Chapitre 42

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Le soleil du matin inondait la capitale d'Al-Hazar d'une chaleur déjà écrasante, transformant les bâtiments en pierre blanche en miroirs éclatants. Les rues pavées semblaient scintiller sous la lumière intense, donnant l'impression que la ville elle-même suintait de l'énergie du jour naissant. Sahar, encore légèrement somnolente, était assise à la table de la cuisine. Devant elle, une tasse de thé à moitié vide diffusait une légère vapeur. 

Dans la pièce voisine, Mééra s'affairait à préparer un petit déjeuner, fredonnant une mélodie tranquille qui flottait dans l'air. L'odeur de pain grillé et de confiture emplissait la cuisine, ajoutant une touche de douceur à ce matin brûlant.

Sahar appréciait cette tranquillité, le simple fait de savourer son thé en silence. Mais soudain, un bruit sourd, presque assourdissant, fit vibrer les fenêtres de l'appartement. Le choc sonore résonna dans toute la pièce, faisant trembler les murs et tressaillir Sahar. Sa main se figea au-dessus de la tasse, et elle redressa brusquement la tête, le cœur battant, ses sourcils se fronçant d'inquiétude.

— Qu'est-ce que c'était ? murmura-t-elle, comme si parler trop fort risquait de déclencher quelque chose de plus grave encore.

Mééra, alertée par le vacarme, sortit de la pièce voisine, une expression inquiète sur le visage.

— Tu as entendu ça ? demanda-t-elle, jetant un coup d'œil vers la fenêtre.

— Comment ne pas l'entendre. . . répondit Sahar, se levant précipitamment. Le bruit venait de l'extérieur, mais il était difficile de dire quoi exactement.

Sans un mot, Sahar se précipita vers la baie vitrée du salon et ouvrit en grand la porte du balcon. En sortant, elle fut immédiatement frappée par l'ampleur du spectacle. Le ciel d'Al-Hazar semblait être envahi par plusieurs hélicoptères noirs marqués du sceau de la garde royale. Ils survolaient la ville à basse altitude, leurs projecteurs balayant frénétiquement les rues. En contrebas, des sirènes de police hurlaient, des convois de véhicules blindés traversaient les avenues à toute vitesse, leur passage créant un véritable chaos parmi les passants.

Mééra rejoignit Sahar sur le balcon, son regard perçant cherchant des réponses dans la confusion qui régnait en contrebas. Les voitures de police et de la garde royale semblaient converger vers un point précis, fendant la circulation dense en un déploiement impressionnant de forces.

— C'est quoi tout ça ? demanda Sahar, les yeux rivés sur la scène.

Mééra, plus pragmatique, fit demi-tour et se dirigea vers la télévision. Elle attrapa la télécommande avec une certaine fébrilité et alluma l'écran. Le son jaillit déjà réglé sur une chaîne d'informations en continu. Les images qui apparurent confirmaient l'ampleur de la situation : la ville entière était en état de siège, les journalistes relataient les événements avec une voix tendue.

« Nous venons de recevoir des informations confirmant que la police de Talayeh en collaboration avec la garde royale, est engagée dans une opération d'envergure pour capturer Khaled Al-Nassir, un criminel recherché depuis plus de dix ans. Al-Nassir, ancien commandant militaire, est accusé d'être à la tête d'un réseau de pédocriminalité impliquant des centaines d'enfants. »

Le nom résonna dans la pièce comme un coup de tonnerre. Sahar sentit son estomac se nouer à ces mots. Ses jambes vacillèrent légèrement, et elle s'appuya contre le dossier d'une chaise pour ne pas tomber. Elle tourna lentement la tête vers Mééra, son regard perdu dans un mélange d'incrédulité et de terreur.

— Un réseau de pédocriminalité ? murmura Sahar, à peine audible. Comment... comment est-ce possible ?

Sahar, tétanisée par ce qu'elle venait d'entendre, se tourna lentement vers Mééra. L'air dans la pièce semblait se raréfier, et son cœur se serra violemment.

𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant