S°12

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Aujourd'hui était le jour.

Ses genoux contre le sol, les mains liées d'une corde dans le dos, le regard sur ses cuisses, et tous les yeux sur elle.
C'était le procès d'Hel.

Son père, perché en haut de sa tour, épiait misérablement ce que sa fille était devenue.
La proie de tous ces vautours autour d'elle.

Pourtant, peu de monde était présent, mais cela suffisait pour que les discussions ne cessent jamais.

Humiliée.

Voilà comment elle se sentait.

« La pendaison voilà ce qu'elle mérite !

-La pendaison est trop gentille ! Elle mérite d'être torturée !

-Qu'on la laisse crever de faim comme ces misérables dans les Bas-Fonds !

-Jetons-la en dehors des murs ! »

Le combat des Brigades Spéciales était alors de chercher la meilleure sanction pour les condamnés ?
On avait enfin la réponse à toutes ces questions qu'étaient ce que faisaient réellement les Brigades à part s'empiffrer de nourriture.

Le vieux barbu se mit à taper quelques coups avec son maillet, l'air lasse.
Les cris se turent un peu, laissant le temps à Pixis, le vieux chauve, de se désaltérer avec son meilleur vin.
Il envoya un message à Erwin des yeux, lui demandant silencieusement si tout ce qu'il se passait, était réellement sérieux.

Car, oui, seul Erwin et Shardiz représentaient les Bataillons, et Dot Pixis la Garnison. Ils n'avaient convié aucun soldat, sous les demandes de la rousse, sachant que les Brigades seraient bien assez.

« Pourquoi nous voler !? Oh salope je te parle ! Pourquoi nous voler à nous ?

-Parce que vous êtes ceux qui ont le plus de vivre. »

A la réponse claire de la rousse, le silence s'abattit. Personne ne s'attendait à ce qu'elle ne prenne la parole.

« Et tu oses me répondre ?

-C'est mon procès, alors oui, j'ai le droit de me défendre.

-Tu ferais mieux de te la fermer ! Tu n'es pas dans le droit de parler sale voleuse !

-Vaut mieux être un voleur pour la bonne cause que d'être comme vous. »

Le chauve rigola, puis Nile, le commandant des Brigades, prit enfin la parole.

« Ça suffit ce petit manège. Général, il faut décider de ce qu'il faut faire.

-Avant, fit Hel, Je veux que mes actes perpétuent. Créez un groupe, une association, prenant des vivres des soldats que vous mettrez en commun et donnerez toutes les semaines aux habitants des Bas-Fonds.

-Hors de questions ! Et puis quoi encore ! »

Un homme avait crié ça, puis un soldat s'était mis aux cotés de Nile, et lui susurra des choses à l'oreille. Les yeux de celui-ci s'illuminèrent un peu, puis il reprit d'une voix forte :

« On accepte. »

Les sourcils de tous se froncèrent. Rien ne présageait que ça allait bien se terminer.

Shardiz restait silencieux, puis le brun conclue :

« Si elle vient avec nous. Dans nos prisons. Pour une durée de cinq mois. »

Puis tout se passa très vite.

Hel devint blanche, la bouche d'Erwin s'assécha, et Zackley finit :

« Entendu. »

Un cri sortit des entrailles de la rousse, la tête lui tourna, et dans des sanglots désespérés, la prisonnière appela toutes les personnes présentes pour lui venir en aide et abréger ses futures souffrances.
Car ce qu'il venait d'être convenu, était peut-être pire que la mort elle-même.

Et ni Erwin, ni le Général ne fit obstacle aux Brigades qui traînaient maintenant Hel en dehors du tribunal.

Ce qui nous retient (LivaïxOC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant