CHAPITRE 45 - John

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— Tu mérites que je te coupe la langue à main nue pour te faire payer toutes tes paroles, Constance ! La menacé-je de loin, en espérant qu'elle ait au minimum les oreilles qui sifflent.

Je ne peux empêcher mon esprit de divaguer encore. J'ai réellement peur. Peu importe si on me traite de lopette. Face à toutes ces situations incongrues qui s'enchaînent, je ne peux qu'imaginer le pire : et si elle était partie ?

Ne me dites pas qu'elle m'a laissé une lettre d'adieu... Non... Mon cœur ne pourrait pas le supporter.

Je hurle déjà de l'intérieur. Après tout, je ne pourrais que la comprendre. J'ai été odieux. Vil. Mauvais avec elle. Je l'ai maltraitée. Je l'ai bafouée. Je l'ai violée malgré les pleurs et les supplications. En somme, j'ai tout gâché.

Pitié, Seigneur, non...

Faites qu'elle reste à mes côtés...

Éradiquant toutes mes vilaines pensées et voulant en avoir le cœur net, je m'accroupis et ramasse la fiche. Sous celle-ci se trouve une enveloppe, ainsi qu'un post-it jaune sur lequel il est écrit : « surprise ». Je ne comprends rien de ce que cela signifie, mais qu'importe.

— Et si c'était personnel ? Songé-je à voix haute.

Et si c'était personnel ?

On s'en fiche.

L'heure est grave.

Sans que je n'en connaisse la raison, je regarde par-dessus mon épaule, avant de revenir à ce qui m'intéresse. J'ai presque l'impression de devenir paranoïaque, à cause de toutes les emmerdes que Constance a provoquées, ces temps-ci.

Quoi qu'il en soit, je ne me pose plus de questions. Je jette négligemment l'enveloppe sur les draps, puis défroisse le document. Une fois que je le tends devant moi, mes yeux deviennent aussi ronds et profonds que des trous noirs dans l'univers lorsqu'ils dévalent ces lignes que je connais bien.

— Qu'est-ce que c'est que ce bordel... Marmonné-je dans ma barbe.

Je ne vois presque plus rien, comme si un voile se dressait devant mes yeux, qui dévalent la fiche avec attention. Je cligne des paupières plusieurs fois d'affilée et au moment où j'arrive sur les dernières phrases qui se trouvent dans un grand encadré noir, je frôle l'arrêt cardiaque :

 Je cligne des paupières plusieurs fois d'affilée et au moment où j'arrive sur les dernières phrases qui se trouvent dans un grand encadré noir, je frôle l'arrêt cardiaque :

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— Quatre... Vingt... Dix... Neuf...

Les billes rondes comme des cratères, je remonte vers la première qui indique les coordonnées des personnes restées. À cet instant, la vérité me saute au visage : c'est le même document d'analyses que le mien, mais le résultat est différent.

— M-m-m-m-mais... C'est p-p-p-p-pas... Poss...

Le cri de mon cœur transperce tous les murs de ma demeure, faisant crisser le parquet et craquer les gonds des portes et des fenêtres. Les hurlements d'effroi de mon âme résonnent jusqu'au firmament. Mon orage intérieur se remet à gronder comme jamais, tandis que ma pluie intérieure, assassine et ensanglantée, s'abat sur mon corps meurtri.

DADDY'S GIRL - TOME 2 - The GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant