Sahar se réveilla de bonne heure, ses pensées immédiatement tournées vers la Bible que le roi lui avait offerte la veille. Elle se leva lentement, son corps encore engourdi par le sommeil, et se dirigea vers la petite table où le précieux livre reposait. Elle le prit délicatement entre ses mains, appréciant la texture du cuir finement gravé sous ses doigts. Le simple fait de tenir cette Bible lui procurait une sensation de paix et de réconfort.
Sentant l'appel du matin, elle s'approcha de la fenêtre de sa chambre pour l'ouvrir. L'air frais du matin emplit immédiatement la pièce, apportant avec lui les parfums subtils des jardins environnants. Les essences mêlées de jasmin, de rose et de cèdre créaient une symphonie olfactive qui éveillait ses sens et apaisait son esprit. Elle inspira profondément, savourant ce moment de calme et de renouveau. Tandis que les premières lueurs du soleil pénétraient dans la pièce, elle s'avança un peu plus, s'appuyant sur le rebord de la fenêtre. Elle ferma légèrement les yeux un instant, laissant les rayons du soleil caresser son visage, réchauffant sa peau et illuminant ses pensées.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, un spectacle époustouflant s'offrit à elle. Pour la première fois depuis longtemps, sa vision était claire et nette. La tumeur qui avait perturbé sa vue n'était plus qu'un souvenir lointain, et elle pouvait désormais discerner chaque détail du paysage avec une acuité nouvelle. Le paysage qui se dressait devant ses yeux semblait tout droit sorti d'un rêve. À perte de vue, des dunes dorées ondulaient doucement sous la brise matinale, créant un tableau vivant de courbes et de reliefs. Le désert, avec sa majesté silencieuse et infinie, paraissait murmurer des secrets anciens, des histoires de civilisations perdues et de voyageurs solitaires. Des palmiers majestueux se dressaient çà et là, leurs silhouettes élancées se découpant contre l'horizon, tels des gardiens silencieux du palais royal.
La cour du palais, quant à elle, était un véritable jardin de délices .Des fleurs de toutes les couleurs y épanouissaient leurs pétales délicats, répandant leurs fragrances enivrantes dans l'air du matin. Les roses pourpres et les lys blancs se mêlaient aux hibiscus écarlates et aux bougainvilliers éclatants, créant un tapis de couleurs vives qui dansaient sous le vent léger. Les arbres fruitiers, chargés de leurs précieux trésors, ajoutaient des touches de couleur vive à ce tableau idyllique. Des oranges, des grenades, des figues, et bien d'autres encore, pendaient lourdement de leurs branches, promettant des délices sucrés à ceux qui sauraient les cueillir.
Elle ouvrit la Bible avec précaution, ses doigts effleurant les pages fines et délicates. Chaque mot semblait briller d'une lumière propre, apportant avec lui des promesses de foi et d'espoir.
Elle lut pendant un moment, se perdant dans les profondeurs de la parole de Dieu, trouvant en elle une force nouvelle. Les mots résonnaient en elle, apportant des réponses à des questions qu'elle n'avait même pas encore formulées. Elle se sentait guidée, comme si Dieu lui-même s'adressait à elle. Mais au fond de son cœur, une douleur persistante se faisait encore sentir. Le souvenir de sa famille, et particulièrement de son père, la hantait. Les mots durs de son père résonnaient encore dans ses oreilles, une blessure qui peinait à se refermer.
« Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite? N'a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles? Quand elle l'oublierait, moi, je ne t'oublierai point. Voici, je t'ai gravée sur mes mains. . . » Ésaïe 49:15-16
Ces paroles sautèrent devant ses yeux comme si elles avaient été écrites spécialement pour elle. Un sentiment de réconfort profond l'envahit, dissipant les derniers vestiges de doute et de peur. Les larmes commencèrent à couler doucement sur ses joues, des larmes de soulagement et de gratitude. Elle pleurait non pas de tristesse, mais de reconnaissance pour cet amour éternel et inébranlable que Dieu lui offrait. Elle comprit que, malgré le rejet de sa famille, malgré la douleur et la solitude, elle n'avait jamais été abandonnée. Dieu l'avait gravée sur ses mains, la tenant toujours près de son cœur.
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𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥
Spiritual𝓡𝒐𝒎𝒂𝒏𝒄𝒆 𝑪𝒉𝒓𝒆́𝒕𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆 | (𝒆𝒏 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔) Suivez les pas de Sahar, dont la foi est mise à rude épreuve, dans un monde où les préceptes traditionnels dictent la conduite et la réalité peut se montrer d'une violence implacable. Néanmoin...