Nous atterrissons enfin.
Les secousses se font plus présentes et je sens que nous descendons en altitude. Le voyage a été long, peut-être un des plus ennuyeux de toute mon existence. Pourtant, Dieu sait que j'ai beaucoup voyagé. Malgré toutes les émotions contradictoires et étouffantes que je ressentais, j'ai tout fait pour sourire et ne rien laisser transparaître.
Constance n'a pas fermé l'œil, trop excitée à l'idée de rencontrer ma famille. Or, ce qu'elle ignore encore, c'est que ma soi-disant "famille" ne se compte même pas sur tous les doigts d'une main à l'heure actuelle. Quoi qu'il en soit, durant ces onze heures de vol, ma femme n'a pas cessé ses mascarade...
Je commence à clore les paupières. Je me sens partir. Cela fait trop longtemps que je n'ai pas dormi et je me sens faible. Or, tout à coup, alors que je m'apprêtais à me laisser choir dans les bras de Morphée, je sens une main se faufiler à l'intérieur de mon pantalon. Je m'éveille instantanément :
— Eh ! M'offusqué-je.
— Bah quoi ? Il faut bien faire passer le temps !
— Roh...
Je râle ouvertement en attirant l'attention des différentes hôtesses conviées, tout autour de nous, ce qui par chance, force Constance à relâcher ma queue et à ramener sa main sur sa propre cuisse. Dieu merci, elle est trop pudique pour cela. Visiblement, elle n'a pas que d'affreux défauts. Toutefois, elle se penche en direction de mon oreille et attrape mon lobe entre ses dents. Je n'ai aucun frisson. Aucune vague de sang n'irrigue ma queue. Rien. Seulement du dégoût et une envie presque irrésistible de lui donner un immense coup afin qu'elle recule jusqu'à l'autre bout du jet. Même si je ne peux pas faire preuve de violence, je la repousse gentiment du revers de la main, ce qui provoque ses foudres :
— Alors quoi ?! Peste cette dernière. Tu veux passer les six heures de vol qu'il nous reste à parler de la météo ?!
— Et pourquoi pas ?
— C'est barbant !
J'aimerais avoir la possibilité de lui dire que c'est elle, qui est barbante. Toutefois, je reste bien silencieux et retourne le regard en direction de la fenêtre, qui me laisse dorénavant apercevoir les nuages et, juste en-dessous, les grandes villes.
Nous sommes bientôt arrivés...
Et je sens déjà qu'on me libère de mes chaînes infernales...
Pour m'en remettre d'autres...
J'ai eu réellement l'impression d'y laisser mon âme. Le seul élément salvateur, c'était la possibilité de me faire servir un cocktail ou n'importe quel alcool lorsque je le désirais. Cela m'a valu les remontrances de ma femme mais je n'en ai eu cure. Finalement, le temps qui s'écoule est absolument relatif. Même si j'ai passé onze putains d'heures dans ce jet, il m'a semblé en passer au moins vingt-quatre.
Au moins !
Je n'ai plus aucune sympathie pour ma femme. Elle m'a retiré ma joie de vivre, et je me ferai un plaisir d'aspirer la sienne jusqu'à la dernière goutte comme un foutu remake de Dracula.
Notre jet privé se pose enfin.
Ma femme s'empresse d'en sortir pour humer l'air frais qui nous entoure, bien différent de celui de notre chère France. Je l'observe attentivement, elle qui étire les bras en croix de part et d'autre de son corps menu, vêtu d'une combinaison crème en coton.
Il ne manquerait plus qu'on lui ajoute la croix et la couronne d'épines...
Amen !
— Mmh !!! Enfin ! Les États-Unis ! S'exclame cette dernière.
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DADDY'S GIRL - TOME 2 - The Girl
RomanceIsadora et John continuent de vivre leur amour passionnel dans le dos de Constance, en se laissant doucement ronger par les remords de ce secret trop lourd à porter, sans se douter que cette dernière est déjà au courant. Sa vengeance menace de les...