CHAPITRE 40 - Isadora

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J'ai besoin de cette douceur-là.

Elle est nécessaire, après ce que j'ai dû subir. Je pensais tout pouvoir accepter, mais je me suis trompée.

Ça, je ne peux pas.

Et je crois que je ne pourrai jamais.

Je ne retiens plus mon cœur qui en a trop besoin. Je crois même que je ne pourrais pas survivre sans passer à l'acte. Sans sentir cette sensation contre ma peau, et tous les sentiments apaisés qui en découlent. Alors, aujourd'hui, dans cette baignoire, c'est le moment. C'est l'instant. Je ne peux plus attendre une seconde de plus.

J'inspire profondément, puis recrache tout mon air rapidement. Violemment. Entre-temps, ma main chemine lentement le long de mon ventre, passe par-dessus mon nombril bercé par la force de ma respiration, avant d'atteindre mon entrecuisse. Au chaud dans l'eau stagnante de mon bain à quarante-deux degrés, je ne peux que me laisser aller à mes plus bas instincts, juste afin d'oublier ce manque que John créé depuis la dernière fois qu'il m'a touchée. Alors, comme s'il était là, comme si c'était ses doigts à la place des miens, je me faufile entre mes cuisses et libère mon bouton de ses entraves à l'aide de deux doigts, qui étirent mes pétales avec délicatesse. Je le masse lentement, en appuyant un peu dessus pour provoquer une pression délicieuse qui me fait rapidement décoller. L'image de John se dessine sous l'écran de mes paupières, son corps au-dessus du mien, dans notre lit, tombeau de nos ébats passés et d'un amour peut-être déjà enterré. Les minuscules cercles que je crée ressemblent à des ouragans qui se diffusent à l'intérieur de moi. À des tsunamis. À des tornades d'une puissance incontestable.

— Mmh... John... Murmuré-je, me sachant seule dans cette immense demeure.

Depuis tôt ce matin, je suis enfermée dans cette pièce qui ne voit pas le jour, camouflée sous les velux blancs qui ne laissent pas passer un brin de soleil. Les seuls éclairages que j'ai créés sont quelques bougies, disposées çà et là et visant à me plonger dans une atmosphère romantique perdue que je tente désespérément de recréer. Mes genoux embrassant chacun un rebord de la baignoire, je me laisse aller. Doucement. Sûrement.

Ma main libre se verrouille contre un de mes seins. Elle le malaxe, le caresse, l'écrase. Et même si je dispose d'une main deux fois plus courte et fine que celle de John, je parviens tout de même à imaginer qu'il me touche, en me murmurant des mots doux à l'oreille, laissant son souffle brûlant irradier ma peau déjà fiévreuse pour être supportée. Les minutes passent et, une fois que mon bourgeon est gorgé de sang et que je me sens prête à aller plus loin, je descends ma main toujours plus bas, en direction de mon antre. J'y faufile deux doigts, en me cambrant pour y avoir plus aisément accès, en courbant le dos vers l'intérieur pour y avoir plus facilement accès. Étrangement, mes plis se contractent à mon passage.

— Ouh... Gémis-je, à la fois de plaisir et de douleur.

Je sens la peau qui entoure mes premières phalanges riper contre mes parois, créant une sensation fort désagréable. Je continue néanmoins de les enfoncer, passant bientôt les secondes phalanges, en soufflant bruyamment pour forcer mon corps à se détendre. J'ai trop besoin de ce contact. J'ai besoin de ressentir encore une fois de l'amour, de la tendresse, une extase.

Bientôt, je parviens à les enfoncer entièrement, en laissant tout de même un petit cri de douleur s'échapper de ma gorge lorsque j'atteins le fond de mon vagin en me redressant légèrement.

Je continue de me donner du plaisir durant quelques minutes qui me semblent durer une éternité, tandis qu'une partie de mon esprit se refuse à la luxure, restant bloqué dans le monde réel. Oui, car je pense à cette distance que John immisce entre nous. Je pense à ses regards qui ne transparaissent plus que la terreur. Une émotion que je ne comprends pas. Que je ne comprendrai certainement jamais, puisqu'il refuse de parler. Bientôt, je pense à mes sourires qui ne gagnent en retour qu'un visage dénué de bonheur et envahi par une crainte permanente qu'il se refuse à me dévoiler.

DADDY'S GIRL - TOME 2 - The GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant