Scandal | Ghost

Dix-huitième virage

Et ça parce que je ne veux pas laisser le dernier chapitre sur cette fin et que tout le monde haïsse Danger hahaha 

Dix-huitième virage.

Ghost vit rouge et s'insurgea immédiatement.

— Quoi ?! Il n'est pas question que je fasse ça !

Danger haussa les épaules avec un air nonchalant avant d'éclater de rire. 

— Je ne peux pas croire que tu as pensé que j'étais sérieux ! Tu es tellement facile... ! Je ne te force pas. Je n'ai jamais forcé personne, mais tu vas rester là... à moins que tu aies autre chose à m'offrir comme garantie... ?

Il se sentit aussitôt très stupide d'être directement tombé dans le panneau... mais il était aussi certain que s'il n'avait pas refusé d'emblée, Danger n'aurait sûrement pas cherché à le stopper ! Ce genre d'idée tordue, ça lui ressemblait beaucoup trop. 

Ghost détourna la tête, prenant le temps de réfléchir. Comment parvenir à convaincre Danger qu'il n'essaierait plus de s'enfuir ? Il devait lui donner une garantie forte... mais pas question de se mettre à poil pour ça !

— Prend mes plaques militaires, finit-il par dire. C'est la dernière chose qu'il me reste de mon ancienne vie... Je ne prendrai pas le risque de les perdre à tout jamais.

C'était sincère. Il les avait prêtées une fois à Jack en étant certain de les voir revenir, mais d'ordinaire, il ne s'en séparait jamais. Le lieutenant des Skull's Head n'était pas du genre matérialiste, mais ces plaques représentaient le dernier lien avec sa vie d'avant et tout ce qu'il avait laissé derrière lui pour devenir « Ghost ».

Danger plissa les yeux, cherchant à sonder l'honnêteté de son vis-à-vis, puis il inclina la tête.

— Tu tiens vraiment à ces plaques, hein ?

— Oui, souffla-t-il.

Danger relâcha la main de Ghost et, aussitôt, celui-ci la porta à son cou pour détacher la chaîne de son collier. Il tendit les deux plaques militaires à Danger avec un petit pincement au cœur. Il n'aurait jamais pensé qu'il donnerait volontairement ces plaques au chef du gang rival un jour !

— Si tu les abîmes..., le prévint-il avec un air menaçant.

Danger attacha les plaques militaires autour de son propre cou et les fit immédiatement disparaître sous son T-shirt.

— J'y ferai attention comme à la prunelle de mes yeux... mais n'essaie même pas de me fausser compagnie.

— Compris. Mais détache-moi maintenant.

— Misère, on dirait que tu as seulement ces mots à la bouche, plaisanta Danger tout en fouillant dans sa poche pour trouver la petite clef qui permettait de déverrouiller les menottes.

À la seconde où la menotte s'ouvrit, Ghost s'en éloigna le plus possible en massant son poignet légèrement endolori.

— Est-ce que tu attaches à ton lit tous les hommes que tu essaies de séduire ?

Danger rit davantage.

— Non, seulement ceux qui ont des idées stupides. Tu es une exception.

— Franchement, tu devrais revoir tes méthodes de séduction...

Ghost roula les yeux tout en sortant du lit. Aussitôt, le monde se mit à vaciller autour de lui. Il sentit perdre l'équilibre quand Danger le rattrapa.

— Fais attention, le prévint-il, il reste peut-être encore un peu de drogue dans ton organisme.

Ghost repoussa Danger d'un geste brusque et prit plutôt appuie contre la commode.

— Je n'arrive pas à croire que tu m'aies drogué, putain... Qu'est-ce que tu m'as injecté ?!

— Ne t'en fais pas. Les effets vont disparaître assez rapidement. C'est sans danger. C'est Virus qui a fabriqué cette drogue à l'interne. À la base, elle est destinée à gérer les épisodes de colère de Knife... Ce garçon a plus de traumatismes que toi et moi réunis. Elle l'aide à dormir.

Le biker fronça les sourcils en se demandant ce que Knife pouvait bien avoir endurer pour avoir de tels épisodes de folie meurtrière... Cela dit, il comprenait mieux pourquoi Danger lui disait de ne pas s'en faire pour lui. Avec une telle violence, c'est Revenge qui n'allait pas faire long feu... ce qui l'inquiétait peut-être davantage tout compte fait. L'homme avait peut-être commis des choses horribles et s'en était peut-être pris à ceux qu'il aimait, mais il restait son ancien amant... Ghost avait tant de questions à lui poser.

— Je vais avoir beaucoup de mal à te refaire confiance après tout ça.

— Soyons un peu honnêtes : tu ne m'as jamais fait confiance. Je suis le chef du gang rival... non ?

— Je t'ai suivi jusqu'ici.

— Tu n'avais pas le choix.

— J'ai dormir dans ton lit, argumenta-t-il.

Danger s'approcha à nouveau.

— C'était mieux que le sol, non ? Où serais-tu allé ? Tu ne m'as jamais vraiment fait confiance, tu me perçois toujours comme un ennemi... et je sais que certains de mes actes sont répréhensibles, mais nous sommes des bikers... pas un groupe de choral. Tu peux me faire confiance sur une chose, Ghost : je ne laisserai rien ni personne te faire du mal... même pas toi-même.

Ghost se tourna pour lui faire face. Il n'avait jamais vu une telle expression sur le visage de Danger. Pour une fois, il n'avait pas l'air de plaisanter.

— Pourquoi ?

Cette fois, l'expression moqueuse du chef des Gun revint à la charge. Sa sincérité n'avait duré que quelques secondes.

— Je dois te préserver en un seul morceau si je veux coucher avec toi.

Ghost détourna les yeux, gêné.

— Tu plaisantes toujours avec ça... Je me demande si tu es vraiment sérieux...

Danger étira le bras pour toucher son visage. Il lui releva la tête en posant deux doigts sous son menton pour pouvoir planter ses yeux dans les siens.

— Bien sûr que je suis sérieux, affirma-t-il.

Le biker frissonna. Il y avait une lueur remplie de désir au fond des prunelles de son interlocuteur. Il se sentait comme si Danger pouvait lire qu'au tréfonds de son âme.

— Espèce de pervers..., murmura-t-il sans grande conviction.

— J'assume, répliqua Danger en souriant. Je peux même te le prouver...

Pendant une demi-seconde, Ghost resta immobile, perdant son regard dans celui de Danger, puis il revint à la raison et secoua rapidement la tête tout en chassant le bras de son interlocuteur.

— Sans façon !

Putain... qu'est-ce qui s'était passé juste là ? Il avait bien failli craquer. Une seconde de plus et... Mais non ! Ça ne lui ressemblait pas ! Et le chef du gang rival en plus... ! Danger avait raison : il ne lui avait jamais fait confiance et ça n'arriverait pas. Il devait rester sur ses gardes ou il finirait comme l'agneau dévoré par le loup.