer les paupières et de ne plus jamais les ouvrir, mais je dois continuer mon incantation ou ce sera trop tard. Olympe ne se bat pas pour rester à la surface et se laisse entraîner dans les abîmes sans fond de la mort. Elle a abandonné l'idée d'à nouveau voir la lumière du jour et se noie dans les abysses de son âme.

— Par cet échange de sang, toi, l'humaine, et moi, le vampire, sommes liés pour l'éternité. Tant que je vivrai, tu seras sous ma protection. Tant que tu vivras, je ne boirai qu'à ton cou. Je suis ton protecteur. Tu es ma source de nourriture. Nous ne sommes désormais qu'un seul et même être, qu'une seule et même âme.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant