S°11

27 3 3
                                    

Dans sa cellule, Hel pensait. Peut-être trop, parce qu'elle savait pertinemment ce qui l'attendait. Un procès allait avoir lieu, et peut-être que son nom lui épargnerait bien de moches choses.

« Pourquoi tu ne nous l'as pas dit ? »

Pour l'instant, Hansi et Erwin se trouvaient là, et attendaient des explications sur les agissements de leur amie.

« Qu'est-ce que tu veux que je te dise Hansi ? J'ai fait ce qui me semblait juste.

-Hel...C'est très courageux ce que tu as fait, mais nous faire perdre notre temps ?

-Va dire ça à Shardiz. Tu crois que c'est pour le plaisir que j'ai fait ça ? Je l'ai fait parce qu'eux mourraient pendant qu'à la Capitale on s'en mettait plein la pense sans penser à ceux qui meurent tous les jours. Désolée d'avoir gâché du temps, mais maintenant trois d'entre eux font partie du Bataillon. Et que ce soit grâce à moi ou non, je continuerai à croire et à dire que je ne regrette en aucun cas ce que j'ai fait. »

A part avoir mis certains de ses camarades en danger et avoir abandonné une enfant.

Lea brun.e hochait la tête comme si tous les mots prononcés l'avaient frappé.e.
Erwin n'avait rien dit, il savait que son amie n'allait pas s'excuser pour ses actions.

Puis leur tête se tournèrent vers le barbu qui arriva, et demanda à parler à sa fille en privé. Alors Hansi et le blond partirent, non sans un regard d'encouragement.

Et un silence régna.

Les deux se regardaient, prêts à bondir à la moindre parole de l'autre.

« Qu'est-ce qui t'a pris ?

-Pourquoi c'est moi qu'on fait passer pour une folle alors que c'est vous les égoïstes ?

-C'est la loi de la société Hel.

-La loi de la société ? S'énerva-t-elle en se levant de son lit miteux, Mais quelle loi de la société tu parles ? Dans cette monarchie qui est certainement bafouée, tu vas me dire que c'est normal que des gens meurent de faim pendant que des putains de riches gaspillent tout et ont des choses dont ils n'ont pas besoin ?

-Si tu avais voulu vraiment les aider, tu aurais fait une proposition de loi. Tu es juste encore qu'une gamine qui veut attirer l'attention.

-Tu sais très bien que la proposition de loi ne serait jamais passée avec des Brigades Spéciales pareilles. Et il ne faut pas oublier que je suis une femme, d'autant plus la fille du Général, donc oui, malheureusement pour réussir je dois attirer l'attention. Car personne ne m'aurait prise au sérieux, toi le premier. »

Le vieux baissa les yeux. Elle avait raison, mais l'avouer serait bien trop.

« C'est moi qui supervisera le procès.

-Fais ce que tu as à faire. Condamne moi à mort j'en ai rien à foutre. Tout ce que je te demande c'est de me regarder dans les yeux quand tu décideras de ma sentence. Que tu sois fière de me donner un dernier ordre. »

Puis elle lui tourna le dos, et leurs mots moururent dans le silence.

Ce qui nous retient (LivaïxOC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant