Douzième virage

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Douzième virage.

— Enlève tout de suite tes mains, espèce de... pervers !

— Ce n'est pas moi qui suis en train de bander, se défendit Danger en levant les bras.

Sous le choc, Ghost le dévisagea.

— Va te faire foutre.

— Si c'est toi qui le proposes...

— Juste, dégage !

Sur le point d'exploser, Ghost chassa Danger en-dehors des douches et ce dernier s'éloigna en riant, respectant jusqu'au bout sa promesse de ne rien faire de bizarre.

Resté seul dans les douches, Ghost se tint la tête avec sa main pendant quelques secondes pour reprendre ses esprits.

Merde, jura-t-il en serrant le poing.

N'importe qui aurait eu ce genre de réaction en étant touché comme Danger l'avait touché... et celui-ci le savait très bien ! Il avait fait exprès. C'était sûr. Aucun doute permis.

Puis, ça faisait combien de temps qu'il n'avait pas... Depuis la « mort » de Ricky, il n'avait eu personne d'autre. Ni le temps ni l'envie. Ça ne lui faisait pas plaisir, mais quand il y réfléchissait, il était normal que son corps soit si réactif... surtout face à un homme aussi attractif que le chef du gang rival.

Sachant très bien que Danger allait lui faire une remarque s'il passait trop de temps seul ici, Ghost tourna le robinet pour mettre l'eau froide et calmer net son début d'érection.

Quelques secondes plus tard, il retourna chercher son sous-vêtement et son pantalon. Il se fit alors la réflexion qu'il n'avait pas de quoi s'essuyer sous la main.

« Heureusement », Danger l'attendait près de la porte des douches et, dès qu'il le vit, il lui jeta une serviette au visage :

— Tiens, attrape ça.

L'homme avait déjà eu le temps de remettre son pantalon de jogging et le détaillait du regard avec son éternel sourire en coin.

— Arrête de mâter, lui reprocha Ghost en agrippant la serviette d'une main.

Pour toute réponse, le regard de Danger se fit plus insistant encore.

— Comme si tu t'étais privé !

Sentant qu'il allait encore rougir de honte contre son gré, Ghost se sécha en vitesse comme il le put avec un seul bras (trop vite pour que Danger n'ait même le temps de proposer son aide), puis il se dépêcha à remettre ses vêtements. Il ne lui restait plus qu'à récupérer la veste en cuir et il serait bon.

— Ce n'est pas moi qui ai passé la nuit à te regarder dormir, se défendit-il tout de même tout en se rhabillant.

— Je dois dire que tu étais très mignon. Ça aurait été criminel de s'en priver.

Ghost secoua la tête. Danger s'enfonçait dans sa connerie sans aucune gêne. Il n'avait aucun moyen de gagner cette joute verbale...

— Puis, comment aurais-je pu admirer tous tes tatouages sans cela ? poursuivit Danger.

Le lieutenant des Skull se saisit de l'opportunité pour faire dériver la conversation sur un autre sujet.

— Tu as parlé de mes cicatrices ce matin... mais tu en as aussi une belle palme.

Le regard de son rival s'éclaira.

Oh. Alors tu admets que tu as bien mâté aussi.

Ghost ignora sa remarque et le dépassa pour marcher dans la salle d'entraînement et récupérer le veston.

— Qu'est-ce qui t'es arrivé ? demanda-t-il tout en marchant.

Il avait obtenu la majorité de ses cicatrices quand il était à l'armé, puis dans la police. Mais à quel moment Danger avait-il pu en obtenir autant ? Elles n'étaient pas visibles au premier coup d'œil, car la plupart semblaient très vieilles, mais son corps était constellé de marques.

— J'ai été kidnappé à quelques reprises enfant, répondit-il avec un haussement d'épaules comme s'il s'agissait de rien du tout.

Ghost manqua de s'étouffer.

— Quoi ?

Pour quelles raisons voudrait-on s'en prendre à un enfant ? Certes, ils évoluaient tous les deux dans un univers violent, mais quand même...

— Tu ne me connais pas très bien... n'est-ce pas ? Tu ignores qui je suis.

Ghost plissa les yeux. Il était vrai que Danger restait plutôt mystérieux. Il avait eu plusieurs alias depuis qu'il le connaissait : Declan, Derren... Danger. Il ne savait pas grand-chose à son sujet en-dehors de cela.

— Tu es le chef du gang ennemi et tu me tapes royalement sur les nerfs, est-ce qu'il y a autre chose que je devrais savoir ?

— Ça ne te serait pas d'un grand intérêt, mais peut-être que si je te le dis, je parviendrai à t'attendrir.

— Tu essaies de me manipuler ? demanda-t-il sur un ton accusateur.

Le sourire de Danger s'agrandit.

— Bien sûr, admit-il directement, mais ce n'est pas pour autant que je mens.

Ghost se sentait stupide, car maintenant que Danger lui avait dit ces choses, il voulait savoir... même en étant conscient que le chef ennemi cherchait à manipuler ses sentiments.

— Vas-y, dis-moi.

Danger secoua la tête.

— Tu devrais savoir que toute information a un prix.

— Tu te fous de moi ?

Sans arrêter de sourire, Danger désigna ses lèvres avec un doigt et les tapota.

— Un baiser.

Ghost sourcilla. Cet homme était fou... il ne voyait pas d'autres options.

— Quoi ?! s'insurgea-t-il aussitôt.

Il avait forcément mal entendu.

— Un baiser et l'information est à toi, reprit le biker.

— Il n'en est pas question ! Garde les détails de ton enfance tragique pour toi !

Danger haussa les épaules, faisant mine d'être déçu.

— Tant pis.

Le chef du gang rival enfila son T-shirt, camouflant pour de bon toutes les pâles cicatrices qui couvraient son torse. Ghost le regarda faire avec un air renfrogné.

Putain... il avait vraiment envie de savoir maintenant. 

Scandal | GhostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant