Chapitre 4

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Arrivée devant le portail de sa maison, Sahar ne comptait plus le nombre de fois qu'elle avait hésité à rentrer chez elle. Cependant, l'obscurité grandissait, s'installant peu à peu.

Malgré la peur, la jeune fille se dirigea dans la cour de la maison, en direction de la porte d'entrée. De là où elle se trouvait, elle pouvait entendre le journal télévisé local.

La panique s'empara d'elle lorsqu'elle entendit parler d'une infirmière.

Les questionnements se succédaient tandis que la jeune fille actionnait la poignée de la porte d'entrée, en chancelant.

Le silence oppressant de la maison l'accueillit, brisé seulement par les bruire de la télévision. Sahar avança prudemment, ses pas résonnant dans l'allée vide. Son cœur battait la chamade, mêlant l'appréhension à l'espoir d'y trouver des réponses. Elle pénétra dans le salon, où les images du journal télévisé se reflétaient sur les murs.

Soudain, un bruit sourd retentit à l'étage, faisant sursauter Sahar. Son regard se figea vers l'escalier, son esprit tourbillonnant d'angoisse.

Elle oublia même de regarder ce qui se disait dans le journal et grimpa dans deux grandes enjambées les escaliers qui conduisaient à sa chambre. Elle trouva la porte de sa chambre grande ouverte sur ses parents qui renversaient ses affaires avec une colère évidente sur le sol.

— Que faites-vous ? S'éleva la voix de la jeune fille malgré la peur.

Lorsque son père la vit, il s'avance vers elle avec une rapidité surprenante et l'attrapa par la gorge pour la plaquer contre un mur violemment. Sahar écarquilla les yeux de douleurs et de surprises, tout en essayant de respirer vainement.

— N'éprouves-tu point de lassitude quant à l'opprobre que tu infliges à cette famille ? Questionna son père en accentuant son emprise sur son coup.

Elle se débattait sans succès. Jusqu'à ce que sa mère se décide à intervenir.

— Laisse-la s'expliquer, dit-elle en posant une main délicate sur l'épaule de son conjoint.

— Comment pourrait-elle justifier une telle folie ? S'offusqua-t-il en libérant la jeune fille à contrecœur.

Sahar était dans une incompréhension totale. Elle était accusée pour une chose dont elle n'avait pas connaissance. Mais, si son père était dans une si violente colère, cela devait être très grave.

— Ma fille, dis-nous que ce livre ne t'appartient pas, lui dit sa mère en prenant sa Bible qui était déchirée dans ses mains.

Sahar ne savait plus où se mettre. Aucun son ne pouvait sortir de sa bouche, tant qu'elle était atterrée par la peur.

— Serais-tu devenu muette ? L'interrogea son père en s'approchant d'elle, furieux.

Sahar songea à courir, mais elle se souvint qu'il était déjà tard et qu'elle se mettrait en danger si elle quittait la maison. Les larmes de détresses commencèrent à couler sur ses joues, car aucun son ne voulait sortir de sa bouche. Les larmes de Sahar se firent plus abondantes. Elle réalisa qu'elle devait être honnête avec son père, même si cela signifiait risquer son courroux.

— Il m'appartient, réussit-elle à dire lorsqu'elle vit son père s'approcher un peu trop près d'elle. Mais, cela accentua la colère de ce dernier qui la saisit par la gorge encore plus violemment. Sahar posa sa main sur celle de son père, pour desserrer sa prise sur sa gorge, mais elle n'y pouvait rien.

— Tu veux être mise à mort comme cette infirmière ? C'est elle qui t'a conduit à te détourner de nos dieux ?

La jeune fille peinait à respirer, tout semblait devenir sombre autour d'elle. Son père la regarda fixement pendant un moment, ses yeux emplis de rage et de déception. Il relâcha enfin sa prise sur sa gorge, la laissant s'effondrer au sol, haletante et en pleurs. Le silence régnait dans la pièce, seulement accompagné du bruit étouffé des sanglots de Sahar.

𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant