Quarante-quatrième virage

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Parce que je pressens les questions en commentaires : non, ce n'est pas le dernier chapitre ; il me reste l'épilogue encore. Merci !


Quarante-quatrième virage.

Quelques semaines plus tard...

Ça ne s'était, bien sûr, pas fait du jour au lendemain, mais ils avaient fini par trouver la maison parfaite.

C'était un petit bungalow à mi-chemin entre la ville et le manoir des Skull's Head. Il fallait emprunter une sortie d'autoroute, puis une petite rue qui s'enfonçait dans la forêt.

La maison avait des allures de chalet. C'était simple, mais ça leur convenait. Aucun d'eux n'avaient voulu une grande demeure demandant beaucoup d'entretien. Et l'aspect un peu caché de cet endroit leur convenait tout à fait. Surtout, le terrain était silencieux avec aucun voisin aux alentours.

En réalité, c'est Danger qui s'était chargé de la recherche et de l'achat du bien immobilier. Et il avait prié dieux et ciel pour avoir fait le bon choix.

— Où tu m'amènes ? demanda Ghost en regardant par la fenêtre de la voiture.

C'était le même trajet que pour aller au manoir, mais ils avaient quitté l'autoroute quelques sorties plus tôt.

— Tu verras. On est presque arrivés.

Danger essayait de paraître calme, mais il n'avait jamais été aussi stressé de toute sa vie. À côté de ça, les kidnappings dont il avait été la victime paraissaient comme rien du tout.

Quelques minutes plus tard, il arrêta la voiture devant le bungalow et jeta un regard à Ghost.

— Bienvenue chez nous...

Sous le choc, Ghost resta silencieux un instant, puis il descendit de la voiture pour voir la maison de plus près.

— C'est...

— Notre maison, affirma Danger en arrivant derrière lui pour mettre un bras autour de sa taille.

— Tu... vraiment ?

Ghost savait qu'ils en avaient parlé à plusieurs reprises, mais il n'avait pas pensé que ce projet se concrétiserait aussi vite.

— Je te fais visiter ?

Danger était inquiet que ça ne plaise pas. Il poussa gentiment Ghost vers la porte d'entrée. Dans les dernières semaines, il s'était absenté du QG à plusieurs reprises pour meubler, réparer et repeindre la nouvelle maison. Il voulait en faire la surprise à Ghost.

— Depuis combien de temps tu... ? souffla Ghost en entrant.

Le biker repéra tout de suite le Rubik's Cube posé sur la table basse du salon. Une attention qui ne le laissait pas du tout indifférent. Le reste de la décoration était simple – beaucoup de métal et de bois –, mais confortable. Il s'en dégageait un environnement chaleureux qui donnait envie de se poser près de la fenêtre. Il pouvait déjà se projeter lui en train de résoudre son cube et Danger scrollant des vidéos drôles sur son téléphone.

— Tu n'aimes pas ? s'enquit tout de suite Danger en lui coupant la parole. S'il y a un truc qui ne te plait pas, on peut le changer...

Il s'était retenu jusqu'à maintenant, mais la question le démangeait trop. Il devait absolument savoir ce que Ghost pensait de cet endroit.

Pour le faire taire, Ghost se tourna vers lui pour attraper son visage entre ses mains et presser ses lèvres contre les siennes.

— Non, non, tout est parfait, le rassura-t-il en reculant son visage de quelques centimètres.

Comme chaque fois que Ghost prenait les devants pour l'embrasser, Danger demeura surpris pendant quelques secondes. Il était rare que son compagnon soit celui à initier les baisers, alors chaque moment était d'autant plus précieux.

— Tu es sûr ?

— On ne sera pas dérangés ici... et je vais pouvoir dormir sans entendre les autres fous baiser dans la chambre d'à côté. Vraiment, c'est parfait. Quand as-tu eu le temps de faire tout ça... ?

— Disons que je n'ai pas passé beaucoup de temps au QG dans les dernières semaines. Cet endroit était dans un sale état quand je l'ai acheté... mais l'emplacement était idéal. J'ai tout de suite su que c'était la maison qu'il nous fallait.

Quand il l'avait visité la première fois, le lieu avait été laissé à l'abandon depuis déjà plusieurs mois. Il avait dû tout refaire pour rendre cette maison présentable et habitable. L'agente immobilière lui avait confié qu'il y avait eu une plantation de cannabis ici avant. Depuis, la maison avait été repris par la banque. Cela lui avait permis de faire une bonne affaire.

— Tu sais que j'aurais pu t'aider si tu m'en avais parlé ! Ça a l'air d'être un travail de dingue...

Danger se gratta la nuque.

— Je voulais que tu aies la surprise.

— C'est réussi. Je ne m'y attendais pas du tout.

Le chef des Gun se pencha à son oreille tout en lui mettant une main au cul pour lui murmurer d'une voix grave :

— J'ai hâte de te faire l'amour dans toutes les pièces de cette maison.

Et c'est quand Ghost acquiesça d'un hochement de tête que Danger eut la certitude d'avoir choisi la bonne maison.

— Ah... et une dernière chose, ajouta Danger.

— Quoi ?

— J'ai un cadeau pour toi.

— En plus de la maison ?!

— La maison est pour nous deux. Le cadeau n'est que pour toi. Ce n'est pas grand-chose.

Danger s'éloigna de quelques pas pour aller chercher un paquet rectangulaire posé sur une des étagères. Il lui remit entre les mains.

— Voilà. Ouvre.

— Vraiment, il ne fallait pas...

Ghost déchira le journal qui servait de papier d'emballage, puis il s'interrompit net quand il remarqua un livre avec une couverture jaune et un titre singulier.

— « Les relations amoureuses pour les nuls » ..., lut-il en plissant les yeux jusqu'à ce que ses neurones connectent entre elles et qu'il prenne conscience du sens de ce qu'il venait de lire. Hé ! Oh ! Tu te moques de moi ?!

Danger se tenait le ventre tant il riait.

— Après avoir vu tes recherches Web de l'autre jour, je me suis dit que tu avais l'air d'en avoir besoin.

Ghost était tout rouge, mais impossible de savoir si c'était de colère ou d'embarras.

— Tu veux que je te tue ou quoi ?!

Il pouvait très bien imaginer étouffer son compagnon avec les pages de ce livre idiot.

— Embrasse-moi plutôt, dit Danger en passant les bras autour de son cou.

En maugréant pout la forme, Ghost s'exécuta. 

Scandal | GhostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant