Ce qui nous retient (LivaïxOC)

Chapitre 15

Dans la pénombre, nul ne savait s'il faisait jour ou nuit. Les faibles bougies qui illuminaient les cageots mettaient en valeur la poussière présente à chaque recoin de ce minable endroit.
Les menottes de fer accrochées aux murs, au moins ils ne l'avaient pas attachée.
Cela faisait deux jours qu'Hel se trouvait dans les prisons de la Capitale, attendant patiemment que quelqu'un vienne lui parler. Ou que justice soit faite, si on pouvait réellement parler de justice.

L'un de ses vœux s'exauça enfin, mais à son grand malheur.

Les pas résonnaient dans le couloir, et elle su distinguer sa démarche entre mille. Elle avait l'impression de rejouer une mauvaise scène qui s'était passée il y a de ça cinq ans.
Le barbu arriva, et s'arrêta en face de sa cellule. Hel s'étant levée et approchée des barreaux faisait maintenant face à son père, ils se regardaient, yeux dans les yeux à seulement quelques centimètres l'un de l'autre.

Elle avait espéré que ce soit quelqu'un d'autre, peut-être même préféré que ce soit Erwin, mais pas lui.

« Hel...Dans quoi t'es-tu encore mise ?

-Pour une fois que je n'ai rien fait...Soupira-t-elle, réticence quant à l'idée de lui parler

-Ah ? Et le mariage ? Demanda le vieux avec dédain

-Pardon ? Ria-t-elle, Je l'ai fait pour me protéger.

-Je t'avais dit que les Keint étaient puissants. Regarde où tu es maintenant.

-Qu'ils aillent se faire soigner. Tout ça pour de l'argent dont ils n'ont même pas besoin. Mais je suis sûre que ça te fait jubiler de me revoir dans un moment de faiblesse.

-Tu avoues être dans un moment de faiblesse ? »

Les yeux de la rousse s'assombrirent, si elle pouvait l'étrangler, certainement qu'elle le ferait. Elle jaugea leur distance, se mit à s'imaginer attraper le cou du blanc et le serrer de toute ses forces. Sauf que des soldats étaient postés bien trop proche.
Et comme si Zackley avait entendu ses pensées, il recula pour se rapprocher du mur en pierre.

« Tu seras jugée demain.

-Enfin on a la décence de m'en informer. J'ai cru qu'une barbe blanche allait me pousser sur le visage.

-Je serai le juge. L'ignora-t-il

-Je suis sensée être choquée ?

-Arrête de faire ton enfant Hel, regarde ce que tes actes ont comme conséquence sur l'armée.

-Quoi ? On a cogné sur les Brigades alors ça ne te plaît pas ? Tu sais moi ce qui ne me plaît pas, c'est qu'on se soit servi de moi depuis mon enfance, et qu'on parle de moi comme si j'étais du bétail.

-Tu n'as aucune conscience de ce que tu risques demain Hel.

-Si je sais. On va parier sur ma tête et tu viendras me sauver avec ton argent et tu me renverras dans les Brigades ignorant leur bizutage.

-On parle d'un meurtre. Ils ne seront pas aussi clément que la première fois.

-Je n'ai pas besoin de tes sermons, je n'ai pas envie de te parler.

-Tu risques la peine de mort. »

A l'entente de ces mots, elle déglutit péniblement. Elle savait que c'était vrai, mais elle ne voulait pas y penser.

« Va me chercher Hansi ou Livaï, si ça venait à être ma dernière discussion en tête à tête avec quelqu'un je regretterai que ce soit avec toi. »

Il soupira, mais ferma les yeux, signifiant qu'il s'en allait.
Mais avant, il ne put s'empêcher de souffler ces mots :

« Je ne sais pas ce qui vous rapproche autant, mais ça doit être assez fort pour qu'il se déplace jusqu'ici. »