DADDY'S GIRL - TOME 2 - The Girl

CHAPITRE 17 - Constance, des années plus tôt

— Bonsoir, jolie demoiselle !

Je suis incapable de lui répondre. Sa voix gutturale pénètre mon corps avec une telle intensité que je manque de m'effondrer. Je déglutis à maintes reprises, incapable de faire quoi que ce soit d'autre. Vu de près, il est si grand, si massif que je suis forcée de relever la tête et de me briser la nuque pour pouvoir le mirer. Je suis littéralement bouche bée. Ma mâchoire inférieure menace de s'écraser contre le carrelage déjà rempli d'alcool. Je ne parviens presque plus à tenir fermement mon verre. L'inconnu, lorsqu'il me toise de ses orbes glacés, pourrait me faire perdre toute masse musculaire, tout équilibre, toute capacité à me protéger.

Il me cloue au sol, il me cloue au ciel.

— Bonsoir, répète le jeune homme d'une beauté presque indécente, en se penchant légèrement dans ma direction, m'offrant une vue partielle sur sa poitrine, sous le tissu fin de sa chemise blanche.

— B-b-b-b-ons-s-s-s-s...

— Pas de panique, je ne mords pas.

Oh, si...

Pitié, mords-moi !

Il me faut quelques minutes pour reprendre mes esprits et retomber sur notre sol. Je me sens comme Jack Dawson lorsqu'il aperçoit Rose pour la première fois.

À un détail près que le Titanic, c'est ma culotte.

Je prends l'eau !

— Eh, Flo ! Réussis-je à interpeller mon amie, qui le toise également avec des prunelles remplies de paillettes.

— Mmh ?

— Tu ne devais pas rejoindre Simon ?! La questionné-je en me tournant dans sa direction, les yeux comme des balles de golf.

Je t'en supplie...

Rentre dans mon jeu...

— Hein ? Mais de quoi t...

Avant qu'elle n'ait le temps de terminer sa phrase, je lui assène un immense coup de pied dans la cheville, sans que l'inconnu ne le remarque, au milieu de toute cette foule. C'est alors qu'elle se reprend :

— Oh ! Simon ! Mais oui, j'avais complètement oublié !

Florine se frappe volontairement le crâne, ce qui rend cette scène encore plus théâtrale - et ma honte, plus prononcée. Le jeune homme la toise avec interrogation. Alors, elle continue, avec un immense sourire aux lèvres, en essayant de bredouiller le moins possible :

— Oui ! Non mais, ou-u-u-u avais-je la tête... Continue mon amie, avant de m'enlacer et de murmurer à mon oreille. Tu me revaudras ça... Fais pas de bêtise, je te rappelle que tu as Arthur, hein... Quand même !

— Oui, oui... Tenté-je de la rassurer, même si au fond, je le suis peu moi-même.

— Bon ! Conclut Florine en faisant quelques pas en arrière pour prendre congé. Passez une bonne soirée, moi j'vais chercher Saumon. Heu... Simon ! J'vais chercher Simon ! Ah ah ! Salut ! Et, heu... Amusez-vous bien ! Enfin, j'veux dire... Passez une bonne soirée !

Mon amie prend congé et, comme prévu, me laisse seule en compagnie de cette bombe atomique que je ne saurais voir. Mes prunelles sont illuminées par sa beauté. J'en ai vu des tas, des hommes charmants, depuis mon entrée à l'université. Pourtant, rares sont les fois où je me surprends à m'ouvrir littéralement pour eux.

— Loufoque, ta copine, m'envoie l'inconnu.

J'entortille mes cheveux autour de mes doigts et arque légèrement un genou. La pointe de mon pied gauche crochète ma cheville droite. J'ai une envie irrésistible de me mordiller la lèvre inférieure, mais je me retiens pour ne pas avoir encore plus honte.