CHAPITRE 19 - John

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Moi (texto) :

Stellina ? Tu es à la maison ?

Je ne vais pas tarder. Ta mère n'est pas là, il me semble.

Je clique sur l'onglet « envoyer ».

J'ai passé la journée à travailler d'arrache-pied, en tentant à tout prix de nous ramener des clients importants, qui investiront sans doute beaucoup d'argent pour notre cause. Je suis doué pour cela. Pour lors, je suis tranquillement assis sur le siège de mon bureau principal, à attendre la réponse de ma tendre Isadora en me grattant le crâne, mais de longues minutes passent, et aucun signe d'elle ne vient à moi. Alors, je décide de renvoyer un message, la peur au ventre :

Moi (texto) :

Eh, oh ! Tu vas bien ? Tiens-moi au courant,

je commence à m'inquiéter, mon amour.


— C'est pas possible... Me plains-je à voix haute.

Elle n'ouvre même pas mes textos. Mon cœur tambourine comme un soldat en guerre dans ma poitrine. Je ne suis pas du genre à m'en faire plus que de raison, ni le genre à être jaloux comme ma femme. Pourtant, je le sens au plus profond de moi : je tente de lui passer un appel une fois, deux fois, trois fois, mais son portable sonne sans que la jeune femme ne décroche. Alors, je tente encore une fois le message écrit :

Moi (texto) :

Isadora, si c'est une blague, elle n'est pas drôle.

Dis-moi si tu vas bien et l'heure à laquelle tu rentreras.

Je t'aime.

Ce n'est pas normal.

Je ne sais pas exactement ce qui me turlupine, peut-être l'instinct, ou un simple pressentiment. Isadora a toujours répondu à mes appels ou à mes textos, et ce n'est certainement pas une journée à l'université qui changerait cela. Même si je ne souhaite pas céder à la panique aussi rapidement, je dois être rassuré. C'est alors que je déverrouille à nouveau mon téléphone et cherche le numéro de ma femme enregistré dans mes contacts. Ça sonne à plusieurs reprises dans le combiné, mais elle finit par répondre :

— Allo, mon amour ?

Sa voix sucrée m'insupporte déjà. Plus le temps passe, moins je supporte sa présence, son timbre, ses sourires et ses regards envieux. Et je ne parle même pas de sa jalousie extrême et de sa possessivité excessive.

— Constance ? Est-ce qu'Isadora est avec toi ? Lui demandé-je sans attendre.

— Heu, je ne suis pas à la maison, mon coeur. Mais je l'ai eue au téléphone quand elle est sortie de son dernier cours, m'informe-t-elle.

— Elle t'a dit quelque chose ?! Insisté-je, d'une voix beaucoup plus ferme, les lèvres serrées.

— Elle a dit qu'elle rentrerait en Uber.

— En... Ub-b-b-ber...? Répété-je, comme si on m'avait foutu un coup sur la tête.

Si je pensais que mon niveau de stress était à son apogée, je me suis bien fourvoyé. Je sens une immense montée d'adrénaline me prendre au corps, et des milliers de lames aiguisées perforer mon enveloppe charnelle toute entière.

Isadora est une belle jeune femme. Si elle se retrouve isolée au milieu de nulle part avec un inconnu, elle pourrait subir n'importe quoi. J'ai déjà constaté ces conséquences à plusieurs reprises depuis que nous nous sommes rencontrés.

Et je ne tolérerai pas que cela se reproduise.

Mais alors que je garde le silence, la voix de Constance m'interpelle à nouveau. J'en avais presque oublié qu'elle était encore à l'autre bout du fil :

DADDY'S GIRL - TOME 2 - The GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant