Chapitre 39

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Hel regardait le monde tourner autour d'elle. Tout le monde se pavanait, un verre d'alcool en mains, les soldats le plus souvent silencieux, mais les plus riches comptant les mésaventures de l'ancien Major comme s'ils le connaissaient vraiment. Une ombre se détacha de ces gens, pendant que Jean et Connie discutaient calmement à quelques mètres de la rousse, Livaï et Hansi introuvables. L'ombre s'arrêta devant Hel, épiant son visage balafré.

« Je ne pensais pas que tes blessures étaient si graves. Pourquoi n'as-tu pas gardé tes bandages ?

-Elles ne sont pas graves, et je n'avais pas envie de les porter. Pourquoi, il faut aussi une autorisation pour cela ?

-Ne sois pas autant sur la défensive Hel. Je m'en suis fait pour toi.

-C'est bien, tu apprends ton rôle de père.

-Tu ne changeras donc jamais...Où est Livaï ? Il faut que je le remercie et que je vous parle de Liora.

-Tu cherches la mort on dirait...Et je ne sais pas, il doit être avec Hansi.

-Bien. »

Le Général partit, alors qu'Hel se colla encore plus au mur. Elle sentit les yeux rivés sur elle, entendit même quelques moqueries de femmes nobles, mais elle essayait de les ignorer, les yeux rivés au sol.
Où diable étaient-ils ?

« Hel... »

Elle sursauta, surprise par l'appel pourtant doux qui lui était adressé. Son corps se remit droit en une seconde, faisant face à la femme qui venait de se poster face à elle.

« Marie.

-Désolée de t'avoir surprise. Et toutes mes condoléances. Je savais qu'Erwin et toi étiez proches.

-Merci. Mes condoléances à toi aussi.

-Oh je savais qu'en partant dans les Bataillons ce jour allait arriver. Je m'étais faite une raison. »

La rousse hocha la tête, comprenant les dires de la femme dont Erwin était amoureux. Celle-ci avait épousé le meilleur ami du blond, Nile, l'ancien Major préférant voir sa bien-aimée avec un homme qui risquerait moins sa vie que lui. Il avait sacrifié ses deux amours pour savoir la vérité sur l'Humanité.
Et regarde où tu en es Erwin, fit pour elle même la rousse.

« Tu sais...Pour ce que les soldats de Nile t'ont fait subir...Il n'y était pour rien, il ne pouvait pas contrôler les faits et gestes de tout le monde. »

Hel fronça les sourcils. Où voulait-elle en venir ?

« On s'est disputés à ce sujet...Pour moi, il était tout autant fautif qu'eux, mais imagine s'il s'était opposé à eux, qu'est-ce que les aristocrates auraient pensé ? Ils auraient voulu sa démission, il aurait été humilié, voire pire...Le bizutage est omniprésent dans les Brigades. Et tu le sais tout aussi bien que moi.

-Pourquoi tu me dis ça Marie ? Demanda confuse la rousse

-Je sais ce qu'il s'est passé à ton mariage, Nile m'avait justement interdit d'y aller car il savait que tu ne te laisserais pas faire, ou du moins que le Bataillon avait un plan, comme pour ton exécution. Et je sais que tu lui en veux encore de n'avoir rien fait pour te défendre, mais comprends le...S'il avait fait quelque chose, il se serait fait virer, il a pensé à nous, à moi et aux enfants... »

La rage bouillonnait dans l'être d'Hel. Si au début elle n'avait pas compris pourquoi la femme lui parlait de ça maintenant, ce n'était plus que quelque chose de subtile.

« Si je devais penser comme ça pour toutes les personnes qui m'ont fait du mal Marie, alors j'excuserais tout le monde, et ça leur permettrait de continuer. Je ne sais pas pourquoi tu me dis ça, et surtout aujourd'hui et ici, mais si je me suis battue au point d'avoir ces cicatrices sur mon visage ce n'est certainement pas pour avoir pitié des gens qui m'ont traitée comme moins que rien. Je suis ravie que tu aies trouvé un mari prêt à tout pour ta famille, mais par pitié ne me dis pas ce genre de chose. »

Ce qui nous retient (LivaïxOC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant