CHAPITRE 43 - John

555 36 73
                                    

(Avant de commencer ce nouveau chapitre, je fais une petite dédicace à Sheila_ss. Tu vois, je publie et il est 17h47, comme tu me l'as demandé ! Haha ! J'espère que tu auras réussi tes épreuves !!!! Je croise les bras pour toi ! En attendant, bonne lecture !

Signé : Juliana la Sadique, puisque visiblement, c'est quasiment mon surnom !)


Il est près de dix-huit heures lorsque j'arrive enfin devant le laboratoire. C'est fou comme le temps est passé vite, aujourd'hui.

Une vraie spirale infernale.

Écrasant.

J'ai mis plus de vingt minutes pour venir jusqu'ici, stoppé par les bouchons interminables des grands boulevards, ralenti par des cyclistes qui prennent toute la place sur les routes, et surtout, désarçonné par l'attitude irrespectueuse des piétons. J'ai maintes fois failli renverser quelques-uns de ces derniers, en frôlant leurs corps. À quelques centimètres près, je n'allais pas au laboratoire, mais en prison. J'ai tout de même fini par arriver à destination, tant bien que mal, en laissant tous les autres usagers en vie.

Une fois sur place, je ne perds pas une seconde et gare la voiture au milieu de l'allée. De toute manière, les autres véhicules peuvent passer entre le mien et le mur d'en face. Et même si ce n'était pas le cas, je n'en aurais rien eu à faire. Des bagnoles comme celle-ci, je peux m'en payer des tas. Il y a tellement plus important que le confort matériel, dans la vie, et tellement plus grave qu'une simple égratignure sur une carrosserie.

— Ouh... Soufflé-je pour tenter un tant soit peu de me détendre.

Mon cœur bat si fort qu'il menace de s'échapper de ma poitrine et de transpercer mon pare-brise, ce qui m'aurait en plus valu un aller-retour chez Carglass (Désolée... J'ai eu envie de rire haha). Je sors rapidement de mon véhicule, qui se verrouille tout seul lorsque je m'en éloigne avec la clé. Au moment où je passe la porte, du laboratoire, après avoir enjambé les marches quatre à quatre, j'aperçois cette même jeune femme aux longs cheveux noirs qui me sourit bêtement. Je suis en retard et, pourtant, il y a encore des clients. Qu'attendent-ils pour rentrer chez eux, le déluge ?

Qu'importe...

Tous les passants alentour ne m'intéressent aucunement. J'ai une bonne raison d'être ici, et ça n'est certainement pas pour les entendre pleurnicher et me confier leurs déboires. L'inconnue à la chevelure de jais m'observe attentivement lorsque je pénètre les lieux, en chavirant de gauche à droite, en oscillant de bas en haut. Elle m'analyse sous toutes mes coutures, d'un œil libidineux, en prenant le temps de s'arrêter sur mon entrejambe moulé sous mon pantalon de costume noir, et sur mon torse que l'on devine sous ma chemise émail. Je ne suis qu'une bête de foire à ses yeux, un fantasme inavoué et qui ne se réalisera jamais. Je suis bien au courant. Quoi qu'il en soit, je n'y fais pas réellement attention, pas plus qu'aux autres personnes qui attendent leur tour et devant lesquelles je passe sans le moindre scrupule : il y a beaucoup plus important, à l'heure actuelle, que de m'inquiéter de notre ordre de passage.

Le premier chieur, je lui en colle une entre les deux oreilles.

Ça me libérera !

J'approche rapidement du bureau d'accueil du laboratoire, puis , puis la femme d'une quarantaine d'années se lève et s'exclame :

— Bonsoir ! Je vais chercher vos analyses, Monsieur Caldwell.

— Merci.

Elle m'abandonne et se dirige vers le fond de son bureau, en direction d'une table blanche sur laquelle sont disposés des centaines de dossiers et de résultats à communiquer aux clients. Elle commence à fouiller dans les papiers, tandis que mes yeux se perdent de nouveau dans le vide. Les efforts que je dois fournir pour me concentrer sont considérables, et même ahurissants. J'ai l'impression d'avoir été drogué à coup d'éther. Dans cette attente interminable, mon soulier frappe contre le pan de bois qui couvre le bureau, ainsi que mes doigts qui clapotent sur le buffet sur lequel je suis accoudé, comme lors de ma première venue. Je peux sentir la flopée de gouttes de sueur ruisseler dans mon échine et atteindre le creux de mon dos. Mes tempes sont également humides, malgré le temps orageux dehors et les températures qui baissent chaque jour depuis peu.

DADDY'S GIRL - TOME 2 - The GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant