CHAPITRE 16 - Isadora

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J'ai cru crever dans l'habitacle.

Ce trajet était certainement un des plus longs de toute mon existence. Constance n'a fait que me baragouiner des informations totalement inintéressantes qui me donnaient envie, peu à peu, de sauter de l'arrière de la voiture pour venir m'écraser tête la première sur le bitume.

Pire encore, je sentais ma mouille tapisser le siège en tissu du taxi, à mesure que nous approchions de l'université. Je me disais, pendant que je n'écoutais ma mère que d'une oreille, que John était réellement doué pour provoquer des millions de tsunamis en moi pour ne laisser que des miennes de mon âme. Heureusement que le chauffeur n'a rien constaté lorsque je me suis extirpée du véhicule lorsque le moteur a été coupé. La tâche que j'ai laissé sur son siège sera difficile à retirer, tant elle m'a l'air large, et profondément ancrée dans le tissu noir.

Quelle idée de mettre du tissu noir dans une bagnole ?

J'ai tenté de rester le plus discrète possible, surtout lorsque j'ai senti mon nectar sillonner le mince chemin entre mes lèvres pour s'écouler entre mes cuisses, au travers de la dentelle de ma culotte. Inutile de dire que je sentais mes joues s'échauffer de seconde en seconde.

Et si ma mère voit tout, sur le chemin du retour ?

Non...

Quand même...

Je ne mouille pas tant. Si ?

Quoi qu'il en soit, je me trouve devant une très longue allée piétonne, aux côtés de ma mère qui, les bras croisés et les fesses collées à la carrosserie, me raconte sa première journée à la Fac. Je n'en ai que faire. J'ai plutôt hâte de retrouver Lyse, qui sera dans le même cursus que moi.

— Bon, allez, je vais te laisser ! M'annonce finalement Constance, avec un immense sourire aux lèvres qui court jusqu'à ses oreilles.

— D'accord.

— Tu n'as besoin de rien ? Me demande-t-elle à la volée en déposant une main sur mon épaule, que je sens comme un tas de pierres immenses.

— De paix et de sérénité... Marmonné-je dans ma barbe, avant de m'adresser plus clairement à ma génitrice en me tournant dans sa direction. De rien du tout, merci !

— Parfait. Je reviendrai te chercher en fin de journée. Si jamais tu finis plus tôt, envoie-moi un message !

— Compte sur moi.

Sans crier gare, ma génitrice approche et m'enlace de ses bras menus, avant de faire le geste le plus dégoûtant de tous les temps : elle crochète ma joue droite avec ses lèvres humides et pleines de stick à lèvres gluant. Son baiser est si baveux que j'ai l'impression d'avoir affaire à un nourrisson qui demande sa tétine, ou pire, à un chien qui observe une pièce de bœuf sans pouvoir la toucher. Elle me projete instantanément dans tous ces dessins animés qui mettent en scène de vieilles personnes en train d'embrasser leur descendance et en laissant une traînée de bave sur leur peau juvénile.

Ça y est.

J'vais gerber.

Sa bave est aussi gluante que l'est mon entrecuisse.

Enfin, elle se détache de moi et m'adresse une dernière salutation avant de plonger dans le taxi, pile à l'endroit où je l'ai souillé, pour rentrer chez John. J'ai envie d'éclater de rire en imaginant ses beaux vêtements trempés par ma cyprine - que son mari a provoquée - mais je me retiens. Puis, lorsque je suis enfin seule et que le taxi prend congé, je me tourne enfin en direction de l'immense allée remplie d'étudiants qui se présente à moi, et replace mon sac sur le dos :

DADDY'S GIRL - TOME 2 - The GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant