(Ce chapitre comporte des musiques. Je me suis un peu amusée. Alors si vous le souhaitez, dégainez vos plus beaux écouteurs et mettez à fond quand je vous le dis ! Et... Ne hurlez pas trop fort, je vous prie. J'ai des voisins. Cordialement.)
Constance s'en est allée.
Nous lui avons permis de passer la nuit ici, mais au petit matin, elle s'est empressée de retourner chez Florine. La route était trop longue pour pouvoir la ramener hier soir, d'autant plus que John avait bu. Et après ce que j'ai vécu, je n'ai pas pu la laisser repartir en taxi ou en Uber. J'ai ainsi joué les filles bien élevées, mais ça ne m'a pas réjoui pour autant : savoir que Constance dormait dans la pièce adjacente était une épreuve sans nom. J'ai passé la nuit à ruminer et à tourner dans mon lit comme si je me trouvais dans une soirée mondaine. Il faut dire que je ne sais même pas danser la valse, j'aurais été bien embêtée en de telles circonstances. Mes jambes tremblaient, alors même qu'aucune vague de froid n'envahissait ma chambre. Mon cœur battait la chamade. J'ai même cru voir son ombre dans la chambre, sous le clair de lune, lorsque je me suis éveillée au beau milieu de la nuit. En d'autres termes, j'ai eu des hallucinations. Or, il fait bien se le dire, Constance serait incapable de me faire du mal, pour la simple et bonne raison qu'elle aime John. Si elle souhaite le garder près d'elle, elle a tout intérêt à ne pas me malmener. Cela dit, une partie de moi pense toujours qu'elle est constamment là, à m'épier. À surveiller mes faits et gestes comme le FBI.
Quoi qu'il en soit, la nuit a été compliquée.
Malgré les douleurs à l'intérieur de mon corps en pleine crise d'angoisse, le plus difficile était certainement de dormir loin de John. J'ai été habituée, depuis le départ de ma mère, à l'accueillir chaque soir dans mon lit, à roupiller paisiblement entre ses bras après qu'il m'ait fait l'amour, le visage blotti contre les muscles de son torse et sa peau douce comme de la soie à l'odeur du délicieux mélange de nos phéromones. Le simple fait de ne sentir que ma propre présence dans ce grand lit vide était insupportable. J'avais du mal à respirer. Des nausées me parcouraient l'estomac de temps à autre. Je ne savais pas si j'allais être capable de tenir jusqu'au petit matin, pensant maintes fois à courir jusqu'au canapé pour l'enlacer et, finalement, après avoir écrit des centaines de lignes dans mon roman, que j'ai quasiment achevé, pour me détendre, j'ai fini par m'endormir, pour ne me réveiller qu'aux environs de neuf ou dix heures, une fois que tout le monde avait déserté la maison.
C'est fini, maintenant.
Je peux souffler.
Lyse m'aurait dit de me « détendre l'anus ». Quand j'y pense, je ne l'ai pas revue depuis le dernier incident avec le chauffeur de Uber. John a fait en sorte que je reste à la maison pour me remettre. Je reprendrai les cours lundi. Et en parlant de mon amie, si elle savait que nous avons hébergé Constance pour la nuit, elle me traiterait de folle.
Installée dans ma chambre, laissant le soleil envahir l'intérieur en passant à travers les carreaux brillants comme des sous neufs, j'attache solidement mes cheveux dans un chouchou en un petit chignon coiffé-décoiffé, simplement pour les laisser secs et préserver le soin que j'ai posé sur le crâne il y a environ deux jours. Je ne compte pas me laisser aller malgré tout ce qui nous arrive en ce moment.
— Pffffiou... Soufflé-je une dernière fois pour vider mes poumons de tout l'air gangrené accumulé durant la nuit.
D'immenses cernes bleutés entourent mes yeux qui se ferment quasiment tout seuls. Je mérite le repos. La plénitude. Le bonheur. J'ai assez souffert jusqu'ici.
Nous sommes samedi, et il fait beau. Les oiseaux chantent la mélodie de l'amour dans les arbres de la propriété. C'est le meilleur moment pour aller piquer une tête dans la piscine de John. Ainsi, je m'empresse d'attraper mon maillot de bain blanc dans la penderie - celui que mon beau-père m'a offert. Je me débarrasse de mon long tee-shirt, ainsi que de ma culotte en coton, puis, au moment où je comptais l'enfiler, je m'arrête et lève les yeux vers mon miroir, un sourire coquin aux lèvres :
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DADDY'S GIRL - TOME 2 - The Girl
RomanceIsadora et John continuent de vivre leur amour passionnel dans le dos de Constance, en se laissant doucement ronger par les remords de ce secret trop lourd à porter, sans se douter que cette dernière est déjà au courant. Sa vengeance menace de les...