Chapitre 24

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Malheureusement, Sahar n'avait pu trouver le repos qu'elle espérait. Les dernières semaines, marquées par des cauchemars incessants, hantaient encore ses pensées. Elle se revoyait sous les coups de son père, ressentant la douleur de blessures encore fraîches, une amère réminiscence de la trahison infligée par celui qui aurait dû la protéger.

Résolue à apprivoiser cet espace qui lui était étranger, elle se leva pour explorer la chambre. Jusqu'à présent, elle avait hésité à s'y installer véritablement, une voix intérieure lui murmurant qu'elle ne devait pas s'attacher à ces lieux.

Sahar se redressa lentement, ses muscles encore douloureux de ses blessures récentes. Elle passa une main sur son visage, essuyant une larme solitaire. Se forçant à se concentrer sur le présent, elle observa la chambre somptueuse qui l'entourait, essayant de détourner ses pensées des souvenirs douloureux.

La pièce était digne de celle d'une princesse orientale, une véritable oasis de luxe et de raffinement. Les murs étaient recouverts de soie brodée de motifs complexes et dorés, scintillant à la lumière des chandeliers en cristal suspendus au plafond. Les rideaux en velours épais, d'un bleu profond, encadraient de larges fenêtres qui laissaient entrer la lumière du soleil, illuminant la chambre d'une lueur douce et chaleureuse.

Le lit sur lequel elle était assise était immense, recouvert de draps en satin et de coussins ornés de broderies délicates. Le baldaquin, richement décoré, ajoutait une touche royale à l'ensemble. Autour du lit, des tapis persans aux couleurs chatoyantes couvraient le sol en marbre, rendant la pièce encore plus accueillante.

Dans un coin de la chambre, une table basse en bois sculpté était entourée de poufs et de coussins, créant un espace intime pour se reposer ou bien pour prendre un thé. Un paravent en bois ajouré, décoré de scènes de la vie quotidienne, séparait cette zone de l'espace principal de la chambre.

Sahar se leva et se dirigea vers une grande armoire en bois d'ébène ornée de motifs floraux incrustés de nacre. Elle ouvrit les portes avec une curiosité mêlée d'appréhension. À l'intérieur, elle découvrit une garde-robe impressionnante. Les robes de fête, aux tissus somptueux et aux broderies délicates, étaient alignées avec soin. Chacune d'elles semblait raconter une histoire de célébrations et de grandeur. Les couleurs vives et les ornements précieux rappelaient les mariages et les fêtes traditionnelles de son pays natal.

Parmi ces robes de luxe, il y avait aussi des vêtements plus simples, mais tout aussi élégants. Des tuniques en lin léger, des pantalons de soie, et des chemises brodées étaient soigneusement pliés. Chaque vêtement semblait avoir été choisi avec une attention particulière, alliant confort et esthétique.

Elle effleura les étoffes, percevant la douceur de la soie, la légèreté du lin et la chaleur du velours. Ces vêtements, bien qu'étrangers à son mode de vie précédent, lui apportaient un certain réconfort. Elle se surprit à imaginer porter l'une de ces robes lors d'une occasion spéciale, peut-être même dans ce palais, entourée de personnes qui semblaient sincèrement se soucier d'elle.

Alors qu'elle refermait l'armoire, une vague de nostalgie l'envahit de nouveau. Elle repensa à l'Inde, à ses couleurs, à ses odeurs et aux enfants qu'elle soignait. Les rires des enfants, les étals de marché... tout cela semblait si lointain, presque irréel dans ce nouveau décor.

Maintenant, dans ce palais somptueux, elle se sentait à la fois privilégiée et déconnectée. Elle savait que sa guérison était un miracle, mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un vide, une absence de ceux qu'elle aimait.

Sahar s'installa sur le lit, contemplant les détails de la chambre. Elle essayait de se convaincre que cet endroit pourrait devenir un nouveau foyer, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à sa famille et à tout ce qu'elle avait laissé derrière. La nostalgie était une compagne constante, et malgré la beauté et le confort de son environnement actuel, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir comme une étrangère dans ce pays qui n'était pas le sien.

𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant