Deuxième virage

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Bonjour !

Je voulais vous dire que j'ai une nouvelle histoire qui se nomme "Les incubes de Manhattan" et qui traite d'incubes, de démons... etc. Romance MM aussi, bien sûr. Voilà, donc n'hésitez pas à jeter un œil !

Bonne lecture !

Chapitre 2.

— Il faut au moins que tu manges, Scandal, lui ordonna Ghost en lui passant un bol de soupe sous le nez.

— Je n'ai pas faim..., murmura-t-il en repoussant le bouillon.

Ghost insista en haussant un sourcil.

— Tu dois reprendre des forces si tu veux pouvoir le sauver ou tu deviendras un boulet pour toute l'équipe.

Il savait tirer les cordes sensibles. Scandal releva la tête et le lieutenant rajouta :

— Tu sais ce qu'aurait fait Lord à ma place ?

Un mince sourire sans joie étira les lèvres du blond.

— Il m'aurait enfoncé la cuillère dans la gorge pour me forcer à manger.

Au risque de l'étrangler, Lord n'aurait pas hésiter une seule petite seconde avant de lui mettre l'ustensile dans le gosier.

— Alors, tu sais ce qu'il te reste à faire.

À contrecœur, Scandal prit le bol de soupe sur ses genoux et commença à manger le bouillon saveur poulet. L'angoisse lui coupait l'appétit. Et le goût aussi, visiblement. Ses papilles gustatives ne goûtaient rien, n'appréciaient rien. La soupe aurait pu être mauvaise ou être bouillante à lui brûler la langue, ça n'aurait pas fait de différence. Il s'alimentait juste parce qu'il le devait, pour rester fort, pour rester en vie... pour Lord.

***

Lord était épuisé, mais il n'avait pas le loisir de se reposer. Quand Revenge lui avait entaillé la main, sa lame avait tranché, par inadvertance, un peu de la corde qui liait son poignet au bras de la chaise.

Frottant son poignet contre le bois et se penchant pour utiliser ses dents, il arrivait progressivement à scier les ligaments de la corde. Il priait pour que son tortionnaire n'arrive pas à ce moment. Et pourvut qu'il parvienne à contrôler la douleur qui palpitait dans sa main avant de devoir abandonner sous le prix de la souffrance. Il s'autorisa seulement une pause de quelques secondes, prenant une grande inspiration. Puis, serrant les dents et tous les muscles de son corps, il se remit à la tâche.

Il ne savait pas combien de temps cela lui avait pris. De toute manière, cela faisait déjà longtemps qu'il avait perdu la notion des jours. Or, après un long moment, la corde finit par céder.

— Dieu soit loué, murmura-t-il, la voix rauque.

À force d'avoir hurlé, sa gorge était irritée et ses cordes vocales exténuées. Aussi rapidement qu'il le put, il utilisa sa main douloureuse, mais libre pour défaire les nœuds à son autre poignet, puis à ses chevilles. Il faisait de son mieux pour ignorer cette impression que chaque entaille le chauffait comme au fer rouge.

La corde avait marqué et brûlé sa peau. Quand il parvint à se lever, il dut se tenir contre le dossier de la chaise. Ses jambes étaient vacillantes. Après autant de temps passé assis, ses muscles étaient engourdis. Il avait peur d'avoir oublié comment marcher.

Il serra la mâchoire et tenta de faire un premier pas en avant. Il n'avait pas le temps de s'arrêter. Poser un pied au sol envoya une secousse dans toute sa jambe qui le fit haleter.

Putain... il ne savait même pas par où aller. Dans le doute, il décida de se diriger vers la porte par laquelle il voyait toujours Revenge arriver. Cela semblait être la seule sortie.

Il s'appuya sur le mur pour pouvoir le longer et traîna ses membres abîmés jusqu'à la porte. Il posa sa main sur la poignée et pria très fort.

Il tourna la poignée et, étonnamment, la porte s'ouvrit. La chance devait être en train de tourner pour lui. Le karma jouait enfin. Les choses ne pouvaient, après tout, pas continuer d'être aussi dramatiques pour lui après ces jours de torture.

Il déboucha dans un couloir sombre. Avançant à tâtons, il finit par froncer le nez en reniflant une odeur d'essence et de brûlé.

— Qu'est-ce que...

Refusant de se laisser distraire, Lord continua son parcours, faisant le moins de bruit possible de manière à ne pas attirer l'attention. Néanmoins, il ne croisa pas âme qui vive. L'endroit était froid, humide et sale. Il commença à comprendre qu'il était dans une sorte de bâtiment abandonné... une genre d'ancienne usine industrielle.

Dans une pièce centrale, il aperçut de lourdes machineries dont il ne comprenait pas le fonctionnement. Une ancienne chaîne de production, sûrement... Dans cette sale, il vit une table sur laquelle était posée ce qui avait tout l'air d'être son téléphone portable. Sans se poser de question, il le ramassa. Tant qu'il pouvait passer un appel, un seul. Après, il le détruirait si nécessaire.

Après avoir difficilement descendu un escalier, il trouva la sortie avec facilité. Un peu trop de facilité. Mais il n'avait pas le temps de réfléchir.

Il courut vers la liberté pour s'éloigner le plus rapidement possible de cette bâtisse maudite. Il ne savait pas où il était, mais la zone semblait avoir été fermé depuis un long moment. Le parking était en miette et la nature avait repris ses droits.

Épuisé, ses jambes lâchèrent et il parcourut les derniers mètres en rampant sur l'asphalte et l'herbe éparse. Sa respiration était hachée.

Au loin, un homme observait la scène d'un œil satisfait. Revenge avait intentionnellement laissé Lord fuir. Il avait compris que le gamin ignorait tout à propos de Daniello, alors il se contenterait de le laisser fuir avec sa marque sur la main, preuve du sérieux de ses menaces. Jugeant que Lord était assez loin et qu'il ne risquait plus rien, il prit son smartphone en main et fit ce qu'il lui restait à faire pour effacer les preuves...

Derrière lui, Lord entendit soudainement un grand vacarme assourdissant. En se retournant, il vit l'usine sauter. Son cœur rata un battement et les flammes de l'explosion vinrent presque lui lécher le visage. Son souffle se coupa et il demeura muet. Quelques secondes de plus et il serait mort...

— Putain... de merde...

Il sentit les larmes venir au coin ses yeux. Immobile, il s'effondra, tremblant. L'adrénaline retombée, la douleur le submergea comme une seule grande vague.

Il voyait flou, mais il trouva la force d'ouvrir son portable et de composer le premier numéro qui lui vint à l'esprit.

— Répond, répond, répond...

À la troisième sonnerie, il y eut une voix.

— Lord ?

Le soulagement remplit le plus jeune. Il pleura.

— Viens me chercher, Scandal... 

Scandal | GhostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant