S°8

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« Cheffe tu es sûre de leur faire confiance ? Ils sont au Bataillon maintenant...

-Clarisse, si elle le dit alors ils sont sûrs. Souffla son camarade

-Bon les lourdauds, on n'a pas la journée. Fit Isabel, Soit Livaï et Hel descendent maintenant, soit on part. »

La blonde et son ami jetèrent un coup d'œil à la rousse, puis se tournèrent vers leur Cheffe.

« Ils restent là avec vous, je descends avec lui, vous savez ce que vous avez à faire.

-Bien Cheffe ! »

Au cri de ses amies, Hel hocha la tête en direction du brun pour l'intimer de la suivre. Celui-ci se plaça bien derrière elle et épia chacun de ses faits et gestes.

Leur marche fut silencieuse, juste des regards suffisaient pour souffler à l'autre la direction. Jusqu'à ce qu'Hel faillit se prendre un homme courant à toute allure dans sa direction, et ce fut Livaï qui lui avait empêché un choc important en la poussant vers lui.

Et cet incident sonna la fin de leur balade silencieuse.

« Tu peux pas faire gaffe rouquine ? On est dans les Bas-Fonds ici, tu t'es crue à la Capitale ?

-J'étais concentrée sur la route ! Je ne l'avais pas vu débouler !

-C'est bien ce que je te reproche. Tch...Tu te jettes dans la gueule du loup et tu ne fais pas un minimum attention.

-Excuse-moi Monsieur le rabat joie de faire mon possible pour aider les démunis !

-Tais-toi tu vas attirer tous les rats. »

La rousse continuait de parler tout en marchant, se tournant par moment vers lui, le fusillant du regard.
Puis quand elle reconnut la cachette de la petite, elle se tut et courra jusqu'à la porte.

Personne ne répondit aux coups qu'elle avait émis sur le battant. Alors Livaï prit l'initiative de l'ouvrir et de s'avancer dans cette planque miteuse.
Et quand il vit l'horreur qui s'y trouvait, il fit volte-face et prit les bras de la rousse et lui demanda de ne pas entrer.

« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

-Hel vient on s'en va.

-Non s'il te plaît, laisse-moi entrer ! Commença-t-elle à paniquer

-Tu n'as pas envie de voir ça.

-Livaï, je t'en supplie ! »

Celui-ci fronça les sourcils sous la force qu'elle mettait, puis se résigna à la lâcher.
Il entendit le battant grincer, puis l'exclamation étouffée de la rousse.

L'odeur du sang s'était infiltrée dans son nez et elle avait l'impression que son corps s'en était imprégné. Elle vit tout d'abord le sac qu'elle lui avait donné, celui qui contenait tous les vivres éventré, vide. Puis elle vit des taches rouges sur le sol sale. Et enfin, le corps sans vie de la petite, une marre écarlate l'entourant.

Livaï, toujours dos à elle, regardait ses pieds, puis entendit l'autre tomber lourdement au sol. Puis ses poings se serrèrent quand les pleures de la rousse vinrent à ses oreilles.
Et enfin il se retourna quand les cris se mélangèrent aux sanglots.

Des mots sortirent de la gorge de la jeune femme, mais il se firent happer par les larmes et la rage qui l'inondaient.

Alors le brun, toujours silencieux, retira sa cape, puis recouvrit la poupée de porcelaine brisée avec. Un linceul noir.
Une main se posa sur l'épaule d'Hel, et ils restèrent là, attendre que ses cris s'évanouissent.

Ce qui nous retient (LivaïxOC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant