Chapitre 7

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Tandis que Sahar se dirigeait vers les escaliers qui conduisaient au salon, d'une démarche non assurée, son regard croisa celui d'Adil qui se tenait debout vers la dernière marche. Son souffle se coupa, comme si elle se rendait compte que tout devenait concret.

 Pétrifiée, les yeux fixés sur Adil, chaque détail du visage de celui-ci semblait se graver dans sa mémoire. En cet instant, elle réalisa l'ampleur de la situation et la lourdeur de ce qu'elle s'apprêtait à vivre. La lueur chaleureuse dans le regard d'Adil la glaça d'effroi, faisant naître un sentiment de répulsion au fond d'elle.

Voyant que la jeune fille n'avançait plus, il décida d'aller jusqu'à elle. Sahar sentit son cœur tambouriner contre sa poitrine, une peur indicible l'envahissant. Elle aurait aimé s'enfuir, déguerpir loin de cette union qui s'annonçait comme un destin funeste à ses yeux. Mais ses jambes refusaient de lui obéir, paraissant ancrées au sol comme des racines d'ailante.

— Tu es encore plus sublime que dans mes souvenirs, prononça Adil d'une voix duveteuse, tentant de la rassurer. Sahar esquissa un sourire crispé, masquant avec difficulté son malaise et son désarroi. Chaque mot prononcé par Adil résonnait en elle comme un sombre présage, annonciateur d'une vie qu'elle ne voulait pas mener.

Il voulut prendre la main de la jeune fille afin de l'aider à poursuivre vers le salon, mais elle s'empressa de mettre sa main derrière son dos. Il était hors de question qu'ils affichent une image de deux personnes qui allaient se marier avec un consentement total.

— Ne me touche pas, je te prie. Je ne veux pas de ce faux semblant.

Les mots semblaient peiner à sortir de sa gorge nouée.

Adil s'approcha davantage, s'avançant dangereusement vers elle. Son regard était intense, presque hypnotique.

— Tu es mienne, Sahar Jain. Ce mariage est la volonté de nos familles, et il est inévitable, prononça Adil d'une sombre voix.

Sahar sentit un frisson épouvanter son échine. Elle était prise au piège, sans échappatoire.

Elle ne répliqua pas, mais poursuivit jusqu'au salon avant d'être rattrapé par Adil.

— Tu ne peux pas m'échapper, Sahar. Tu m'appartiens maintenant, et à jamais. Prononça-t-il dans un murmure, en se penchant vers la jeune fille. À présent, allons-y, on nous attend, reprit-il en la saisissant d'une main, pour l'entrainer dans le salon.

Elle ne résista pas, sachant que les conséquences ne sauraient tarder. Alors qu'une peur qui n'avait pas sa place commençait à naître en elle.

Arrivée au salon, grande fut sa surprise de voir les parents d'Adil discutants avec les siens. Elle était condamnée, pensa-t-elle en s'efforçant de retenir les larmes qui menaçaient de révéler sa réticence.

Elle s'efforça de plaquer un faux sourire sur son visage lorsqu'ils s'approchèrent d'elle pour venir l'enlacer.

— Alors, ma chère Sahar, commença le grand frère de sa mère d'un ton solennel. Nous sommes ravis de pouvoir enfin officialiser cette union entre nos deux familles. Tu es la perle rare que nous recherchions pour notre fils, et nous savons qu'il sera comblé à tes côtés.

Sahar sentit son cœur se serrer dans sa poitrine alors que les mots résonnaient dans sa tête. Elle ne voulait pas de cette union forcée. Mais devant les regards insistants de sa famille et des parents d'Adil, elle se sentait engluée, incapable de se libérer de cette toile tissée autour d'elle.

Adil, quant à lui, affichait un sourire triomphant, comme s'il avait enfin obtenu ce qu'il désirait depuis si longtemps. Il passa une main possessive sur l'épaule de Sahar, la serrant un peu trop fort, comme pour marquer son territoire.

𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant