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« C'est de votre faute s'il est mort. »

Toutes les personnes se raidirent à cette phrase.
Hel, bouche bée n'eut qu'un hochement de tête à offrir à la femme face à elle, qui la regardait avec mépris.

Erwin, Hel, Livaï et Hansi s'étaient rendus en ville, annoncer la disparition de Louis à sa famille. La femme n'avait pas vraiment voulu les écouter, occupée à crier des ordres à sa gouvernante. Livaï sur le point de perdre patience face à l'attitude exécrable de la vieille avait asséné à Erwin de faire quelque chose avant que ce ne soit lui qui s'en occupe.
Alors ils s'étaient tous attablés, rejoint par le mari de la vieille femme.

Sous les tremblements de sa jambe, Hel avait conté toute l'histoire, hésitante par moment, jouant avec ses doigts telle une vraie enfant. Le couple devant elle, avait été bien silencieux, laissant aussi Erwin par moment prendre la parole.
Mais tout avait basculé quand ils avaient arrêté de parler. L'homme restant silencieux, la femme se levant pour coincer une cigarette entre ses lèvres pincées. Puis elle s'était tournée vers la rousse, lui crachant cette phrase et de la fumée avec.

« C'est de votre faute si Louis est mort. »

A cette répétition, Hel baissa la tête, honteuse.

« Ils auraient peut-être dû vous achever en prison. J'imagine que quelqu'un va vouloir nous dédommager de cet égarement, mais gardez votre misérable argent, nous n'en avons pas besoin. Notre fils sera bien regrettable...Même s'il faut avouer qu'il n'était pas très intelligent parfois. Et surtout quand il a décidé de mettre en péril sa carrière pour ces...Ces pouilleux.

-L'un de ces pouilleux est présent avec nous ici, je vous demanderai un peu de respect pour nos soldats. Fit durement le blond

-Oh, alors, les rumeurs étaient vraies. Vous avez tellement peu d'effectif que vous allez chercher en dessous ? Rigola la brune

-Bon, ça suffit. On s'en va. Ecourta Hansi

-Bien, n'oubliez pas votre pouilleux. »

Alors que les amis s'étaient levés pour quitter la maison, ils s'étaient arrêtés, sentant l'un des leurs perdre contenance.
Livaï s'était déjà bien retenu jusque là, mais la femme avait dépassé les bornes, et depuis un bon moment.

Il s'était retourné, les poings serrés, prêt à en découdre, mais Erwin avait posé sa main sur son épaule, lui déconseillant vivement de faire quoique ce soit.
Et sous le regard surpris d'Hansi et Hel, le brun considéra les doigts fermement accrochés à lui, puis se calma instantanément, obéissant à l'ordre que le blond lui avait donné.

Le regard de celui-ci s'était ébloui un instant, lui aussi étonné parce qu'il venait de se produire.
Tous avaient été témoins de la scène, mais personne ne fit de commentaire.

C'est ainsi qu'un lien entre le futur Major et son prochain Capitaine venait de naître.

Ce qui nous retient (LivaïxOC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant