CHAPITRE 1 - Isadora

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Le mois d'août est déjà bien entamé.

Le soleil est toujours brûlant durant la journée, Les épis de blé sont aussi jaunes que l'est l'astre qui rayonne au-dessus de nous. Et la nuit, les milliers d'étoiles dans le ciel illuminent les monts de leur pâle lueur de cristal. Le clair-obscur de la nature se baigne dans le frais parfum des floraisons mises en attente.

Je suis au chaud dans mon lit, ne parvenant pas à dormir. L'astre s'est endormi depuis des heures déjà, laissant derrière lui les échos de mon malheur.

Je suis nostalgique, ce soir.

Les ailes noires de mon passé entourent mon petit corps de leur sombre dessein. Oui, ce soir, au milieu des ombres des arbres qui laissent des monstres grandir sur les murs de ma chambre, je pense à mon père, cet homme merveilleux que j'ai vu s'éteindre de jour en jour pendant de longues années qui, pour moi, resteront toujours trop courtes. Mes yeux se détachent peu à peu de ma chambre pour s'évader dans le ciel noir parsemé de boules de feu incandescentes. Je cherche son étoile, celle qui me guidera toute ma vie. Et lorsque je pose les yeux sur lui, dont les reflets sont les plus éblouissants, je m'adresse à son souvenir, en espérant que les restes de son âme voguant dans le ciel parviennent à entendre mes plaintes :

— Papa... Si tu savais à quel point tu me manques... Murmuré-je, seule dans la pénombre, les mains liées sur la poitrine.

Soudain, interrompant mes pensées, j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir, mais je ne panique pas. Je n'ai même pas besoin de me retourner dans mon lit. Je sais déjà qui apparaîtra dans l'embrasure et provoquera un amas de frissons dans tout mon corps, dans l'attente d'une étreinte charnelle promise depuis longtemps.

L'amour de ma vie.

Le fruit de mes espérances.

Mon faiseur de bonheur.

J'entends ses pas approcher lentement, puis sa main puissante attraper les couvertures pour se faufiler dessous et me rejoindre. C'est alors que son corps à moitié nu, seulement vêtu d'un caleçon léger, se colle à mon dos. Malgré le tissu de ma chemise de nuit qui nous sépare encore, je sens sa chaleur. Sa brûlure sur ma peau. Il m'enlace de ses bras et son souffle parfumé des fragrances des anges murmure à mon oreille :

— Ciao, stellina mia.

— Oh, John ! Mon amour ! M'exclamé-je.

Je ne peux pas retenir les élans de joie qui me traversent lorsque j'aperçois son visage dans le creux de mon cou, à travers les reflets de la vitre, juste en face. Même comme ça, je parviens à apercevoir les arcs-en-ciel de ses prunelles. Ces aurores boréales aux reflets iridescents. Les vibrations des couleurs de ses orbes qui font danser mon âme de jeune femme.

— Shhht, moins fort, me recommande alors ce dernier, d'une voix toujours plus basse.

Je place les mains sur ma bouche, consciente de ma bêtise. Puis, je me questionne :

— On ne risque pas de réveiller Constance ? J'oubliais...

— Ne t'en fais pas. Elle dort à poings fermés, me rassure John en caressant ma chevelure à pleine main. Mais il ne faut pas non plus provoquer le Diable...

— Combien, cette fois ? Osé-je dans un soupir, en tentant de camoufler mon sourire sadique.

— Deux comprimés.

— Mmh... Alors, tu vas pouvoir me faire jouir sans qu'elle ne nous entende ? Minaudé-je en donnant une minuscule tape sur son nez de la pulpe de mon index.

— Ça se pourrait ! Rétorque-t-il à la volée.

Nous laissons le silence nous entourer de ses ailes d'argent. Je ferme les yeux un instant, me délectant de la carapace de chair qu'il crée tout autour de moi. Et tout à coup, John s'inquiète :

DADDY'S GIRL - TOME 2 - The GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant