Cinquantième virage

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Cinquantième virage.

Plus ils approchaient du salon de tatouage de son frère, plus l'air avait du mal à entrer dans ses poumons. L'estomac et la gorge de Scandal se serraient d'angoisse et de colère.

Pourvu qu'on n'arrive pas trop tard... Pourvu qu'il ne soit pas trop tard...

Il se le répétait en boucle à mesure qu'ils avalaient les kilomètres d'asphalte. Les jointures de ses doigts enroulés sur le guidon de la moto viraient au blanc.

Peut-être était-ce un piège... peut-être que Monster et Ghost avaient raison, mais si ce n'en était pas un... et même si c'en était un, Revenge détenait tout de même Brandon. Scandal ne pouvait pas prendre le risque de le perdre. Il s'en serait voulu s'il était resté à ne rien faire.

Petit à petit, Scandal arriva à distinguer le néon du tattoo shop de son frère au loin. Il y avait deux motos stationnées devant la boutique : celle de son frère et une qu'il ne reconnaissait pas.

— Il est forcément là, murmura-t-il.

Scandal et Lord arrêtèrent leurs motos et descendirent en laissant leurs casques dans le coffre.

— Prêt ? lui demanda Lord.

Le plus jeune était un peu nerveux, mais il tentait de le cacher. Ils étaient là pour Brandon, alors il devait être courageux. Seulement, il ignorait comment il réagirait en revoyant son tortionnaire.

— Allons voir ce que ce psychopathe nous veut.

Scandal mit la main sur son arme et ils marchèrent en direction de la porte d'entrée du commerce. Tout était anormalement calme. Trop calme.

Le blond poussa la porte le premier. Le carillon de l'entrée retentit et, aussitôt, Scandal se figea.

Son frère était attaché à une chaise au milieu de la boutique, un foulard dans la bouche. Son œil gauche était tuméfié et ses mains rougies. Il s'était battu, pas de doute.

Juste derrière, un homme leur tournait le dos. Son blouson de cuir arborait fièrement le logo des Angel's of Death, laissant peu de doute sur son identité. L'inconnu se retourna lentement en les entendant arriver.

Un sourire cruel étira ses traits.

— Ah, enfin. Vous voilà. Lord, tiens... tu m'avais manqué.

En revoyant son visage et en entendant son nom dans sa bouche, le sang se glaça dans les veines de Lord. Tous les mauvais souvenirs de sa captivité lui remontèrent d'un seul coup. Il pouvait sentir ses membres se mettent à trembler de colère, mais aussi de peur.

En le remarquant, Scandal se positionna instinctivement devant lui. Il pointa son arme en direction de Revenge :

— J'attends de pouvoir te faire la peau depuis bien trop longtemps. Relâche tout de suite mon frère.

Le blond fit un pas en avant, mais à peine eut-il avancé que Revenge pressa le canon de son arme contre la tête de Brandon qui tressaillit.

— À ta place, je ne ferais pas ça.

Scandal se stoppa aussitôt. Il grimaça avec colère.

— Qu'est-ce que tu veux à la fin ?! Nous n'avons aucune foutu idée de qui est ce putain de « Daniello Santiago » ! On n'a rien à faire dans tes histoires. Laisse mon frère tranquille avant que je te découpe en morceaux !

Revenge feint l'étonnement.

Vraiment ? « Aucune idée », hein... ? Tu dois le connaître sous un autre nom alors... et si je te dis « Ghost » ?

— Qu'est-ce que tu racontes ? demanda Lord en secouant la tête.

— Alors... vous ne savez vraiment pas ? Wouah.

Scandal fronça les sourcils sans baisser son arme :

— Qu'est-ce que tu lui veux ?

Revenge serra les lèvres, puis prit une courte inspiration. Il était tombé sur les deux plus idiots du gang ou quoi ?

— Il s'avère que votre ami vous a bien mené en bateau vous aussi. Je suis ravi de vous apprendre que la véritable identité de Ghost est Daniello Santiago, l'agent de police Santiago... pour être plus précis...

— Tu mens, l'accusa immédiatement Scandal.

— J'ai des preuves.

De sa main libre, Revenge fouilla dans la poche de sa veste en cuir et sortit une vieille photographie qu'il laissa planer dans leur direction. Lord se pencha pour la ramasser, couvert par Scandal qui tenait toujours son pistolet.

Lord se redressa. Ses yeux parcoururent la photo avec horreur.

— Je ne l'avais pas encore quand nous avons passé un moment, toi et moi, expliqua Revenge sur un ton léger, je l'ai retrouvée récemment en reprenant contact avec d'anciens amis.

Sur la photo, on voyait Revenge et Ghost placés côte à côte, le bras de Revenge sur les épaules de l'autre homme. Ils avaient bien dix ans de moins sur cette photographie. Le premier était en tenue civile et le second en tenue de policier. En plissant les yeux, on pouvait lire « Santiago » sur l'uniforme de Ghost.

— Ce ne peut pas être vrai, murmura Lord, sous le choc.

La photo tremblait dans ses mains. Scandal la parcourut à son tour des yeux, bouche-bée. Il sentit une plus grande colère encore affluer dans son corps.

— Alors... pendant tout ce temps... c'était lui que tu cherchais ? Il devait forcément le savoir. Et il n'a rien dit...

Il avait du mal à le croire, mais il était bien forcé de voir la vérité en face avec une telle preuve.

— C'est dans sa nature, dit Revenge avec un haussement d'épaules et une grimace haineuse. Il joue sur les deux tableaux. J'ai cru qu'il était un simple policier sans savoir qu'il était en fait un biker. C'est un traître. Un traître qui m'a laissé pour mort.

Traître.

Le mot joua en boucle dans l'esprit de Scandal. Ghost était un traître. Ghost les avait trahis. Lui qu'il croyait être son ami... Ghost était un policier. Et surtout... c'était sa faute si Lord avait été torturé. Depuis le début, il savait que Revenge était à sa recherche et il n'avait foutrement rien dit !

Scandal avait la terrible impression qu'on s'était foutu de sa gueule et qu'on lui avait arraché une partie du cœur au passage. En amitié, il n'y avait pas plus fidèle que lui, mais quand sa confiance était perdue, elle l'était pour toujours. Il ne pardonnait pas la trahison.

Au même moment, ils entendirent le vrombissement d'un moteur, le silence, puis des bruits de pas approcher.

— Oh. On dirait que quelqu'un nous rejoint à la fête, commenta Revenge en fixant la porte.

Scandal se tourna et il aperçut la silhouette de Ghost à-travers la vitre. Le sang lui monta instantanément à la tête.

Ce traître n'allait pas s'en sortir indemne. 


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Sur une petite note rigolote, faut que je vous montre ce que j'avais écrit dans mon plan 😂

Sur une petite note rigolote, faut que je vous montre ce que j'avais écrit dans mon plan 😂

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Scandal | GhostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant