Au cours de sa vie, Hel avait toujours fait les choses avec passion. Et quand ces choses n'allaient pas de son côté, ou qu'elle devait en faire d'autres qui ne lui plaisaient pas, elle essayait toujours de trouver des circonstances atténuantes.
Elle se revoit revêtir des robes décorées de volant pour faire plaisir à son père, pensant que ça le rendrait fier qu'elle se fasse présentable. Elle se revoyait se gaver de nourriture pour faire plaisir aux nobles lui disant qu'elle n'avait rien d'une future mère, ou alors se forçant à ne rien avaler pendant plusieurs jours, sous la demande des riches disant qu'elle n'avait pas le corps d'une vraie femme.En arrivant dans le Bataillon et faisant son réseau de trafic pour nourrir les plus démunis, elle avait découvert la joie d'aider les autres et sans qu'ils ne le demandent.
Alors elle s'était dite que quand les gens demandaient à voix haute ce qu'ils désiraient, elle se tairait et exaucerait leurs demandes. Car d'une manière, il était courageux de déclarer ce que l'on souhaitait.Puis elle s'était pliée à ce qu'on attendait d'elle, la faisant parfois descendre plus bas que terre.
Et quand elle avait entendu la personne avec qui elle était le plus proche lui reprocher d'être égoïste, elle avait senti son cœur tomber de dégoût envers elle-même.Car il n'avait pas tort.
Si elle n'en avait pas fait qu'à sa tête et n'avait pas été égoïste, ses amis n'auraient pas eu à aller la chercher à moitié morte dans une prison, ou encore à saboter son mariage, Livaï n'aurait pas eu à lui sauver deux fois la vie en l'espace de trois mois, et il n'aurait pas eu à remettre toute sa vie et ses pensées en question en adoptant un enfant.
Non, si elle avait suivi sa destinée, elle serait mariée et avec plein d'enfants. Et le Bataillon se porterait très bien.C'était pour quoi, en ce soir de la dernière expédition de l'année, elle se retrouvait assise dans sa chambre, pensant à toute sa vie, l'alliance que son ancien fiancé lui avait offert entre ses mains.
Elle n'avait eu le temps ces derniers mois de repenser à tous ces événements, car tout était allé très vite. Alors ce soir, elle s'accordait une nouvelle fois d'être égoïste.
« Pourquoi tu n'es pas couchée ?
-Pourquoi viens-tu t'en mêler ?
-Parce que tu vas avoir des cernes plus grosses que l'immaturité d'Eren.
-T'es mal placé pour dire ça.
-Peut-être. Mais je m'en fous. »
La rousse était assise au sol, adossée au mur, la fenêtre juste au-dessus de sa tête, laissant la lumière de la lune éclairée la pièce. Livaï était resté à l'encadrement de la porte, le regard rivé sur le parquet en dessous des pieds de l'autre.
Elle faisait tourner la bague entre ses doigts fins, pendant que lui s'avança, et fronça les sourcils sous l'objet qu'elle tenait.
« T'es nostalgique ce soir ? Ta chambre dorée accompagnée d'un âne pour mari te manque ? »
Hel ne répondit pas à son ton mauvais. Elle savait que le brun ne faisait pas dans le dramatique, se souvenant de son passé en se posant un millier de questions. Car il était loin d'avoir besoin de ça pour constamment se remettre en question et s'en vouloir d'un n'importe quoi.
Sous ses airs de gros dur, la rousse savait que son ami était un sentimal qui se forçait à ne pas l'être pour ne pas encore plus sombrer.
Mais ses mots lui firent mal. Et son ton moqueur encore plus.
« Pourquoi t'as gardé cette merde ?
-Pour me souvenir dans quelle merde j'ai failli me foutre.
-Tu n'as pas besoin pour. Tous les jours la vie te le redit. En gardant ce truc, tu t'accroches à ton passé. »
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Ce qui nous retient (LivaïxOC)
FanfictionEt moi je regardais le glas sonner, le rouge et la souille coloraient notre teint, et puis nos regards se sont rencontrés, alors qu'on sait que la vie nous retient.