Les poussières d'étoiles s'évanouissaient dans le ciel. Hel se sentait bien trop petite pour tout ça. Trop insignifiante, trop rien, dans cet amas de poussière qu'ils étaient tous. Mais en aucun cas ils étaient des étoiles.
Ils étaient des poussières de sang. Constitués d'espoir pour savoir s'ils n'étaient pas des descendants des étoiles.Une brise, la rousse respira une goulée d'air, une si grande goulée qu'elle crut s'étouffer avec.
Puis une deuxième brise passa.
Et quelqu'un toqua à sa porte.Livaï arrivait, un plateau avec des tasses de thé, se stoppant un peu quand il vit la rousse à la fenêtre.
« Je pensais que tu dormais. Tu n'es pas descendue pour le dîner.
-Je n'avais pas faim. »
Il hocha la tête, et lui tendit une tasse.
« Tu restes ?
-J'ai de la paperasse à faire.
-On n'est même pas partis que tu as de la paperasse ? S'il te plaît, assit toi quelques minutes. »
Dans un soupire, le brun abdiqua, prit la tasse qu'il restait sur le plateau, et vint s'asseoir à côté d'elle, à sa fenêtre.
« Tu penses qu'ils vont réussir ? »
Les yeux gris du brun tournèrent vers elle. Il se fit la réflexion que c'était sûrement une habitude qu'elle avait prise, de lui demander ce qu'il pensait avant une mission. Mais pourquoi diable à lui?
« Ces morveux ont du potentiel. Je pense qu'on peut leur faire confiance. La question à se poser est, est-ce que tu es prête à retourner à la Capitale ? Ça ne fait que deux jours que tu es revenue, ça a dû faire du bruit. Les Brigades ont sûrement l'ordre de te ramener.
-Ils l'ont. Connaissant les Keint et mon père, ça ne fait pas de doute.
-Je lui toucherais bien quelques mots à celui-là.
-Livaï, je vais faire ce qui est le meilleur à faire pour le Bataillon. S'il faut que je me marie avec Yolan, je le ferai. »
II ne répondit rien. Après tout, quand le Chef des Armées disaient quelque chose, il n'était pas du genre à discuter.
« L'escouade...Ils ont pu avoir une belle cérémonie ?
-Leur cercueil étaient vides. »
Le ton qu'il employait était maintenant devenu froid. Voire glacial. La tête d'Hel tourna vers la sienne, ne rencontrant que sa mâchoire grinçante, et ses sourcils froncés.
« Les titans étaient juste derrière nous. Je ne pouvais pas combattre. J'ai ordonné à ce qu'on lance leurs corps. »
Les yeux de la rousse se fermèrent brusquement, si fort que des couleurs pétillèrent. Elle ravala ses larmes, puis posa sa main sur celle de son ami, qui avait maintenant le regard baissé, triste. Puis elle se risqua à poser sa tête contre sa tempe, l'air chuchotant ses pensées.
Et ils restèrent là, encore une fois dans le deuil et la désolation.
« Je me suis permise de laver tes affaires Hel, vu que tu ne vas pas combattre et qu'on va à la Capitale. »
La rousse regardait ses vêtements de quand elle s'était enfuie de chez elle, pliés dans les bras de lea brun.e, visiblement inquièt.e de la réaction de son amie.
« J'ai eu beau regarder avec Moblit, nous n'avons pas trouvé de tenue digne de ce nom, mais si tu veux nous avons des trois pièces. Ils risquent d'être un peu trop petits par contre...
-Ne t'en fais pas Hansi, merci. Je vais essayer la robe, nous verrons bien. Déclara-t-elle en prenant ses vêtements de ses bras
-Euh...Mais tu n'es pas sensée savoir à quoi tu ressembles dedans ? » Demanda confus.e l'autre
Iel n'eut pas de réponse, juste des actions sûres de la part de la rousse. Celle-ci lui fit signe de venir l'aider pour serrer son corset, et l'autre sua rien qu'à l'idée de porter ce vêtement beaucoup trop serré.
La rousse ne s'en accommoda pas, puis enfila ses jupons, et enfin la robe.« Oï, on attend que vous, qu'est-ce que vous faites ?
-Livaï viens là ! Je n'arrive pas à serrer sa robe !
-Parce que c'est mon problème ? Fit gravement le brun en regardant les deux personnes face à lui
-C'est quoi aussi ton problème Hel à- Ah mais qu'est-ce que tu fais ? »
La rousse avait perdu patience, et avait pris une paire de ciseaux qui traînait là, pour découper le devant de sa robe.
« Passe moi un pantalon des trois pièces. »
Sous le regard choqué de ses amis, Hel avait retiré ses jupons et enfilait le pantalon, laissant le derrière de la robe comme veste.
Elle se regarda dans le miroir et passa ses mains sur son corset et sa robe à demi déchirée, comme pour les plisser.« Oh ! Je reconnais bien là notre Hel ! S'exclama Hansi, C'est une superbe idée ! Regarde la Livaï comme elle est belle !
-Mmh...Je vois surtout une suicidaire. Tu comptes vraiment te faire remarquer avec le grabuge à Stohess ?
-Ce sont juste des vêtements. Je ne te croyais pas si vieux jeu. Rétorqua la rousse en se retournant vers eux
-Tu t'inquiètes pour elle Livaï ? »
Celui-ci souffla puis partit, intimant les autres à faire de même. Hansi rigolait à gorge déployée pendant qu'Hel fut un simple sourire en coin.
Arrivée en face du Major, leur regard se croisa, un coup d'œil sur la tenue de la rousse, et le blond releva un sourcil. L'autre ne lâcha ses yeux que quand elle rentra dans le carrosse.
Dans la pénombre de l'habitacle, elle aperçut la main crispée du Caporal, serrant le tissu noir de son pantalon.
Aucun mot ne fut prononcé, juste la voix d'Erwin qui donnait les dernières directives, encore dehors, avec l'air étouffant qui s'accumulait dans la voiture.
Les sourcils d'Hel se froncèrent quand elle entendit Livaï déglutir.
Ses ongles grattaient contre le tissu, et Erwin tardait vraiment à monter.La main de la rousse vint prendre brutalement celle de son ami, celle qui torturait son vêtement. Elle posa leur mains sur la banquette et ferma les yeux. Ses doigts serraient la peau contre la sienne, ses tempes lui tapant dans sa boîte crânienne.
Ses lèvres tremblaient alors que sa tête tournait dans tous les sens.Puis la porte claqua, et elle ouvrit subitement les paupières.
Erwin se présentait assis en face d'eux, sentant une étrange atmosphère. Ses orbes tombèrent sur leur mains, alors Livaï retira la sienne comme si elle avait été brûlée.
Et l'air étouffant revient.
« Tu n'as pas peur des conséquences Hel. Défier ton père de la sorte...
-Défier ?
-Et bien, ton accoutrement. Ton pantalon.
-Porter un pantalon est défier mon père ? »
Un rire étouffé se répercuta contre les lèvres du brun. Erwin décontenancé se raclât la gorge puis décida de ne pas rétorquer. Ou sinon la rousse n'allait pas le louper.
Et au grand malheur des trois personnes présentes, la route allait être longue.
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Ce qui nous retient (LivaïxOC)
FanficEt moi je regardais le glas sonner, le rouge et la souille coloraient notre teint, et puis nos regards se sont rencontrés, alors qu'on sait que la vie nous retient.