Trente-cinquième virage

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Trente-cinquième virage.

Ghost suivit Monster à l'intérieur de la clinique où ils tombèrent nez à nez avec Gideon et Danger en train de discuter de la meilleure façon d'organiser le transport de Knife.

En voyant le chef des Skull, Danger s'arrêta de parler un instant.

— Hé, Monster. Merci pout tout aujourd'hui. Je crois qu'il est temps de rentrer maintenant. Wolf vient de se réveiller... Virus est avec lui. Knife est encore sous sédatif, mais on va le ramener chez-lui et le placer sous surveillance. Il ne devrait plus y avoir d'explosion sur votre territoire comme sur les nôtres maintenant. J'aimerais bien pouvoir dire que plus rien ne nous force à collaborer... mais je vous en dois une pour cette nuit. Tu as mon numéro, alors n'hésite pas à appeler s'il y a quoique ce soit.

Danger tendit sa main et Monster, après une courte hésitation, la saisit pour la serrer à son tour. La hache de guerre semblait bel et bien enterrée entre les Gun et les Skull. Pour l'instant du moins.

Puis, le chef des Gun se tourna vers Ghost.

— J'imagine que tu...

— Je retourne chez-moi, oui, dit le lieutenant des Skull en hochant la tête. Merci de m'avoir hébergé quelques temps...

S'il était honnête, Ghost pouvait reconnaître que Danger lui avait sauvé les fesses. Il n'aurait eu nulle part où aller si l'homme ne lui avait pas ouvert les portes de son QG.

— Tu sais que tu peux revenir quand tu veux.

L'intéressé hocha silencieusement la tête. Il ressentait une sorte de malaise devant ces paroles qui avaient tout l'apparence d'un adieu.

Ghost se recula et, sous ses yeux, les derniers préparatifs du transport de Knife se mirent en place. Monster aida Gideon et Danger à transporter Knife, toujours dans les vapes, et la civière jusqu'au pick-up, puis ils furent rejoint par Virus qui aidait un Wolf encore un peu sonné à marcher.

Soudain, Scandal s'approcha de Ghost.

— Hé...

Étonné, le lieutenant passa près de sursauter. Il ne s'attendait pas à ce que le blond vienne directement lui adresser la parole même s'il lui avait, en théorie, pardonner depuis leur dernier échange.

— Scandal ?

Celui-ci se racla la gorge.

— Danger m'a montré son fond d'écran de téléphone...

Il y eut un décalage de quelques secondes pour que les neurones de Ghost se connectent entre elles. Son fond d'écran... comme dans « son fond d'écran avec la photo à moitié nu de lui dessus » ? Le visage du lieutenant vira au rouge. À combien de personnes pensait-il qu'il pouvait montrer cette photographie ?! Il n'avait aucun respect de son intimité !

— Ce putain de connard va entendre parler de moi, murmura-t-il entre ses dents.

Il était déjà surpris que Scandal ne se moque pas davantage.

— Rassure-toi : il n'a pas voulu me faire une copie.

— Ça n'excuse rien ! s'exclama-t-il avec un air grognon.

Il songeait déjà à toutes les remarques qu'il allait se prendre de la part de ses amis si cette photo de lui dans le lit de son ennemi se mettait à circuler... Danger n'avait donc rien à faire de sa dignité ? En plus, ce n'était vraiment pas le bon moment...

Scandal se racla la gorge :

— Hum... bref, il m'a montré cette photo et je... Les choses ne sont peut-être pas encore cent-pour-cent au beau fixe entre nous, mais je t'en dois tout de même une : c'est toi qui m'as fait ouvrir les yeux par rapport aux sentiments de Lord... Si tu n'avais rien dit, j'aurais sûrement continué ce petit jeu longtemps... Alors, je crois qu'il faut que je te retourne la pareille.

Scandal | GhostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant