Chapitre 23

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Salut les filles ! 

Je suis navrée pour le retard de publication. . .

Bonne lecture!



— Pourquoi n'avances-tu pas ?

— Je suis terriblement gênée, Aïn.

— Pourquoi le serais-tu , ma chérie? Tu peux enfin sortir de ce lieu, n'est-ce pas une raison de réjouissance?

— Oui, c'en est une. Mais, je ne peux pas m'empêcher de penser que je ne suis pas chez moi, malgré toute cette bonté dont vous faites tous preuve envers moi.

Aïn posa une main réconfortante sur l'épaule de Sahar, ses yeux pétillants de douceur et de compréhension.

— Nous avons tous, à un moment donné, ressenti cette même appréhension, ce même sentiment d'être égaré dans un monde inconnu. Ici, tu as déjà commencé à tisser des liens. Nous ne t'accueillons pas seulement par devoir, mais par amour et par conviction que tu fais désormais partie de notre grande famille.

Sahar leva les yeux, cherchant dans le regard d'Aïn une assurance qu'elle n'avait pas encore trouvée en elle-même. La lumière du matin baignait la pièce, créant un halo autour de la silhouette d'Aïn, accentuant la sérénité et la chaleur qu'elle émanait. Elle inspira profondément, se laissant envahir par les mots rassurants d'Aïn. Elle ressentait une lourdeur dans son cœur, un mélange d'appréhension et de gratitude.

— Allons, viens, dit Aïn avec un sourire encourageant, ouvrant la porte de la chambre d'hôpital. Le roi nous attend.

Sahar fit un pas hésitant, puis un autre, se laissant guider par la main douce d'Aïn. Ensemble, elles traversèrent les couloirs de l'hôpital, chaque pas marquant une distance de plus en plus grande avec les souvenirs d'incertitude et de douleur qui l'avaient tourmentée.

À l'extérieur, le soleil brillait haut dans le ciel, ses rayons chaleureux promettant un renouveau. Le parfum des fleurs et l'air frais la réconfortaient, lui rappelant qu'elle était vivante et en sécurité.

— Où allons-nous ? demanda Sahar, sa voix tremblante de curiosité et de nervosité.

— Sa Majesté souhaite te voir et t'accueillir personnellement.

Elles montèrent dans une voiture élégante, dont l'intérieur était décoré de cuir et de bois poli. Aïn s'installa à côté d'elle, veillant à ce que Sahar soit à l'aise. Le voyage vers le palais se fit dans un silence apaisant, interrompu seulement par le doux ronronnement du moteur et le craquement des graviers sous les pneus.

Sahar laissait ses pensées vagabonder, se demandant ce que l'avenir lui réservait. Malgré la chaleur et la bienveillance des gens d'Al-Hazar, une part d'elle-même demeurait incertaine et inquiète. Elle se demandait si elle trouverait véritablement sa place dans ce monde étranger.

Malgré cette guérison miraculeuse qui s'était produite dans sa vie, elle n'arrivait pas à accepter qu'elle soit digne de recevoir une telle chose de la part de Dieu. En vérité, quand elle se sondait, elle ne trouvait pas de lien ou plutôt d'un début d'une véritable relation avec lui. Elle avait l'impression que cette guérison à laquelle, elle a cru à la dernière minute, n'était que parce qu'elle était désespérée, non parce qu'elle voulait vivre pour Dieu, mais parce qu'elle n'avait pas pu réaliser ses propres rêves.

Enfin, la voiture s'arrêta devant les grandes portes du palais. Les portes, imposantes et majestueuses, s'ouvrirent pour révéler un jardin luxuriant, rempli de plantes exotiques et de fontaines chantantes. Les gardes, en habits d'apparat, s'inclinèrent respectueusement en les voyant approcher.

Sahar inspira profondément et serra la main d'Aïn pour se donner du courage. Elles traversèrent le jardin, leurs pas résonnant doucement sur les allées pavées, jusqu'à atteindre une grande salle ornée de fresques et de tapisseries colorées.

— J'ai hâte de recouvrir complètement la vue, afin de pouvoir admirer la beauté de ces lieux. prononça Sahar en admirant autour d'elle , sans pouvoir distinguer les détails de cet environnement qui semblait conter de fabuleuses histoires.

Aïn sourit et serra tendrement sa main.

— Cela viendra avec le temps, murmura-t-elle. Chaque jour, tu verras un peu plus, et bientôt, tu pourras admirer toute la splendeur de ce palais et de ce royaume.

Les mots d'Aïn, empreints de douceur, résonnaient en elle comme une promesse de jours meilleurs.

Sahar sentit un léger frisson d'excitation mêlé à de l'appréhension. Alors qu'elles avançaient dans les couloirs du palais dont elle se souvenait encore , elle sentit une présence imposante. Ses yeux, encore flous, discernèrent une silhouette imposante au bout du couloir.

— Mademoiselle Jain, dit-il d'une voix douce et chaleureuse. Je suis heureux de vous voir en meilleure santé.

Le cœur de Sahar se serra d'émotion. Elle s'inclina légèrement, touchée par la sincérité des paroles du roi.

— Je vous remercie, Majesté, murmura-t-elle.

— Vous êtes chez vous ici, Sahar et nous sommes tous là pour vous soutenir. répliqua Édrei avec un sourire bienveillant.

Sahar sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle n'était pas habituée à tant de sollicitude et de bonté. Tout cela lui semblait encore irréel, comme si elle vivait dans un rêve dont elle avait peur de se réveiller.

— Majesté, intervint Aïn, Sahar est encore en convalescence. Peut-être devrions-nous la laisser se reposer un peu avant de poursuivre.

Le roi acquiesça doucement. 

— Une chambre a été préparée spécialement pour vous. Reposez-vous autant que vous en aurez besoin. Nous nous verrons pour le dîner.

Sahar remercia le roi d'un hochement de tête, incapable de trouver les mots pour exprimer sa gratitude. Aïn la guida ensuite à travers d'autres couloirs, jusqu'à une chambre somptueusement aménagée. Les murs étaient ornés de motifs délicats, et les meubles, finement travaillés, ajoutaient une touche de raffinement à l'ensemble.

— Je n'ai jamais rien vu de tel. murmura Sahar en s'asseyant sur le lit moelleux.

— Repose-toi maintenant, dit Aïn en lui souriant. Nous serons là si tu as besoin de quoi que ce soit.

Sahar hocha la tête, se laissant envelopper par le confort et la sécurité de la chambre. Elle s'empêchait de s'habituer à cet endroit qui n'était pas sien. Elle savait fort bien qu'on n'était jamais chez soi chez les autres. Mais, au fond d'elle, une petite voix lui murmurait que cet endroit, ce palais, et ces gens pourraient peut-être devenir plus que des gens qui voulaient bien user de bonté envers elle.

Mais, elle n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'elle était condamnée à rester dans ce pays et qu'elle ne reverrait plus jamais sa famille, son pays qui gardait tant de ses souvenirs. Elle ne pourrait plus prendre soin de ces enfants qui avaient tant besoin de soin. . .

Les souvenirs de son ancienne vie en Inde la hantaient. Elle se revoyait marchant dans les ruelles animées de Mumbai, entourée des rires des enfants jouant dans la poussière. Les étals des marchés débordant de fruits colorés et d'épices embaumaient l'air d'arômes familiers. Le chant des oiseaux et le murmure du vent dans les palmiers lui revenaient en mémoire, des sons qui semblaient désormais appartenir à une autre vie.

Elle trouvait cela pathétique de ne pas pouvoir tout simplement se réjouir d'être en vie alors qu'elle avait été condamnée par la médecine , c'était comme si elle était enchaînée dans ses pensées pour ne pas jubiler d'une telle guérison.

Sahar posa sa tête sur l'oreiller, ses pensées vagabondant entre le passé et le présent. La nostalgie de son ancienne vie mêlée à la peur de l'avenir dans ce nouveau pays la tourmentait. Elle ferma les yeux, espérant trouver un peu de paix dans le sommeil, mais même dans ses rêves, les souvenirs de l'Inde, de sa famille, de sa vie d'avant revenaient la hanter.

Elle se souvenait des regards confiants des enfants qu'elle soignait, des sourires lumineux qui illuminaient leurs visages lorsqu'elle leur apportait un peu de réconfort. Chaque visage était gravé dans sa mémoire, chaque nom résonnait encore dans son cœur. 

𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant