Chapitre 30

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Le lendemain de la canicule, l'hôpital était encore en ébullition, mais une lueur d'espoir et de soulagement se faisait sentir dans l'air. Les renforts envoyés par le roi avaient fait une différence notable, et les visages des patients et du personnel médical semblaient un peu moins marqués par la fatigue et le désespoir.

Sahar, malgré l'épuisement, se sentait étrangement légère. La conversation de la veille avec Édrei avait éveillé en elle des émotions et des espoirs qu'elle n'osait à peine s'avouer. Elle se dirigeait vers la sortie de l'hôpital lorsque Ali, l'interpella.

— Vous partez déjà ? demanda ce dernier, son regard empreint de curiosité et d'intérêt.

— J'étais simplement venue apporter du renfort, Ali. répondit Sahar avec un sourire courtois.

Ali parut hésiter un instant avant de se lancer.

— Je voulais vous inviter à dîner afin de faire plus ample connaissance.

Sahar fut touchée par l'invitation, mais elle savait qu'elle ne pouvait accepter. Son cœur était encore en proie à la confusion après les révélations de la veille.

— C'est aimable de votre part, mais, je suis navrée, je ne peux accepter. Je suis ravie de vous avoir rencontré Ali, je vous souhaite une bonne journée, déclara Sahar en s'inclinant. C'était ainsi que les gens se saluaient le plus souvent ou bien pour se dire aurevoir, avait-elle remarqué depuis son arrivée en Al-hazar.

Ali, bien que visiblement déçu, acquiesça avec compréhension.

— Je comprends. Peut-être une autre fois. Prenez soin de vous, Sahar.

Elle lui sourit une dernière fois avant de se diriger vers la sortie, ses pensées dérivant inévitablement vers Édrei.

En sortant de l'hôpital, elle fut surprise de voir Eshan accompagné du capitaine de la garde royale s'approcher d'elle.

— Mademoiselle Jain, le roi souhaiterait vous voir.

Elle accepta sans hésitation, montant dans la voiture avec une excitation mêlée d'appréhension. Le trajet fut silencieux, le paysage désertique défilant sous ses yeux.

Lorsqu'ils arrivèrent sur le site, Édrei l'accueillit avec un sourire chaleureux, ses traits toujours marqués par la fatigue

— Mademoiselle Jain , je suis heureux que vous ayez pu venir, dit-il en s'approchant d'elle. J'espérais que nous pourrions passer un peu de temps ensemble après la tempête d'hier.

Elle hocha la tête, reconnaissante de cette attention.

— Comment allez-vous?

Il soupira, un sourire fatigué sur les lèvres.

— Épuisé, comme tout le monde. Mais voir que nos efforts portent leurs fruits me donne de l'énergie. Et vous?

— Fatiguée, répondit-elle sincèrement. Mais je suis reconnaissante que nous ayons pu aider autant de personnes.

Ils commencèrent à marcher le long d'un chemin bordé de palmiers, les feuilles bruissant doucement sous la brise légère. Le paysage autour d'eux était à la fois aride et majestueux.

Le site dans lequel ils se trouvaient était à la périphérie de la ville, un lieu où le désert rencontrait la civilisation. Les dunes s'étendaient à perte de vue, leur surface ondulée semblant presque irréelle sous le soleil ardent. Les teintes dorées du sable changeaient constamment, allant du jaune pâle au rouge profond, créant un tableau mouvant sous l'effet du vent.

𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant