Quarante-deuxième virage

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Quarante-deuxième virage.

Ghost ne savait pas trop comment il en était arrivé là, mais voilà qu'il était en train de scroller sur son téléphone tous les site Web répondant à la question « Meilleures façons de déclarer sa flamme ».

· En faisant un dîner aux chandelles surprise

· En réalisant une vidéo personnalisée

· En organisant une chasse au trésor romantique

· En écrivant une lettre d'amour à la main

· En s'inspirant des comédies romantiques

· En préparant un spectacle privé ou une performance

· En créant un livre de souvenirs

· En réalisant une œuvre d'art ou une peinture

Il devenait de plus en plus blême à mesure qu'il parcourait les idées de déclarations amoureuses. Il y avait vraiment des gens qui se donnaient autant de mal ? Tout lui paraissait excessif et gênant.

Il n'avait pas l'âme d'un poète, aucun talent artistique et il était absolument proscrit qu'il se ridiculise dans une vidéo ou un quelconque spectacle privé.

Pourquoi c'était si compliqué ?!

Tout aurait été beaucoup plus simple s'il avait dit à Danger ce qu'il ressentait quand ils étaient dans cette fichue douche ! Maintenant, Danger avait de trop grandes attentes pour sa déclaration et Ghost ignorait comment les satisfaire.

Il gémit en se laissant tomber dans le lit, une main sur le visage.

Pourquoi tout devait toujours être aussi... compliqué ?

***

Danger avait la trique, mais il ne pouvait pas retourner sous la douche sans risquer d'éveiller les soupçons de Ghost. Ce dernier allait le prendre pour un véritable pervers s'il se rendait compte du truc... !

Le biker sortit donc de la chambre et se dirigea directement vers la salle de sport. Quelques haltères, un tapis roulant et une douche glacée plus tard, il se sentait bien mieux.

Or, il n'avait pas menti à Ghost : il voulait réellement aller prendre des nouvelles de Wolf. L'homme n'avait pas non plus eu une nuit facile et il voulait s'assurer que tout était OK.

Le chef des Gun traversa la base pour se rendre à la chambre de Wolf. Il toqua trois fois à la porte avant de la pousser pour entrer.

— Hé. Ça va comment ?

Wolf était assis devant son bureau en train de dessiner au crayon de plomb. Il releva la tête pour jeter un regard à Danger et acquiesça.

— Qu'est-ce que tu dessines ?

Wolf écarta ses mains pour laisser Danger voir la feuille. Celui-ci s'approcha en pinçant les lèvres. Il découvrit un crayonné représentant Virus en train de jouer à un jeu vidéo sur son ordinateur. Il dessinait souvent le visage de Virus, C'était si fréquent que Danger s'était déjà demandé s'il y avait un truc entre eux... mais bien sûr, Wolf n'était pas du genre bavard, alors il ne pouvait pas lui tirer les vers du nez.

— Pas mal, complimenta-t-il.

Danger marqua une pause avant d'ajouter :

— Je suis contente que tu te sentes bien. Je crois tout de même que tu as encore besoin de repos, alors je ne t'assignerai aucune mission dans les prochains jours. Je veux que tu prennes le temps de te reposer.

Il lui donna une petite tape sur l'épaule avant de quitter la chambre. Il savait que Wolf préférait être seul, en particulier quand il était en train de dessiner. Le dessin était un art thérapeutique pour le biker.

Tandis qu'il marchait dans le corridor, Danger reçut un appel sur son téléphone. Le numéro de Knife apparut sur l'afficheur. C'était plutôt rare que l'homme lui passe un coup de fil, alors il répondit tout de suite :

— Oui ?

La réponse de Knife ne se fit pas attendre. À peine eut-il répondu que le biker commença à crier à l'autre bout du fil :

— Putain, Danger, ne m'oblige pas à me coltiner le microbe ! Envoie quelqu'un d'autre. N'importe qui. Où est Wolf ?!

— Il doit se reposer. Je ne l'envoie pas à l'extérieur du QG tant qu'il ne sera pas remis sur pied.

— Je comprends qu'il doive se reposer, mais il doit bien y avoir quelqu'un d'autre de dispo !

— J'ai bien peur que non.

— Comment ça « non » ?! Tu ne fais confiance à personne d'autre ?!

— Je ne connais personne d'autre qui puisse t'endurer aussi longtemps, rectifia Danger d'une voix calme. Virus a l'habitude. C'est quoi ton problème avec lui ?

Ils avaient tous été témoins de la façon dont Virus était parvenu à le calmer dans le hangar pour lui administrer la drogue. Voilà pourquoi ce devait être lui et pas un autre. Danger ne voulait pas risquer un autre de ses hommes.

— Tu sais que je déteste qu'il y ait quelqu'un chez moi. Je ne tiendrai pas une semaine.

Danger prit un ton qui demandait l'obéissance :

— Tu tiendras jusqu'à ce que le docteur donne son feu vert. C'est mon mot final.

Aussitôt, Knife raccrocha sec sans rien ajouter. Il pouvait sentir sa fureur même à travers le téléphone. Danger se dit que la situation ne devait pas lui faire plaisir, mais c'était pour son bien.

Avec sa condition, Knife pourrait rouvrir ses blessures sans même s'en rendre compte. Il valait mieux qu'une autre personne soit avec lui.

Être chef n'était pas toujours facile, mais Danger était persuadé de prendre la bonne décision. 

Scandal | GhostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant