Chapitre VII : Les limites.

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Je suis presque à ma limite quand Mr Clock fait cesser les vibrations. Je l'observe dans le miroir alors que je tente de reprendre ma respiration. Dans sa main droite, il tient une petite télécommande. Un sourire satisfait s'est peint sur son visage. Il passe un bras autour de ma taille et m'aide à me redresser. Ce n'est pas chose facile, j'ai l'impression que je vais défaillir. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi il a une telle emprise sur moi. Pourquoi je le laisse gagner si facilement. Pourquoi j'ai mis ce machin alors qu'hier j'avais décidé que je ne céderai plus.

- Montons.

Il a chuchoté à mon oreille et je sens chaque poil de mon corps qui se hérisse. Je me contente de le regarder, la respiration encore sifflante, mais quand un client pousse la porte des toilettes, je me tiens bien droit. Il prend alors ma main et me fait sortir, pour directement prendre la direction de l'escalier. Nous arrivons à une chambre, encore différente de celles que nous avons utilisées les fois précédentes, quand une main s'abat avec rudesse sur mon épaule. Je fais volte-face pour me retrouver face à un Ivan à la mine pâle de colère. Mais ce n'est pas moi qu'il regarde. C'est Mr Clock.

- Mr Clock, dit-il d'un ton qu'il s'efforce de garder poli. Je crois que vous faites erreur. Kaïs est serveur ici, pas garçon de compagnie. Peut-être voudriez-vous que M. Magus vous conseille quelqu'un ?

J'ouvre la bouche, stupéfait, et entends le rire de Mr Clock qui s'élève derrière moi. Il passe un bras autour de mes épaules, forçant Ivan à me lâcher.

- M. Magus est au courant de cette situation particulière. Mais je vous remercie de votre intérêt. Sur ce...

Il m'entraîne derrière lui mais Ivan me rattrape par le bras.

- J'insiste, Mr Clock.

Je n'ai jamais vu une telle expression chez lui. Ses muscles sont bandés, pour peu, je le croirai capable de s'en prendre directement à Mr Clock. Ce dernier se penche à mon oreille.

- Va dans la chambre, j'arrive dans une seconde.

Ivan croise alors mon regard et je ne sais comment réagir. Une sensation de malaise se dessine en moi. Si j'obéis je vais décevoir Ivan, je crois. Si je n'obéis pas... Je ne pourrais pas...

- C'est bon Mr Clock, allons-y tout de suite.

Je jette un regard insistant à Ivan, pour qu'il comprenne que tout va bien, mais je vois que son visage se décompose. Je lui fais doucement lâcher mon bras.

- C'est bon Ivan. Ne t'inquiète pas, c'est vu avec M. Magus.

Ivan referme la bouche, mais malgré tout je le sens... C'est difficile à définir. Il recule d'un pas, puis fait demi-tour sans demander son reste.

Sans plus attendre, Mr Clock ouvre la porte et me fait entrer. Quand il a refermé, il se tourne vers moi, et me scrute avec intensité.

- C'est ton petit ami ?

J'ouvre de grands yeux. J'ai presque envie de rire. Cela doit se voir sur mon visage parce que Mr Clock fronce les sourcils.

- Pas du tout, je réponds finalement avec un sourire. C'est mon ami d'enfance. On se connaît depuis qu'on est petits.

- Je vois.

Mr Clock a levé les yeux au ciel. Il ne me croit pas ? J'ai l'impression que l'intervention d'Ivan l'a un peu refroidi. L'ambiance est différente. Il s'assoit devant une table entourée de deux chaises, et me fait signe de m'installer en face de lui.

- Je crois qu'il faudrait que nous voyions certaines choses ensemble, Kaïs. Si tu veux que nous continuions cet accord tacite, je crois qu'il serait bien de mettre en place certaines règles, et certaines limites. Cela te convient-il ?

Il a pris le ton d'un homme d'affaire qui me déstabilise. J'ai l'impression d'être un enfant face à un adulte. Je hoche la tête.

Il ôte le masque du contour de ses yeux et je constate à cet instant les cernes sous ses yeux. Il ouvre la bouche pour reprendre la parole mais je suis plus rapide :

- Votre réunion s'est mal passée ?

Sa bouche reste entrouverte. Il me regarde d'un air interloqué.

- Ma réunion ? Mal passée ?

- Vous avez dit que vous aviez une réunion, hier... Et vous avez l'air fatigué...

Il me fixe durant de longues secondes, puis secoue la tête d'un air dépité. Il sort ensuite un imprimé de sa sacoche et le pose devant moi.

- Tout s'est passé à merveille. Je disais donc que j'aimerais que nous mettions les choses au clair. Voici ce que je te propose : un contrat pendant la durée duquel je triplerai ton salaire mensuel, à la condition que tu te tiennes disponible pour moi à chaque fois que je viendrai à L'Illusion. Tu toucheras une prime supplémentaire pour chacune de nos entrevues. Je compenserai aussi l'établissement à chacune de tes indisponibilités, M. Magus sera tenu au courant de notre accord. Chacun d'entre nous aura le droit de mettre fin au présent contrat dès qu'il le souhaitera. Pendant toute la durée du contrat cependant, je souhaite que tu te tiennes exclusivement à ma disposition. Cela signifie ne prendre aucun autre client, et n'avoir aucune relation autre, avec qui que ce soit, y compris en dehors du travail. Je souhaite également que tu te plies à toutes mes demandes au cours de nos entrevues. Si tu as toutefois, certaines appréhensions, des blocages, ou simplement des choses que tu n'aimes pas particulièrement, je préfèrerais que tu m'en parles dès à présent.

Alors que Mr Clock se tait, je réalise que j'ai la bouche grande ouverte. J'ai l'impression de passer un entretien d'embauche. Ce n'est pas si mal, puisque j'en ai toute une floppée à passer la semaine qui arrive, pour trouver un stage, mais je trouve que ça perd un peu la spontanéité de notre moment, plus tôt, dans les toilettes.

Je me perds dans mes pensées. Puis au bout d'un moment, je remarque que Mr Clock a haussé un sourcil. Il attend ma réponse. Mais moi, il n'y a qu'une chose qui me vient vraiment en tête. Se plier à toutes ses demandes... Ça veut sûrement dire qu'il en attend plus que ce que nous avons fait les deux autres fois...

- Je suis puceau...

J'ai parlé à voix basse, mais dans le silence de la chambre, j'ai le sentiment de l'avoir crié. Je me sens rougir et baisse instinctivement la tête.

- C'est un détail. Je m'en occuperai dès cette nuit, si ma proposition t'intéresse. Ceci dit, puisque tel est le cas, nous pourrons renégocier au cours du contrat les limites à imposer. Je ne peux pas te demander de savoir par avance quelles sont tes limites.

Je lève brusquement les yeux. Il a un léger sourire. Il n'est pas du tout embarrassé, alors que moi je me sens mortifié.

- Vous en occuper ? ... Renégocier ? ...

Il acquiesce. Puis il ramasse le stylo sur la table, et me le tend.

- C'est ta décision, Kaïs. Ton choix. Je ne te forcerai pas.

Tu seras mien --- M/M 🔞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant