Chapitre 43

44 14 7
                                    


Sahar resta immobile, les yeux rivés sur le dos d'Eshan qui disparaissait au bout du couloir, suivi du garde. Elle se retourna lentement vers Mééra, qui s'était approchée avec une expression interrogative.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Mééra, les sourcils froncés, ressentant visiblement la même tension inhabituelle qui régnait dans l'air.

Sahar ouvrit la bouche pour répondre, mais aucune explication ne semblait assez claire. Elle ne savait pas ce qu'elle avait vu, mais la présence du secrétaire du roi ici, accompagné de ce garde du corps massif, ne pouvait pas être anodine. Tout ce qu'elle savait, c'est que quelque chose n'allait pas. L'idée que le roi soit ici, à l'hôpital, continuait de tourner en boucle dans son esprit. Elle imaginait déjà les couloirs plongés dans le secret, les murmures effacés à leur passage, les regards dissimulant la gravité de la situation.

— Le roi. . . est peut-être ici, murmura-t-elle, comme si prononcer ces mots à haute voix pouvait rendre la situation plus réelle, plus tangible.

Mééra la regarda, surprise. Elle jeta un coup d'œil furtif vers le couloir où les deux hommes avaient disparu, puis reporta son attention sur Sahar.

— Tu penses vraiment que . . .? Non, impossible. S'il était ici, on le saurait, il y aurait une effervescence, une sécurité renforcée partout. Mais pourquoi alors . . .?

Mééra ne termina pas sa phrase, ses pensées tout aussi embrouillées que celles de Sahar. Elles échangèrent un regard inquiet. L'ambiance à l'hôpital n'était pas seulement inhabituelle. Elle était lourde, comme si quelque chose de grave et de secret était en train de se dérouler juste au-delà de leur compréhension.

— On devrait peut-être se renseigner . . . demanda Mééra, hésitante.

Sahar hocha la tête, mais son esprit était déjà ailleurs. Elle repensait à ces regards échangés, au silence du secrétaire lorsqu'il l'avait vue. Comme si elle était une intruse, témoin d'une situation qui ne devait pas être révélée. Soudain, une idée la frappa de plein fouet, glaçant son sang.

— Et si ce n'était pas le roi... mais quelqu'un d'autre ? Quelqu'un de plus important encore pour eux dans cette affaire ?

Mééra la regarda, perplexe, mais Sahar poursuivit, sa voix baissant presque à un chuchotement :

— Et si tout ça. . . tout ce déploiement autour du criminel capturé... était une couverture pour autre chose ? Peut-être qu'il y a des personnes impliquées bien plus haut placées que ce qu'on nous a laissé entendre.

Mééra déglutit, son regard se durcissant légèrement.

— Tout cela ne nous regarde pas Sahar , nous sommes là pour soigner et nous pour nous immiscer dans de telles affaires.

— Tu as raison Mééra, allons travailler.

Sahar tenta de refouler les doutes qui l'assaillaient, mais son esprit était encore troublé lorsqu'elle et Mééra reprirent leur routine à l'hôpital royal d'Al-Hazar. Cependant, l'inquiétude sourde continuait de gronder en elle, une sensation viscérale qu'elle n'arrivait pas à apaiser. Elle se força à se concentrer sur ses tâches, passant de chambre en chambre, soignant les patients avec la rigueur professionnelle qui la caractérisait.

Les heures s'écoulaient lentement, et l'atmosphère étrange ne quittait pas l'hôpital. Les murmures dans les couloirs, les regards furtifs entre le personnel. . .Sahar sentait que quelque chose d'inhabituel se tramait, mais elle n'avait aucun moyen de le confirmer. 

Puis, en milieu d'après-midi, alors qu'elle terminait de vérifier le dossie de monsieur Mehran, elle fut interrompue par un appel sur le téléphone interne.

𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant