— Merci d'être là pour moi, merci d'avoir illuminé ma vie de votre foi et de votre compassion, souffla-t-elle avec gratitude, ses mots empreints d'une sincérité touchante.
Sahar esquissa un sourire triste, ses yeux perdus cherchant les siens avec une tendresse infinie. Elle savait, au plus profond d'elle-même, qu'il était temps de dire adieu alors qu'elle s'efforçait de croire les paroles réconfortantes du roi. Elles semblaient lointaines, impuissantes face à la réalité cruelle qui l'entourait.
— Je viens de vous dire que vous ne mourrez pas. Pourquoi vous focalisez-vous uniquement sur les circonstances. Ne voudriez-vous pas connaître ce Dieu qui vous a conduit dans ce désert?
Sahar ferma les yeux un instant, foudroyée par une douleur implacable.
— J'entends constamment une voix qui me murmure que je chemine dans le couloir de la mort, prononça-t-elle en tenant sa tête entre ses mains.
— Refusez de croire ces paroles qui ne sont pas vôtre et encore moins celles de Dieu à votre sujet.
— Je voudrais bien ne pas y croire, mais regardez par vous-même l'état dans lequel je me trouve. Je ne peux même pas vous voir et je suis seule dans un pays que je ne connais pas, reniée par ma famille parce que j'ai délaissé l'idolâtrie pour Jésus, murmura-t-elle, les sanglots étouffant sa voix déjà faible.
Sa peine devenait pesante, envahissant l'atmosphère d'un sentiment de perte imminente. Sahar se sentait seule, abandonnée dans ce désert aride où même les échos semblaient se taire devant sa détresse.
La voix insidieuse qui murmurait la venue de la mort résonnait désormais comme un sinistre présage. Chaque battement de son cœur semblait marquer le décompte inexorable vers la fin inévitable. Elle se perdait dans ses pensées tourmentées, luttant pour trouver un sens à cette destinée tragique qui lui était imposée.
— Je ne peux pas mourir ainsi, n'est-ce pas? J'ai lutté durant toute ma vie pour exister en tant que femme dans une société qui ne veut pas de nous. J'ai supplié mon père de me laisser étudier. J'ai failli être tuée à ma naissance parce que je suis une femme. Je ne peux pas avoir une fin si tragique, c'est tellement pathétique!
— Non, vous ne pouvez pas accepter une telle fin, répliqua le roi tandis qu'ils entendirent toquer à la porte.
C'était Esdras, le pasteur qui venait prier pour la jeune fille, accompagné du secrétaire du roi.
— Je vous présente mon ami Esdras, je lui ai demandé de venir prier avec moi, pour vous, afin que vous puissiez être guérie totalement.
Esdras s'inclina respectueusement face à Sahar qui n'avait pas d'autre choix que d'accepter qu'ils prient pour elle. Elle voulait vraiment croire que sa vie ne prendrait pas fin à un si jeune âge.
Peut-être fallait-il qu'elle passe par ces moments pour mieux connaître la nature de Dieu personnellement?
Elle cachait sa maladie depuis des mois, voulant vivre ces derniers instants en faisant ce qu'elle aimait, servir les autres. Mais, il fallait regarder la réalité en face désormais.
Sahar releva lentement la tête, les yeux rougis et emplis d'une lueur d'espoir déchirante. Esdras était un homme au visage marqué par la vie. Ses cheveux grisonnants encadraient un front ridé, témoignant de sagesse et d'expérience. Sa silhouette imposante dégageait une aura de calme et de force intérieure, comme si rien ne pouvait l'ébranler.
Sa voix grave et apaisante résonnait dans la pièce tandis qu'il se penchait pour poser sa main sur l'épaule de Sahar. Une douce chaleur se répandit dans tout son être, apaisant ses craintes et ses doutes.
VOUS LISEZ
𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥
Espiritual𝓡𝒐𝒎𝒂𝒏𝒄𝒆 𝑪𝒉𝒓𝒆́𝒕𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆 | (𝒆𝒏 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔) Suivez les pas de Sahar, dont la foi est mise à rude épreuve, dans un monde où les préceptes traditionnels dictent la conduite et la réalité peut se montrer d'une violence implacable. Néanmoin...