Chapitre III : Toute la nuit.

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Il a bandé mes yeux. Je suis couché sur le ventre, et mes mains et mes pieds sont attachés aux quatre angles du lit. Il m'a débarrassé de tous mes bijoux. En dehors du bandeau et des liens à mes chevilles et mes poignées, je ne porte absolument rien.

Comme je ne vois pas, mes autres sens sont en alerte. Je n'ose rien dire. Il aime quand je me tais. Rien qu'à cette pensée, je sens mon sexe faire de petits bonds. Derrière moi, un bruit léger, a mi-chemin entre le soupir d'extase et le rire. Lui, voit tout.

Un bruit de pas. Il s'éloigne. J'essaye de voir quelque chose sous mon bandeau, je relève la tête... Mais une seconde plus tard, sa main vient écraser mon visage contre le matelas.

— Tiens-toi tranquille.

Sa voix est douce et ferme à la fois. Je n'ose plus bouger d'un centimètre... Puis soudain, un liquide froid et poisseux coule entre mes fesses. Je sursaute, stupéfait, et reçois immédiatement une vive fessée. Je pousse un petit cri. Une seconde fessée tombe. De surprise, un nouveau cri m'échappe. Une troisième fessée s'ajoute alors, plus forte. Je sers les lèvres... J'attends la prochaine... Mais rien ne vient.

Je comprends. Si je ne me tiens pas parfaitement silencieux et immobile, je serai puni. Je m'efforce d'inspirer le plus calmement possible. Je laisse mon corps contracté se détendre. Il m'offre une douce caresse sur la cuisse en récompense. Sa main remonte, et vient chercher mon sexe encore en érection de sa main habile. Il le fait passer entre mes jambes. Je ne bouge pas d'un millimètre, même quand je sens qu'il sert un ruban juste sous mon gland. Il veut m'empêcher de jouir ? Qu'est-ce qu'il va encore me faire... L'excitation monte d'un cran, et je sens que le ruban serre. Je voudrais... Je voudrais le détacher. J'ai un réflexe involontaire, je tire sur le lien qui retient ma main droite, et une nouvelle fessée vient punir mon acte.

Il va me rendre fou.

Je sens ses doigts glisser sur mes fesses, puis venir s'insérer doucement dans la fente. Je reste immobile. Sage. Soumis. Je le laisse me pénétrer. Je le laisse faire tout ce qu'il veut, j'accepte qu'il me rende fou d'excitation. Ses doigts, deux doigts, je pense, viennent presser une zone à l'intérieur qui me donne un plaisir inimaginable. Je tremble. Je n'ai jamais ressenti ça, combien de nouveauté va-t-il me faire découvrir cette nuit ? Ma respiration s'accélère un peu...

— C'est bien, laisse-toi aller... murmure-t-il.

Il accélère son mouvement. Je sens que je vais jouir, mais le ruban autour de mon sexe fait barrage. C'est une douce torture. Je respire plus fort. L'orgasme vient sans venir. Je tire sur mes liens, cette fois il ne me punit pas. Il aime me voir à l'agonie, comme ça... Puis soudainement, il se retire. Je tourne la tête, mais avec le bandeau, je ne vois pas ce qu'il fait. C'est tellement frustrant... Je voudrais lui faire comprendre que je veux qu'il continue, mais je n'ose pas parler.

J'ai senti le matelas s'élever de quelques centimètres quand il a quitté le lit, et de nouveau, je le sens s'appesantir quand il revient. Il écarte doucement mes fesses, et je sens un objet froid venir chatouiller mon antre intime. Il joue. Il le fait tourner tout autour, et l'excitation augmente encore... Puis d'un coup, il l'enfonce. Je ne peux pas retenir un petit cri. C'est beaucoup plus gros que ses doigts... Sûrement moins gros que son sexe, par contre... Est-ce qu'il essaye de me dilater pour pouvoir ensuite venir jouir en moi ? J'ai la tête qui tourne à cette pensée. Je n'aurais jamais cru que je pouvais être aussi pervers... Mais j'aime tout ce qu'il fait... J'aime les va et vient qu'il fait avec cet objet épais. Je vais jouir. Je veux jouir, mais je suis bloqué. Je suis...

