S°9

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La route du retour prit plus de temps. Hel était happée par ses pensées, et l'autre dû la remettre dans la bonne direction en tirant sur son bras, elle s'excusant toujours quand ça arrivait.

« Je suis désolée. Tu n'aurais pas dû m'accompagner.

-C'est moi qui l'ai voulu. Et je viens de t'éviter trente-cinq morts, remercie moi plutôt.

-Tu as dû en voir tellement. »

Des larmes brûlantes menaçaient de tomber à flot, et Livaï ne répondit pas. Les deux se connaissaient à peine mais en cet instant c'est comme s'ils avaient tout vécu ensemble.

« A cause de moi...Elle est...

-Tch, tu ne peux pas te la fermer ? Culpabiliser ne te servira à rien. Si ça n'avait pas été hier, elle serait morte un autre jour. Et peut-être dans de pires conditions. Tu as tout fait pour l'aider, alors maintenant essaie de ne pas te faire choper. »

Qu'arrivera-t-il si elle se faisait découvrir ? Qu'adviendra-t-il de ces pauvres gens qui n'ont rien ? Et si Livaï, Furlan et Isabel avaient des problèmes à cause d'elle ?

Un vertige qu'elle n'avait pas vu venir lui prit. Elle se rattrapa au mur qui pu tomber à tout moment. Le brun se retourna vivement vers elle et l'appela, lui secouant l'épaule.

« Oï, ne me claque pas entre les doigts.

-J'ai...Je...Deux secondes... »

L'autre soupira mais la laissa reprendre son souffle. Sa jambe se mit à tressauter tout en regardant les alentours, épiant chaque faits et gestes autour d'eux.
Un coup d'œil sur la jeune femme accroupie, et un deuxième soupire mais plus bruyant fut soufflé.

« Si tu ne veux pas que je t'abandonne ici reprend toi Zackley.

-Est-ce que...Le Bataillon me soupçonne ?

-Tch...J'en sais rien. Faragon ne veut rien nous dire. »

La rousse hocha la tête, puis elle se releva, décidément prête pour enfin quitter cet endroit. Cet endroit qui donnait envie de vomir son futur ami.

Hel fut un peu plus concentrée sur ses pas, mais même si elle faisait tout pour camoufler sa détresse interne, ses yeux la trahissaient, et Livaï l'avait bien vu.
Arrivés à l'escalier qui les séparait du là haut, celui-ci souffla :

« Ma mère. »

Hel s'était retournée vers lui, lui demandant silencieusement ce qu'il voulait dire.

« Seul le corps de ma mère me reste en mémoire. »

Sous cette phrase, la rousse s'arrêta, et regarda l'autre monter les escaliers en la dépassant, comme si rien n'avait été dit.

Ce qui nous retient (LivaïxOC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant