Le mois qui suivit son départ du palais fut marqué par un tourbillon d'émotions pour Sahar. Travailler à l'hôpital royal d'Al-Hazar lui avait offert une échappatoire temporaire, mais chaque jour, elle sentait une ombre grandir en elle, un poids qui s'alourdissait, l'entraînant lentement, mais sûrement dans une spirale de tristesse et de désespoir.
Elle s'occupait des patients avec une attention presque maniaque, comme si cela pouvait apaiser ses propres tourments.
Mais chaque soir, lorsqu'elle rentrait chez elle, le poids de sa solitude revenait plus lourd que jamais.
L'une des nuits les plus sombres de sa vie arriva lorsque la réalité de sa situation la frappa de plein fouet : elle était seule, exilée dans un pays étranger, sans espoir de retour. Le souvenir des dernières paroles de son père, lorsqu'il l'avait reniée, revenait sans cesse la hanter. Il lui avait tourné le dos, la chassant de sa vie, comme si elle n'avait jamais compté. Cette blessure béante refusait de guérir, et chaque jour, elle se réveillait avec un sentiment de vide, comme si quelque chose en elle s'était brisé à jamais.
Elle vivait désormais avec Mééra, dans un modeste appartement à quelques rues de là. Malgré la présence réconfortante de son amie, Sahar se sentait terriblement seule.
Le matin, elle avait de plus en plus de mal à se lever. La simple idée de devoir affronter une nouvelle journée l'épuisait d'avance. Elle se sentait vide, sans énergie, comme si la vie s'écoulait sans elle. Les rares fois où elle parvenait à se forcer à sortir du lit, elle errait dans l'appartement, perdue dans ses pensées, oubliant parfois même de manger ou de s'habiller.
Mééra avait rapidement remarqué ce changement chez son amie. Elle avait d'abord essayé de lui parler, de lui proposer des sorties, de lui rappeler les choses qu'elles aimaient faire ensemble. Mais Sahar se renfermait de plus en plus, répondant à peine aux sollicitations de Mééra. Les jours où elle ne travaillait pas à l'hôpital, elle restait enfermée dans leur appartement, les rideaux tirés, allongée sur son lit, fixant le plafond sans vraiment le voir. Le regard de Sahar restait vide, son sourire absent, comme une coquille vide errant parmi les vivants.
Après une journée particulièrement éprouvante, Mééra rentra à l'appartement et trouva Sahar recroquevillée sur le canapé, les yeux rougis par les larmes. La vue de son amie dans cet état la bouleversa. Mééra s'approcha doucement, s'asseyant à côté d'elle, et posa une main rassurante sur son épaule.
— Pourquoi tu ne m'as pas attendu? Nous rentrons ensemble habituellement. Dit Mééra avec une douceur teintée d'inquiétude.
Sahar ne leva pas les yeux. Elle semblait épuisée, non seulement physiquement, mais aussi émotionnellement, comme si le simple fait de répondre nécessitait un effort surhumain.
— Je suis très navrée Mééra, je n'avais plus la force pour forcer un quelconque sourire. Je suis partie dès que j'ai terminé de travailler.
— Sahar, tu ne peux pas continuer comme ça, murmura-t-elle tendrement. Tu te détruis.
— Tu sais que je suis là pour toi, reprit Mééra avec douceur. Tu n'es pas seule.
Sahar resta silencieuse, ses yeux fixés sur le sol, refusant de croiser le regard de Mééra. Elle sentait l'inquiétude de son amie, mais une partie d'elle se sentait trop engourdie pour y répondre.Elle inspira profondément, luttant pour contenir les larmes qui menaçaient de couler à nouveau.
— Je n'arrive plus à voir le bout du tunnel, Mééra. Tout me semble. . . si sombre.
Mééra serra doucement l'épaule de Sahar, son cœur se serrant de voir son amie dans un tel état. Elle comprenait que la douleur de Sahar allait au-delà de la simple tristesse. C'était une profonde dépression, un abîme dans lequel elle semblait tomber un peu plus chaque jour.

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𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥
Spiritual𝓡𝒐𝒎𝒂𝒏𝒄𝒆 𝑪𝒉𝒓𝒆́𝒕𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆 | (𝒯𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́𝒆) Suivez les pas de Sahar, une jeune femme courageuse dont la foi en Jésus est mise à rude épreuve dans un monde où les traditions et les attentes familiales pèsent lourdement sur les choix in...