Je pousse un cri presque animal quand l'orgasme vient malgré tout... Rien n'est sorti... Je ne crois pas... Mais le plaisir ultime me fait tout de même trembler... Et malgré ça, il continue. Il continue ses va et vient et j'ai l'impression que je vais mourir de plaisir.

Il a pris mon sexe de sa main libre et commence doucement à me masturber. Bon sang je crois qu'il veut vraiment me faire mourir de plaisir... Je ne peux plus retenir ma voix. Lui ne fait aucun bruit. Il continue encore, et encore, et encore...

***

— Bon sang mais qu'est-ce que tu lui as fait ?

Il est 5h du matin. Avant de partir, Mr Clock m'a délicatement enveloppé d'une couverture, et m'a laissé sur le lit. Il a pris soin de me laver après notre folle nuit. Je tremble de tous mes membres. C'est Ivan qui est venu me chercher après son départ, et il a dû me porter jusqu'au bureau du magicien, qui ouvre de grands yeux.

— Il t'a laissé beaucoup plus que ce qu'il avait dit ! Et il a même laissé un énorme pourboire à l'établissement ! Tu n'aurais pas raté une vocation ?!

Le magicien est ravi. Il a un sourire un peu fou aux lèvres, devant le tas impressionnant de billets de banque qui se trouve sur son bureau.

Je me sens un peu fiévreux, et honteux face aux billets.

— Ça va, Sacha ?

Ivan se penche vers moi et je ne sais que répondre. Il passe doucement sa main dans mes cheveux. Je n'ai pas dit un mot depuis qu'il est venu me chercher, et je sens qu'il est inquiet.

— Ça va, je murmure.

— Il t'a fait du mal ?

Je baisse les yeux.

— Non. Non pas vraiment...

— Eh bien, reprend le magicien, je ne sais pas ce que tu as fait, mais il semblait très satisfait ! Tu ne veux pas une promotion ? Je peux tout à fait prendre un garçon de compagnie suppl...

Il se tait au milieu de la phrase au regard qu'Ivan lui lance. Mais je peux me défendre tout seul.

— Non. Non merci M. Magus, ce n'est pas pour moi. Et je sais que je finis à 7h, mais est-ce que... exceptionnellement, est-ce que je peux rentrer plus tôt ?

— Mais évidemment ! Bien sûr, mon petit Kaïs. Tu l'as bien mérité. Je te mets ta part sous pli et je te laisse filer.

— Je vais le raccompagner, indique Ivan.

— Mais tu finis à 7h, toi aussi...

Un simple regard d'Ivan le coupe dans sa plainte.

— Bon bon, reprend-il. Va, tu peux filer toi aussi.

***

Je tremble toujours. Je suis au chaud dans mon jogging, ma veste à capuche rabattue sur ma tête. Je suis content qu'Ivan soit avec moi, parce que je suis tellement perturbé que je peine à retrouver ma route, dans la pénombre de la fin de nuit.

— Tu es sûr que ça va aller, Sacha ?

Nous sommes devant la porte de ma maison et Ivan me regarde toujours avec inquiétude.

— Oui, oui...

— Je suis désolé. Je n'aurais pas dû te pousser à faire ça. Est-ce qu'il a fait quelque chose... ?

— Tu te souviens, quand tu m'as dit qu'il ne faisait « que regarder » ?

Ivan a le visage fermé. Il hoche la tête, les sourcils froncés.

— Il a fait un peu plus que ça. Bonne nuit.

Et sans lui laisser le temps de répondre, j'enfonce maclé dans la serrure de la porte et entre, ne pensant plus qu'à rejoindre mon lit.

Tu seras mien --- M/M 🔞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant