Chapitre 27

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Sahar était restée assise sur la terrasse, absorbée par la contemplation du jardin. Les heures s'étaient écoulées sans qu'elle s'en rende compte. C'est alors qu'une voix grave et familière la tira de ses pensées.

— Qu'est-ce qui vous préoccupe tant pour que vous ne m'entendiez pas vous appeler, mademoiselle Jain? prononça Édrei en s'installant face à elle.

Sahar sursauta, son cœur battant la chamade. Elle dirigea son regard vers lui, son expression mêlant surprise et confusion. Le roi était vêtu d'une tenue décontractée, mais élégante, une chemise blanche en lin légèrement ouverte au col, révélant une peau dorée par le soleil. Ses cheveux noirs, légèrement ondulés, son nez nubien, à la fois droit et fier, ajoutaient une touche de caractère à son visage bien défini. Sa peau pâle, bronzée par le soleil, lui donnait une allure typiquement orientale, mêlant élégance et noblesse.

Pour la première fois, elle voyait le roi avec une netteté parfaite. Elle n'avait pas pris le temps de l'admirer auparavant au vu des circonstances.

— Je doute que cela soit une bonne idée d'être vue en ma compagnie, formula-t-elle en baissant le regard.

Édrei esquissa un léger sourire, mais ses yeux demeuraient sérieux.

— Vous êtes donc déjà au courant des rumeurs qui circulent.

— Oui , je suis au courant. De plus, il suffit de constater la manière dont tout le monde me regarde avec insistance pour savoir quel est le sujet de leurs pensées.

Le roi poussa un soupir et se pencha en avant, posant ses coudes sur la table. Il scruta le jardin pendant un moment, réfléchissant à ses mots.

— Les rumeurs peuvent être cruelles, dit-il doucement. Elles se propagent rapidement et peuvent causer des dégâts considérables. Mais je refuse de laisser ces murmures dicter ma conduite. Si je me focalise sur ce que les gens disent à mon sujet, je ferais bien mieux de renoncer à la royauté.

Sahar leva les yeux, rencontrant son regard.

— Je comprends, répondit-elle. Mais je ne veux pas être la cause de vos soucis supplémentaires.

Édrei secoua la tête, un sourire rassurant aux lèvres.

— Vous n'êtes pas la cause de ces soucis, Sahar. Ce n'est ni la première et la dernière fois qu'il y aura des rumeurs me concernant.

Il y eut un moment de silence, pendant lequel le roi et Sahar échangèrent un regard empreint de compréhension .

— Dites-moi, qu'est-ce qui vous a tant préoccupée tout ce temps? demanda Édrei, brisant doucement le silence.

Sahar prit une profonde inspiration, cherchant ses mots.

— Cela fait maintenant quatre mois depuis que j'ai pris la décision d'accepter Jésus comme mon sauveur. Mais, j'ai l'impression de ne rien connaître à son sujet lorsque je vous entends parler, il me paraît fort bien que je n'ai pas été transformé depuis ce jour-là.

Édrei la regarda attentivement, ses yeux bleus perçant son âme comme s'il pouvait lire ses pensées les plus profondes.

— Vous n'étiez pas dans des conditions qui vous permettaient de chercher Dieu de tout votre cœur. Mais, il faut savoir que la relation que nous avons avec Dieu est un processus , c'est en cours de perfectionnement. Désormais puisque vous êtes entièrement libre , vous pouvez satisfaire cette soif que le Seigneur crée en vous afin qu'il se fasse connaître dans la plénitude de sa gloire à vous.

Sahar acquiesça, ses yeux reflétant à la fois sa confusion et son désir d'apprendre.

— Je sens parfois que je ne suis pas digne de cette nouvelle vie que j'ai choisie, admit-elle.

𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant