Chapitre 29

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Ses vêtements simples et sa casquette le rendaient presque méconnaissable, mais Sahar n'eut aucun mal à reconnaître cette démarche et cette posture. C'était le roi !

Sahar vit une opportunité de sortir de la situation délicate dans laquelle elle se trouvait. Elle se leva précipitamment, un sourire d'excuse sur les lèvres.

— Je dois vous laisser Ali. murmura-t-elle, sa voix teintée d'une légèreté feinte

Ali, visiblement surpris, hocha la tête.

— Bien sûr, Sahar. Nous parlerons plus tard.

Sahar s'éloigna rapidement, se dirigeant vers le roi. En s'approchant, elle murmura doucement :

— Majesté, je savais que c'était vous!

Édrei lui fit un signe discret, l'invitant à le suivre à l'écart des autres.

— Vous avez l'œil vif, mademoiselle Jain, dit-il avec un léger sourire. Je voulais m'assurer que tout se passe bien ici.

— On est épuisé, mais ça ira beaucoup mieux avec du repos, répondit-elle, la fatigue pesant sur ses épaules.

Le roi, cependant, ne pouvait s'empêcher de remarquer la présence d'un autre homme à ses côtés.

— Vous étiez bien accompagnée, remarqua-t-il, un brin d'irritation dans la voix.

Sahar leva les yeux, surprise par le ton du roi.

— C'était simplement un collègue. Nous parlions du travail accompli aujourd'hui. expliqua-t-elle, tentant de dissiper l'ombre de la jalousie qui semblait s'installer.

— Il paraissait très intéressé par vous, rétorqua Édrei, les mâchoires serrées, trahissant une émotion qu'il peinait à dissimuler.

 Un frisson d'inquiétude parcourut Sahar, une vague d'émotions contradictoires l'envahissant.

Sahar sentit une vague d'émotions contradictoires.

— Si c'est le cas, je suis bien trop épuisée pour remarquer cela.

Édrei soupira, adoucissant son regard. Le roi observa Sahar, ses traits marqués par une fatigue qu'il partageait lui-même. L'intensité de ses préoccupations se lisait dans ses yeux, mais il tentait de masquer son inquiétude derrière un masque de calme.

— Pourquoi vous êtes vêtu de la sorte? notifia-t-elle en analysant ses vêtements.

— Pour ne pas être reconnu évidemment. répondit-il, un sourire amer sur les lèvres.

— Je ne suis pas certaine que vous soyez si méconnaissable que cela. Je vous ai reconnu tout de même. Je crains que cela amplifie les rumeurs. . . Dit-elle en tortillant ses doigts, une nervosité palpable dans l'air.

Le roi la regarda, un mélange de frustration et d'affection dans les yeux. La lune éclairait doucement leurs visages, créant une atmosphère presque irréelle dans cette nuit encore chaude malgré l'heure tardive.

— Les rumeurs. . . soupira-t-il , son regard se perdant dans l'obscurité. Je devrais être plus prudent, c'est vrai. Mais il y a des moments où je ne veux pas être roi, juste Édrei, un homme ordinaire.

Sahar sentit son cœur se serrer. La dualité de la vie d'Édrei, entre ses responsabilités royales et ses désirs personnels, était un fardeau qu'elle ne pouvait qu'imaginer.

— Il est réel que parfois, nous avons tous besoin de nous échapper de nos rôles, même si ce n'est que pour un instant. murmura-t-elle, partageant une compréhension silencieuse.

𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant