CHAPITRE 41 - John

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Notre quotidien est bien loin de celui que nous imaginions, quelques mois plus tôt. La noirceur s'est laissée entrevoir petit à petit, alors même que je m'étais juré de ne pas croire aux absurdités de ma femme sans avoir la preuve formelle de ce qu'elle avançait.

« Tu es au courant que tu baises ta propre fille ? »

Ça résonne encore dans ma tête, comme si je venais de l'entendre. J'ai tout fait pour éradiquer ces paroles de mon esprit et continuer à vivre comme si de rien n'était en attendant les résultats, mais rien ne fonctionne. Je reste focalisé. Enchaîné à ses mensonges. Ou à ses vérités.

« Tu es au courant que tu baises ta propre fille ? »

Je n'ai pas su me contrôler. Ce soir-là, lorsque Isadora m'a accueilli comme un roi par sa reine dans notre château, censé être notre nid d'amour, j'ai laissé mes démons reprendre le dessus.

Oui, je l'ai violée.

Je l'ai violée, putain !!!

Elle m'a maintes et maintes fois demandé d'arrêter, mais face à toute la rage qui imprégnait mon cœur à ce moment-là, je n'ai pas su m'arrêter. J'entendais ses cris, ses pleurs, ses différents sanglots gorgés de larmes épaisses et pourtant, j'étais comme enchaîné à mon passé. Faible face à la chair et au sang. Encore plus vicieux qu'un aigle. Encore plus violent qu'un tigre bondissant sur sa proie immobilisée. Encore plus féroce que n'importe quelle forme de vie.

« Tu es au courant que tu baises ta propre fille ? »

Je l'ai violée.

Qui qu'elle puisse être, je l'ai violée.

Quel que soit notre lien, je l'ai violée.

Quel que soit le degré d'amour que je peux lui porter, je l'ai quand même violée.

Ce qui fait de moi un monstre de sang-froid à abattre au plus vite.

Je ne parviens plus, depuis ce soir-là, à approcher la jeune femme, ne serait-ce que pour lui donner un minuscule baiser sur ses lèvres fines qui, malgré ce que je lui ai fait subir, redemandent ma tendresse. J'entends encore ses pleurs qui résonnent dans ma tête. Je sens encore, à chaque seconde qui s'écoule, son corps frêle et si minuscule face au mien, se dandiner de gauche à droite pour m'échapper, sans succès. Je sens ses muscles se contracter à l'extrême pour me rejeter. Je me souviens de la chaleur presque insupportable des parois de son corps qui s'irradiaient sous mon passage.

J'ai beau dire...

Je n'ai aucune excuse.

Je suis le pire déchet de l'humanité.

Personne ne pourra jamais le contredire sur ce dernier point. D'ailleurs, on me l'a souvent répété étant enfant, et je crois qu'ils avaient tous raison. Pourtant, je voulais changer. Je le voulais réellement.

J'ai ainsi tenté maintes et maintes fois de fuir qui j'étais au fond de moi, en vain. J'ai réellement voulu ressembler aux hommes lambdas de ce monde qui ne feraient pas de mal à une mouche, mais en vain. J'ai essayé sans relâche d'étouffer mes instincts bestiaux ancrés en moi depuis ma naissance, sans y parvenir.

Et j'en paye le prix.

Cela dit, j'ai tout tenté pour rattraper les choses et, au moins, lever le voile sur les questions qui demeurent sans réponses.

« Tu es au courant que tu baises ta propre fille ? »

Oui. Il y a de cela quelques jours, le lendemain de notre dernière soirée en "amoureux", j'ai décidé que je passerais à l'acte. Sans le moindre doute. Il fallait que je sache, et pour cela, il n'y avait qu'un seul moyen.

DADDY'S GIRL - TOME 2 - The GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant